Un choc septique est provoqué par une infection rare mais grave causée le plus souvent par une bactérie appelée « staphylocoque doré« . L’utilisation de tampons ou de serviettes hygiéniques prolongée est une des causes reconnues de choc septique chez les femmes. Les patients qui survivent au choc septique risquent de lourdes séquelles, dont l’amputation pour les cas les plus graves. Qu’est-ce qui peut provoquer un choc septique ? Quels sont les signes ? Et les traitements ?
C’est quoi un choc septique ?
Le choc septique correspond à une défaillance circulatoire aiguë se manifestant par une diminution brutale de la tension artérielle, provoquée par une infection bactérienne le plus fréquemment, mais parfois virale ou fongique (levures). Il s’agit de la forme la clinique la plus sévère de l’infection chez l’Homme. « Le choc septique est provoqué par la présence de micro-organismes infectieux dans le sang (septicémie) ou dans des tissus habituellement stériles (poumon, urines…), précise le Dr Nicolas Devos, anesthésiste réanimateur. Le pronostic vital peut être rapidement engagé d’où l’urgence thérapeutique. »
Causes : qu’est-ce qui peut provoquer un choc septique ?
La physiopathologie du choc septique est complexe. « En réponse à une infection, l’organisme déclenche une réaction inflammatoire de défense importante voire « excessive » dont les conséquences immédiates sont la défaillance circulatoire aiguë », détaille notre médecin. L’infection initiale va provoquer une hypotension (par vasodilatation et augmentation de la perméabilité des vaisseaux). Ainsi, les organes vont être inégalement alimentés en sang. Cela se traduit par la dysfonction de certains organes et l’apparition des troubles circulatoires caractéristiques d’un choc septique. Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie infectieuse rare mais grave, causée le plus souvent par une bactérie appelée le « staphylocoque doré« . Dans la majorité des cas, cette bactérie n’est pas dangereuse. Mais chez certaines personnes prédisposées, à faible immunité, la bactérie peut se multiplier, engendrant alors une infection et fabriquant des toxines. La principale cause d’un syndrome du choc toxique menstruel est l’utilisation de tampons vaginaux ou de couches menstruelles sur une trop longue période (plus de 4 à 6 heures). En effet, pendant les règles, le pH du vagin change. Il devient alcalin (moins acide). Or, ce milieu représente un milieu de culture favorable pour le staphylocoque doré. Ainsi, si le sang stagne trop longtemps dans le vagin, la bactérie peut se développer et provoquer l’infection.
Quels sont les symptômes d’un choc septique ?
Un choc septique entraîne une hypotension artérielle, survenant de manière brutale chez une personne présentant une température supérieure à 38,5, mais également parfois chez des patients en hypothermie avec une température inférieure à 35 degrés. Surviennent également une pâleur, des frissons, une tachycardie, une accélération du rythme respiratoire, une diminution de la quantité d’urine émise, une froideur et une cyanose des extrémités, des troubles de la conscience voire un coma. D’autres signes sont en faveur de l’origine septique du choc comme des frissons, une fièvre ou au contraire une hypothermie ou une infection qui a été identifiée ou suspectée.
Comment savoir si on a un choc septique ?
« Le diagnostic du choc septique est effectué en associant un tableau clinique d’infection et une hypotension artérielle sévère témoin de la défaillance circulatoire aiguë » ajoute notre interlocuteur. Des prélèvements sanguins sont réalisés et le sang est mis en culture (hémocultures) pour identifier la bactérie en cause.
Quels sont les traitements d’un choc septique ?
Un patient atteint de choc septique doit être pris en charge en urgence dans un service de soins intensifs. Le traitement dépend de la nature, de la cause et de l’intensité du choc septique. Dans un premier temps, le médecin dispense des perfusions pour augmenter le volume circulant dans les vaisseaux sanguins. « Si ce remplissage est insuffisant, on peut avoir recours à d’autres médicaments de l’urgence la noradrénaline ou l’adrénaline, précise le Dr Devos. En cas de défaillance respiratoire associée, le patient pourra être placé sous assistance ventilatoire artificielle. » Parallèlement, on administre en urgence au patient des antibiotiques, traitement qui sera secondairement adapté en fonction du germe identifié sur les hémocultures.
Quelles sont les conséquences d’un choc septique ?
Plus l’infection est traitée rapidement, plus le malade a des chances de survivre. Si elle est prise en charge tardivement, les conséquences peuvent être graves. Par exemple, elle peut dégénérer en gangrène et conduire à une amputation.
Quelles sont les séquelles neurologiques après un choc septique ?
Malgré les progrès de la recherche, les patients qui ont survécu au choc septique sont victimes de séquelles essentiellement cognitives et neuropsychologiques. La place du psychologue et le travail en interdisciplinarité sont par conséquent prépondérants pour accompagner au mieux les patients et leur famille.
Comment éviter le choc septique ?
« Tout tableau infectieux sévère avec manifestions générales sévères (fièvre >40° avec frissons, hypotension artérielle) est une urgence thérapeutique et doit être prise en charge en milieu spécialisé » insiste notre spécialiste. Un diagnostic et une prise en charge efficace améliorent de manière plus qu’importante le pronostic. L’infection bactérienne doit être prise en charge en urgence en milieu hospitalier afin de débuter un traitement antibiotique le plus rapidement possible. D’autre part, il faut redoubler de vigilance en salle d’opération avec une asepsie stricte et le respect de règles d’hygiène élémentaires.
Merci au Dr Nicolas Devos, Anesthésiste réanimateur à la Clinique de l’Europe à Rouen (Groupe Vivalto Santé).
Source : JDF Santé