Comment guérir les 5 blessures de l'âme : les réponses de Lise Bourbeau

Les 5 blessures de l’âme sont le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice. Ces blessures nous empêchent d’être apaisé et serein dans notre vie. Au contraire, entamer un processus pour les guérir permet d’être plus sincère envers soi même et les autres, d‘améliorer ses relations avec autrui, de retrouver son énergie mentale et physique, de diminuer les peurs associées aux blessures, de réduire sa culpabilité, d’améliorer sa santé mentale et physique. Conseils de Lise Bourbeau, spécialisée en développement personnel et auteure des best-sellers « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » et « La Guérison des 5 blessures« , pour guérir ses blessures de l’âme.

1. Accepter son ego, l’origine des blessures de l’âme

« La première étape vers la guérison des blessures est d’accepter que l’ego est présent, qu’il peut diriger ton comportement et tes perceptions » soutient notre interlocutrice. Toutes les blessures de l’âme sont liées à l’ego. « L’ego reflète notre perception ou notre interprétation des faits et non ce que quelqu’un est ou fait. L’ego est une excroissance du corps mental : l’ego est fait d’énergie mentale » poursuit Lise Bourbeau. L’ego se nourrit de tout ce que l’on a appris depuis notre enfance, dans notre passé. Par exemple, toute situation qu’il considère comme un danger parce qu’elle a été vécue ainsi dans le passé continue de l’être. « Nos croyances sont pour l’ego une vérité absolue » ajoute notre interlocutrice. Lorsque tu vis des peurs et des émotions, qui sont des manifestations de l’ego pour éviter de souffrir d’une blessure, ton énergie mentale s’épuise. « L’ego est la totalité de ces croyances qui t’empêchent d’être toi-même« . Ainsi, l’ego nourrit la peur de l’image que l’on renvoie, la peur de ne pas être aimé, de ne pas être reconnu, de se tromper » précise l’experte.

​​​2. Savoir repérer l’ego quand il se manifeste

Pour guérir de ses blessures de l’âme, il faut identifier les situations où l’égo prend le dessus. Quelques conseils pour identifier l’ego :

L’ego utilise le superlatif : chaque fois que nous exagérons. « Tu es toujours occupé au travail, même à la maison tu n’es jamais là quand j’ai besoin de toi » ou « tu ne comprends jamais rien, je dois toujours répéter » sont des exemples de phrases qui manifestent l’activation de l’ego.

L’ego utilise le « il faut » ou le mode conditionnel. « Il faut que j’arrête d’être aussi gourmand, il faut que j’arrête de fumer » ou encore « Comme j’aimerais être capable de répondre sur le même ton que lui ».

L’ego s’identifie au « avoir » (des biens, de l’argent, du talent) et au « faire » (je suis médecin, chef d’entreprise, je suis l’épouse du Docteur X)

L’ego recherche les compliments et la reconnaissance. « Dire à tes proches tout ce que tu as fait dans la journée sans qu’ils ne le demandent« , « Dire le prix de ce que tu achètes quand c’est quelque chose de cher », « Offrir de payer le restaurant alors que tu n’en as pas les moyens » sont des situations dans lesquelles l’ego est en recherche de compliments et reconnaissance.

L’ego ne sait pas écouter : il saute aux conclusions, prend la parole à la place d’une personne ou interrompt.

« Lorsqu’on en veut à quelqu’un, que l’on veut changer cette personne en réalité c’est nous que l’on veut changer »

L’ego se justifie et se défend parce qu’il considère que c’est toujours la faute des autres, il recherche sans cesse un coupable. « Je ne peux plus faire confiance aux hommes. J’ai eu 3 conjoints et ils m’ont tous trompée. C’est à cause d’eux que je me retrouve seule » ou « si j’avais eu des parents qui s’occupaient mieux de moi, je ne vivrais pas tous ces problèmes aujourd’hui ».

L’ego n’est pas dans le moment présent, il ressasse le passé et rêve d’un futur meilleur. « Si je n’avais pas fait ça…alors… ».

L’ego se manifeste dans la culpabilité : dès lors qu’une petite voix intérieure chuchote « Je n’aurais pas du manger cette deuxième part de gâteau », « je n’aurais pas du dire ça« . On se situe alors dans un comportement de jugement sur le bien et le mal.

L’ego est dans la comparaison « Pourquoi je ne suis pas aussi jolie que ma soeur ? ».

L’ego se révèle par les malaises physiques. « Lorsque ton corps souffre par exemple de raideurs, de durcissement des articulations, des artères, de constipation…c’est l’ego qui veut avoir raison » souligne Lise Bourbeau.

« Finalement, dès lors qu’il y a un malaise, que je me sens coupable, que j’ai une pensée négative et accusatrice, je suis dans l’ego. Lorsqu’on en veut à quelqu’un, que l’on veut changer cette personne en réalité c’est nous que l’on veut changer. Les autres nous montrent ce que l’on n’accepte pas de nous-même. Dans ces cas, l’ego nous dit « moi je ne suis pas comme ça » » développe notre interlocutrice.

« L’autre n’est pas là pour répondre à tes attentes »

3. Prendre ses responsabilités

Une fois que l’on sait repérer son ego et se rendre compte que l’on a réagi à cause de lui, il faut assumer et ne pas rejeter la faute sur l’autre. « Prendre ses responsabilités permet d’admettre que personne au monde n’est dans ta vie pour répondre à tes attentes et que celles-ci viennent du manque d’amour de toi-même » ajoute Lise Bourbeau. Pour aller plus loin, se demander :

Qu’est-ce que je ressens dans cette situation ?

De quoi ai-je peur ?

► Qui est-ce que je juge ou j’accuse dans cette situation ?

Ensuite être bienveillant. Par exemple, quand on fait une erreur, au lieu de culpabiliser, prendre le temps d’assumer les conséquences et se réconcilier avec l’autre via la technique du miroir, autrement dit se mettre à la place de l’autre

► En se focalisant sur ses attentes une mère pourra faire des reproches à sa fille sur son manque d’écoute. En se positionnant à la place de sa fille, elle pourra observer que ses reproches sont basés sur ses attentes et peurs à elle, et que les reproches de sa fille sont également nourris par ses attentes et peurs respectives. Enfin, se pardonner soi-même en se donnant le droit de faire des erreurs et en éprouvant de la compassion envers soi. « T’aimer signifie le droit d’être tel que tu es pour le moment » note l’experte qui défend une posture de bienveillance.

« L’objectif est d’apprendre à vivre avec ses blessures pour qu’elles nous impactent le moins possible »

4. S’aider de l’entourage proche

L’entourage proche peut nous aider à identifier les moments où l’égo prend le dessus sans que l’on en soit conscient : par des phrases et expressions, par notre langage corporel (expressions sur le visage, regard)… Trouvez quelqu’un qui vous connaît bien et qui est capable de vous dire la vérité. Demandez lui de vous faire remarquer lorsque vous utilisez des expressions comme :

  • Moi je
  • Je le sais, je le savais
  • J’en suis sûr, j’en étais sûr
  • Je te l’avais dit
  • Oui, mais ou Non, mais indiquant une justification
  • Ecoute (signifiant j’ai raison)
  • Comprends-tu ce que je viens de dire ? (signifiant j’ai raison)
  • Moi, j’ai réussi ça, Moi j’ai dépassé ça

« La personne peut demander à son entourage de lui rapporter ce qu’elle dégage physiquement dans certaines situations à travers les gestes, le regard. Certaines personnes se ferment dès lors qu’elles ressentent un malaise, d’autres font semblant d’aller bien avec un visage passif, regarder aussi la façon de parler, un langage passif agressif par exemple revêt de l’égo » souligne notre experte.

    ​​​​​Est-ce possible de guérir totalement des blessures de l’âme ?

    C’est un travail de tous les instants qui ne comporte pas véritablement de « fin ». « L’ego sera toujours présent, les blessures aussi, on vivra toujours des situations de rejet, d’humiliation, d’abandon... poursuit Lise Bourbeau. Il n’est pas question de les supprimer mais d’apprendre à vivre avec pour qu’elles nous impactent le moins possible dans notre relation personnelle et dans nos relations avec les autres ».

    ​​​​​​Comment moins souffrir quand les blessures se réveillent ?

    Chaque cas est différent mais ces quelques conseils pourront vous aider à limiter l’impact de l’ego lors d’une situation qui active une blessure :

    ► Apprendre à réagir de moins en moins impulsivement à une situation.

    Accepter ses erreurs et les erreurs des autres.

    Se faire aider par des professionnels de santé mentale.

    Persévérer chaque jour un petit peu pour voir les bénéfices sur le long terme.

    ► Prendre le temps d’être reconnaissant.

    Merci à Lise Bourbeau, spécialisée dans le développement personnel et autrice de l’ouvrage « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » et de « La guérison des 5 blessures ».


    Source : JDF Santé