La cocaïne est une drogue prise par plus d’un million de Français selon les chiffres publiés par l’OFDT en janvier 2025. Et plus de 3 millions l’ont déjà expérimentée. Sa consommation ne cesse d’augmenter. Elle est arrivée en France à la fin des années 1980. Son inhalation apparait au milieu des années 1990.
C’est quoi la cocaïne ?
La cocaïne est une drogue classée comme stupéfiant dont l’usage et la revente sont interdits par la loi française. La cocaïne pure est extraite de la feuille du cocaïer, une plante d’Amérique du Sud. Elle est produite en Amérique latine : en Colombie, Bolivie et au Pérou. Elle peut être diluée ou « coupée » avec d’autres substances. « Le crack est un mélange de cocaïne, de bicarbonate de soude et d’ammoniaque présenté sous forme de cristaux ou de petits cailloux » rappelle l’Office contre la drogue et le crime. La cocaïne est le plus souvent sniffée par le nez sous forme d’une poudre de blanche ou injectée (dans le sang), alors que le crack est fumé (pipe à crack).
Quels sont les effets immédiats de la prise de cocaïne ?
Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de la cocaïne. Dans les premières minutes, la prise de cocaïne entraîne :
- l’accélération de la respiration
- l’augmentation de la fréquence cardiaque
- l’élévation de la température corporelle
- une excitation
- un sentiment de toute puissance intellectuelle et physique.
- un excès de confiance
- un regain d’énergie
- l’impression d’être plus lucide
- la cocaïne stimule aussi le désir sexuel
Quels effets en phase de descente ?
Quand les effets disparaissent, une phase de descente désagréable ou « crash » survient. Progressivement, le consommateur est fatigué, abattu, triste, anxieux, irritable. Il y a une inversion de l’humeur. Cet état peut durer 1 à 2 jours lors d’un usage occasionnel ou à faible dose, et 1 à 5 jours lors d’un usage répété ou à forte dose. Pour l’éviter, certains consommateurs n’hésitent pas à prendre des médicaments anxiolytiques ou de l’alcool, renforçant ainsi le risque de polyconsommation et de dépendance à d’autres produits.
Quels sont les effets de la cocaïne sur la peau ?
Les effets de la cocaïne sur la peau concernent les complications survenant au site d’injection. Principalement d’origine infectieuse, elles peuvent être aiguës, survenant en moyenne dans les 48 à 72 heures suivant l’injection (abcès, ulcérations), ou tardives, survenant au-delà de ce délai (hyperpigmentation locale, cicatrices).
La cocaïne est-elle laxative ?
La cocaïne est souvent coupée à l’aide de laxatifs, provoquant ainsi des diarrhées, même si elle n’est pas laxative elle-même. Elle a plutôt tendance à anesthésier l’appareil digestif et la personne ne ressent plus la faim.
Quels sont les effets de la cocaïne sur les yeux ?
La cocaïne provoque une dilatation des pupilles à cause d’un retard ou d’un manque de réaction des pupilles face à la lumière. Ces symptômes peuvent durer plus longtemps que les effets subjectifs de la substance : de plusieurs heures à deux jours. Ils peuvent également entraîner une sensibilité augmentée au niveau de la vision.
Quels sont les effets de la cocaïne sur les dents ?
La cocaïne a un effet anesthésiant. Lorsqu’elle est appliquée sur les muqueuses buccales, elle peut diminuer la sensibilité gustative dans l’ordre amer, sucré, salé et acide et augmenter le risque de caries dentaires. Appliquée sur la gencive, elle engendre une inflammation de cette dernière qui devient rouge, peut saigner, voire s’ulcérer (sorte d’aphte) et nécroser. Répétées dans le temps, ces applications peuvent conduire à une lésion de l’os sous-jacent. La cocaïne peut aussi favoriser le grincement des dents (bruxisme) ce qui génère, à terme, une usure des dents ou des fractures de dents déjà cariées. D’autre part, des usures au collet des dents peuvent découler de la consommation de cocaïne et particulièrement de crack soit par son application au contact des dents, soit par les brossages intempestifs très vigoureux décrits lors des situations de manque ou lors des hallucinations sensorielles de type fourmillement.
Quels sont les effets de la cocaïne sur le cerveau ?
La consommation prolongée de cocaïne peut induire une réduction de volume de certaines zones du cerveau, pouvant persister plusieurs semaines après le sevrage. Elles se traduisent par des troubles de l’attention et des fonctions exécutives, surtout chez les consommateurs réguliers, des troubles de l’inhibition, du jugement et des difficultés à prendre des décisions. Ces symptômes correspondent à une sorte de vieillissement prématuré du cerveau, mais sont en principe réversibles avec l’abstinence. Elle peut aussi entraîner des AVC ou de multiples micro-AVC, y compris chez des sujets jeunes sans malformations vasculaires préexistantes. Elle peut également entraîner des hémorragies cérébrales, des maux de tête et des crises convulsives dans les 90 minutes suivant la consommation.
Quels sont les effets de la cocaïne sur le coeur ?
La consommation de cocaïne fragilise le cœur et augmente le risque cardiovasculaire à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation, la quantité ou la qualité. Elle augmente la pression artérielle, provoque des troubles du rythme cardiaque (battements irréguliers ou très rapides), et augmente le risque d’infarctus du myocarde (en particulier lors d’une consommation concomitante d’alcool). Les usages réguliers peuvent provoquer une atteinte durable du muscle cardiaque (cardiomyopathie) et le rétrécissement des vaisseaux sanguins (vasoconstriction) qui oblige le cœur à pomper davantage et peut entraîner une fatigue cardiaque. A long terme, il existe un risque d’insuffisance cardiaque.
Combien de temps durent les effets de la cocaïne ?
Les effets de la cocaïne ne durent pas très longtemps.
- Lorsqu’elle est sniffée, la cocaïne passe dans le sang en 2 à 3 minutes. Les effets peuvent durer jusqu’à une heure.
- Lorsqu’elle est injectée, le passage dans le sang est immédiat et l’effet maximal est atteint en 10 minutes et dure 30 minutes.
- Lorsqu’elle est ingérée par voie orale, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang. Les effets peuvent durer jusqu’à deux heures.
Quels sont les dangers de la cocaine ?
► Lors d’un usage occasionnel ou à faible dose, elle provoque une diminution voire une perte d’appétit, parfois recherchée par les consommateurs qui souhaitent perdre du poids. Elle peut aussi diminuer la sensation de soif et augmenter la température corporelle, risquant de provoquer une déshydratation, surtout si elle est associée à une consommation d’alcool.
► L’excitation, l’hyperactivité et l’agitation qu’elle provoque peuvent être à l’origine d’une insomnie et d’un épuisement physique. La dilatation des pupilles, la bouche sèche, un langage précipité, une mauvaise coordination des mouvements, et des sautes d’humeur permettent souvent de repérer les consommateurs.
► Les effets stimulants sur la libido initialement recherchés disparaissent à forte dose et peuvent même provoquer des troubles de l’érection.
► Une accélération importante du rythme cardiaque et une douleur thoracique doivent faire consulter en urgence un médecin à cause du risque de crise cardiaque (souvent lié à la consommation concomitante d’alcool).
► Si la consommation est répétée ou à forte dose, des idées paranoïaques avec un sentiment de persécution et de mégalomanie peuvent apparaître, ainsi que des crises d’angoisse intenses. Dans certains cas, la cocaïne provoque des illusions sensorielles pouvant aller jusqu’à des hallucinations olfactives et tactiles, à la confusion mentale et au délire. La température corporelle peut aussi augmenter au point de déclencher de la fièvre avec des tremblements. Tous ces effets secondaires nécessitent une prise en charge médicale en urgence car ils peuvent mettre en danger la vie du consommateur.
Au bout de combien de temps devient-on dépendant à la cocaïne ?
La dépendance à la cocaïne peut s’installer rapidement, seulement après quelques consommations. Elle ne dépend pas de la quantité ou de la qualité du produit, mais plutôt de l’état du consommateur, de son environnement et des effets qu’il ressent lorsqu’il consomme. Elle se traduit par une impulsion irrésistible de consommer à nouveau, appelée « craving ». Cet état est favorisé par la faible durée des effets de la cocaïne et l’état dépressif qui suit les prises. Les symptômes de sevrage à l’arrêt sont aussi un signe de dépendance. Ils apparaissent généralement 2 à 4 jours après l’arrêt de la consommation et peuvent durer jusqu’à 10 semaines. Le consommateur ressent :
- une grande fatigue voire un épuisement,
- de l’anxiété,
- des troubles du sommeil.
- une perte de contrôle
Ces méfaits le poussent à augmenter les doses ou reprendre de la cocaïne pour se sentir mieux. Le cercle vicieux s’installe. Les conséquences sur sa vie personnelle et professionnelle s’installent : problèmes financiers, de couple, absentéisme au travail, précarités, conflits ou problèmes judiciaires par exemple. Si des symptômes de dépendance apparaissent, l’aide d’un professionnel de sante devient nécessaire.
Quels sont les traitements pour ne plus être accro à la cocaïne ?
Lorsque la dépendance s’installe, une prise en charge par un addictologue est recommandée, que ce soit en libéral, à l’hôpital ou dans un CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Aucun traitement spécifique à l’addiction à la cocaïne n’est à ce jour disponible. Un anxiolytique est souvent prescrit pour limiter les symptômes de sevrage. Par la suite, plusieurs pistes sont à l’étude comme le méthylphénidate, le modafinil, le baclofène, la gabapentine, l’aripiprazole ou la N-acétylcystéine sont parfois utilisés. Un suivi psychologique est toujours conseillé.
Quel est le prix de la cocaïne ?
En 2022, le prix courant de détail de la cocaïne en France se situe entre 50 et 70 euros le gramme. Des prix qui baissent au fil des années, rendant encore plus accessible la drogue.
Sources
- Drogues infos service 0800 23 13 13 (tous les jours de 8h à 2h, appel anonyme et gratuit).
- Office contre la drogue et le crime Nations Unies, Cocaïne, 26 juin 2005
- 1999-2019 : les mutations des usages et de l’offre de drogues en France, OFDT, dispositif TREND, 2020.
Source : JDF Santé