La chromothérapie ou chromathérapie est une thérapeutique alternative s’appuyant sur l’étude et l’application des propriétés des couleurs ou de la lumière colorée. La couleur est utilisée pour transmettre des messages. Le bleu pour détendre, le vert pour la nature… C’est une méthode de soins non conventionnelles qui n’est pas reconnue en France. Elle l’est en revanche par l’OMS qui l’a inscrite dans la liste des principales thérapeutiques alternatives ou complémentaires depuis 1976. La chromothérapie ne doit pas être utilisée pour traiter des maladies graves ou en urgence à la place des traitements conventionnels reconnus.
Définition : c’est quoi la chromothérapie ?
La chromothérapie ou chromathérapie signifie littéralement « soigner par les couleurs« . Elle utilise « les propriétés de la lumière blanche » de 2500 à 10 000 lux, « additionnée des couleurs dont le potentiel vibratoire permet d’harmoniser l’énergie vitale, d’apaiser certaines douleurs du corps ou troubles émotionnels de l’esprit, de soigner certaines pathologies par l’emploi d’une couleur appropriée » décrit la praticienne Paula Vieira Eskinazi. D’un point de vue physique, une couleur est une onde lumineuse d’une certaine fréquence, laquelle transmet des informations différentes à notre corps et « les biophysiciens ont découverts que les cellules communiquent entre elles avec les couleurs« . En plus de ces caractéristiques physiques, les couleurs ont aussi une influence sur nos émotions, par leur symbolique ou par association de notre esprit à quelque chose de personnel. La chromothérapie « utilise les sept couleurs de l’arc en ciel, plus quatre autres complémentaires : le turquoise clair, le pourpre, le vert clair et le rose » détaille la spécialiste. La chromothérapie considère que « les couleurs froides comme le bleu et le violet sont calmantes et légèrement sédatives. » Les gammes de vert apportent repos, l’apaisement, le renouveau et l’espérance. Les couleurs chaudes comme le rouge et le orange stimulent la communication, l’intellect, le courage, la sécurité et l’optimisme.
Quels sont les bienfaits attribués à la chromothérapie ?
« La chromothérapie conduit à certains effets physiologiques et est parfois utilisée en pratique dans le domaine de la santé (traitement de l’ictère prénatal en lumière bleue, la couleur rouge est utilisée dans le traitement de l’eczéma, des brûlures, etc.). Au-delà des aspects physiologiques, la couleur revêt une dimension psychologique ; elle est à la fois reliée à l’éducation, l’expérience, la culture, la mémoire » peut-on lire dans une Analyse documentaire publiée par la Haute Autorité de Santé, portant sur la qualité de vie en Ehpad. La chromothérapie est une thérapie vieille de plusieurs siècles qui peut s’accompagner, selon le thérapeute, d’acupuncture pour une « approche intégrative plus efficace », explique Paula Vieira Eskinazi. Parmi les champs d’application attribués à la chromothérapie :
- La gestion de la douleur et de l’inflammation (utilisation des couleurs froides apaisant les sensations de brûlure associées aux rhumatismes, mycoses, infections urinaires, torticolis, gingivite)
- La gestion de l’anxiété dentaire chez les enfants.
- La santé mentale : dépression, mélancolie, angoisse, stress, troubles bipolaires, phobies, troubles paniques : « La chromothérapie restaure la vitalité et la clarté mentales. » Elle utilise « les couleurs chaudes (le orange par exemple) pour stimuler l’optimisme » et le sentiment de sécurité, ou les gammes de vert pour apporter calme et espoir.
- Les troubles articulaires chroniques : « l’usage de couleurs froides permet de dissiper les échauffements douloureux causés par l’arthrose et l’arthrite ».
- Les maux de tête : le bleu et le vert apaiseraient les migraines et céphalées récidivantes.
- Les troubles digestifs : ballonnements, aérophagie, dyspepsie. Les couleurs vertes aideraient au nettoyage et à la détox, combinées aux couleurs « mixtes », du violet au rouge, aux vertus protectrices des muqueuses digestives.
- Les problèmes de peau : eczéma, psoriasis.
- Les troubles du sommeil.
Quelle efficacité ?
La chromothérapie, telle qu’utilisée dans les cabinets des praticiens, se cantonne à une projection extérieure, sur le corps. Les mécanismes d’action de la chromothérapie « sont en train d’être découverts grâce aux récentes avancées en photobiologie, photochimie et photothérapie« , précise une étude de 2019. La chromothérapie est reconnue par l’OMS et inscrite dans la liste des principales thérapeutiques alternatives ou complémentaires depuis 1976. Elle est officiellement reconnue aux États Unis mais pas en France. La chromothérapie ne se substitue à aucun traitement médicamenteux, ni intervention chirurgicale ou à une psychothérapie, mais peut s’y associer. Elle ne doit pas être utilisée pour traiter des maladies graves ou en urgence à la place des traitements conventionnels reconnus.
Comment se passe une séance de chromothérapie ?
« Une première séance de chromothérapie commence par une anamnèse qui permet au praticien de recueillir des informations indicielles physiques et émotionnelles afin d’établir son diagnostic, indique Paula Vieira Eskinazi. Ensuite, je regarde la langue, les doigts, les pieds, le visage, car souvent le corps exprime le « mal ». Le protocole de soins sera basé sur l’ensemble de ces données et individualisé« . Une ou plusieurs couleurs seront alors projetées à l’aide de Led colorés sur une zone précise du corps, « dans la zone du poumon par exemple en cas de dépression, d’angoisse« , ou sur la zone « blessée », ou encore sur l’ensemble du corps et devant les yeux. La personne peut être assise ou allongée. Si besoin, « j’associe l’acupuncture en irradiant le point d’acupuncture par de la lumière colorée. La chromapuncture est une pratique rare, mais décuple l’efficacité de la chromothérapie » dans certains cas, précise Paula Vieira Eskinazi. Cette technique a été précisée par « Peter Mandel, un naturopathe allemand qui se sert des méridiens du corps comme des « canaux de transmission de lumière » pour porter la résonance de la couleur jusqu’aux organes ou systèmes d’organes concernés ».
Combien de séance de chromothérapie faire ?
« Le nombre de séance dépend des pathologies de la personne. La moyenne est de trois séances minimum et entre 6 à 8 séances« pour obtenir un résultat, indique l’experte. « Les séances peuvent être espacées d’une semaine à 15 jours. Plus il y a de couleurs projetées durant une séance, plus le temps entre les séances est espacé afin de permettre à la personne d’absorber ses effets« .
Y a-t-il des dangers à la chromothérapie ?
« Il existe des contre-indications, telle que l’asthme, le port d’appareil cardiaque (Pacemaker). Ou en cas de stents, on ne réalise pas de protocole sur le système hormonal » précise la praticienne.
Quel est le prix d’une séance de chromothérapie ?
« Les tarifs des séances varient d’un praticien à un autre, d’une région à une autre et de la durée de la séance. En moyenne il faut compter 70 à 90 euros pour une séance d’1h15 à 1h30 qui inclus le diagnostic. » Les séances ne sont pas remboursées, sauf dans le cadre d’une prise en charge par un kinésithérapeute qui applique cette méthode et l’a fait entrer dans son protocole de soins.
Qui consulter pour faire de la chromothérapie ?
Il existe une liste de thérapeutes formés en chromothérapie sur internet selon la méthode du Dr Agrapart et « une liste de thérapeutes diplômés en chromopuncture, sur le site de la médecine ésogétique » souligne l’experte. Certains kinésithérapeutes utilisent la chromothérapie dans leur cabinet en complément des autres soins.
Les lampes de chromothérapie sont-elles efficaces ?
« Les lampes vendues sur le marché pour réaliser de la chromothérapie chez soi ne sont souvent pas assez puissantes pour produire un effet bénéfique, telles que peuvent le faire les lampes utilisées par les praticiens. Elles peuvent juste apporter du bien-être en projetant du bleu par exemple pour s’endormir, mais n’auront aucune efficacité sur les maladies « précise la praticienne. Par ailleurs, il est conseillé d’être accompagné pour choisir des couleurs adaptées à ses besoins.
Merci à Paula Vieira Eskinazi, praticienne en chromothérapie, chromopuncture et psychologie intégrale.
*Source : « Les bases mécaniques de la chromothérapie : connaissances actuelles et perspectives », Samina T. youssouf Azeemi, août 2019, PubMed.
Source : JDF Santé