Chenille processionnaire : période, piqûre, photo, danger

Entre mars et avril, les chenilles processionnaires du pin se déplacent en procession vers le sol pour s’enfouir alors que les chenilles processionnaires du chêne commencent à éclore. Les chenilles processionnaires peuvent entraîner de vives réactions allergiques à cause de leurs poils urticants, comme des éruptions cutanées, des démangeaisons, des œdèmes et des décollements de la rétine s’ils entrent en contact avec les yeux. On les redoute particulièrement chez les enfants et chez les animaux car elles sont à leur portée, sur l’herbe et à proximité des pins et des chênes en forêt. A quelle période faire attention ? Au printemps ? Quels sont les dangers d’une piqûre de chenille processionnaire ? Que faire ? Quel traitement pour la soulager ?

Définition : c’est quoi une chenille processionnaire ?

La chenille processionnaire est la larve d’un papillon de nuit. On rencontre en France deux types de chenilles processionnaires qui ont chacune leur cycle biologique : la chenille processionnaire du pin qui est présente en automne et en hiver, et la chenille processionnaire du chêne qui est présente du printemps à l’été.

Quelle est la période et la saison de la chenille processionnaire ?

  • La chenille processionnaire du pin est urticante d’octobre à mars.
  • La chenille processionnaire du chêne est urticante d’avril à juin.

C’est quoi la chenille processionnaire du pin ?

chenille processionnaire du chêne
Photo de chenille processionnaire du chêne © Ben Schonewille-123RF

La chenille processionnaire du pin (hiver) (Thaumetopoea pityocampa) : le cycle de reproduction dure 1 an. Les premières chenilles éclosent dès le mois d’octobre. Elles quittent leur nid vers mars-avril et se déplacent en se tenant les unes aux autres, en procession, vers le sol pour s’enfouir à quelques centimètres de profondeur et se transformer en nymphe puis en papillon au cours de l’été.

C’est quoi la chenille processionnaire du chêne ?

La chenille processionnaire du chêne (été) (Thaumetopoea processionea) : les œufs éclosent vers mars-avril. La chenille se déplace en fin de journée et la nuit en procession sur les feuilles pour se nourrir. Vers le mois de juin-juillet, les chenilles fabriquent leur nid au niveau du tronc et des branches les plus solides. Ce nid renfermera les chrysalides qui se métamorphoseront en papillon en août. Les papillons vont ensuite s’accoupler, pondre des œufs et donner naissance à de nouvelles chenilles urticantes

    Carte de la chenille urticante en Ile-de-France

    Carte de la colonisation de la chenille processionnaire du pin  en Ile-de-France
    Carte de la colonisation de la chenille processionnaire du pin en Ile-de-France © ARS Ile-de-France

    Quels sont les dangers et les symptômes d’une piqûre de chenille processionnaire ?

    Chaque chenille possède des poils microscopiques volatiles qui contiennent une protéine urticante, la « thaumétopoéine ». Ces poils s’accrochent facilement à la peau et aux muqueuses et peuvent provoquer diverses réactions chez l’homme :

    • Apparition dans les huit heures d’une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l’intermédiaire des vêtements.
    • Apparition de boutons,
    • Développement après 1 à 4 heures d’une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).
    • Irritation des voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires.
    • maux de gorge.

    Plus gravement, le contact avec les poils d’une chenille processionnaire peut entraîner un choc anaphylactique avec :

    • urticaire, 
    • œdème dans la bouche et la gorge, 
    • difficultés à respirer,
    • hypotension,
    • perte de connaissance. 

    Quels signes en cas d’allergie à une chenille processionnaire ?

    Le contact avec les poils des chenilles processionnaires peut provoquer un urticaire physique dit « de contact » qui n’est pas lié à un mécanisme immunologique et n’est donc pas le signe d’une ‘allergie » en tant que telle. Il peut toucher toutes personnes alors que la véritable allergie ne concerne que celles qui sont « sensibilisées ». Seuls certains sujets présentent une véritable allergie aux poils urticants. 

    Les parties du corps les plus touchées sont les parties découvertes : poignets, avant-bras, dos des mains, espaces entre les doigts, visage, paupières, cou.

    Les yeux peuvent être atteints : Les poils urticants pénètrent dans la cornée occasionnant une gêne oculaire, un larmoiement, une conjonctivite.

    L’atteinte des voies respiratoires est un signe plus grave qui impose une consultation médicale : il peut s’agir d’une petite gêne respiratoire ou plus gravement d’une crise d’asthme.

    Même si la chenille est tuée, ses poils restent urticants. Ils peuvent voler dans les maisons, être dans les sols.

    Que faire en cas de piqûre de chenille processionnaire ?

    En cas de contact avec la peau :

    • Retirer les vêtements avec des gants, les laver à fortes températures et les sécher au sèche-linge pour les débarrasser des poils.
    • Laver la zone touchée avec de l’eau et du savon.
    • « On peut éventuellement se servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d’une épilation » indique l’Agence Régionale de Santé du Grand-Est.
    • Brosser les cheveux.
    • Consulter un médecin pour recevoir un traitement antihistaminique permettant de calmer les signes allergiques tels que les démangeaisons et l’éruption de boutons.

    En cas de contact avec les yeux : rincer les yeux et consulter un ophtalmologue qui procédera à un examen minutieux pour décider des suites du traitement à administrer.

    En cas de contact avec les voies respiratoires : consulter un médecin qui pourra prescrire les traitements indiqués en fonction des symptômes observés (antihistaminiques, corticoïdes).

    En cas d’ingestion : boire un grand verre d’eau, consulter un médecin ou appeler directement le 15.

    En cas de vomissements, de vertige et de fièvre, de difficultés respiratoires, d’œdème, consulter le service d’urgence le plus proche.

    En cas de symptômes légers, consultez votre médecin traitant ou un médecin généraliste.

    N’appelez le 15 ou consultez un service d’urgences uniquement en cas d’apparition de signes graves tels des vomissements, un malaise, des vertiges, des difficultés à déglutir, des difficultés respiratoires ou une atteinte sévère des yeux.

    Prévention : comment se protéger des chenilles urticantes ?

    Si un nid de chenilles processionnaires s’est installé dans votre jardin, sachez qu’il ne faut pas s’en approcher et encore moins les toucher. Il est aussi conseillé de :

    • Ne pas se promener sous un arbre porteur d’un nid.
    • Porter des vêtements couvrants lors de balades en forêt (manches longues, pantalons longs)
    • Eviter de se frotter les yeux en cas d’exposition mais aussi pendant et au retour d’une balade.
    • En cas de doute quant à une exposition aux poils des chenilles, prendre une douche et changer de vêtements en rentrant.
    • Si vous habitez à côté d’un arbre infesté : ne pas sécher le linge dehors surtout s’il y a du vent, laver soigneusement les fruits et légumes du jardin, faire attention en tondant la pelouse.
    • Ne pas laisser jouer les enfants à proximité d’un arbre infesté et à distance, les munir de vêtements protecteurs (voire chapeau et lunettes également). 
    • En présence d’un nid de chenilles processionnaires, ne cherchez pas à le détruire immédiatement et demandez conseil à des professionnels. Si vous avez un doute, ne secouez pas les branches de l’arbre et ne remuez pas le sol pour faire tomber l’éventuel nid. Ne consommez pas les fruits qui se trouveraient en-dessous.

    Pour les riverains de forêts ou d’arbres infestés

    • Ne pas faire sécher en extérieur les masques de protection respiratoire utilisés dans le cadre de l’épidémie de COVID 19.
    • Ne pas faire sécher le linge en extérieur surtout par temps venteux.
    • Laver soigneusement les fruits et légumes du jardin.
    • Prendre garde en tondant la pelouse.
    • Ne pas laisser jouer les enfants à proximité d’un arbre infesté et à distance, les munir de vêtements protecteurs (manches et pantalons longs, couvre-chef et éventuellement lunettes).
    • Eviter de se frotter les yeux en cas d’exposition.
    • En cas de doute quant à une exposition aux poils des chenilles, prendre une douche et changer de vêtements.

    Pièges : comment se débarrasser des chenilles processionnaires ?

    Pour détruire les chenilles processionnaires, il y a plusieurs solutions :

    • Soit en détruisant leur nid, en suivant les conseils d’un professionnel ou en faisant appel à un spécialiste qui détruira le nid à votre place.
    • Soit en appliquant sur le nid un traitement adapté à base de Bacillus thuringiensis, un produit disponible dans les jardineries.
    • Soit en introduisant ses prédateurs naturels, grâce à des nichoirs, comme le coucou ou la mésange qui se nourrissent des larves de chenilles processionnaire.

    Sources : 

    « Progrès en dermato-allergologie » en 1999.

    Chenilles urticantes, ARS Grand Est, juin 2020.

    Merci au Dr Jérôme Langrand, Chef de service Centre antipoison de Paris CHU Lariboisière-Fernand Widal, pour sa relecture.


    Source : JDF Santé