Ostreopsis. Retenez le nom de cette microalgue et apprenez surtout à la reconnaître pour vous en éloigner. Dans un communiqué du 20 juin, l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire nationale (Anses) alerte sur sa prolifération sur les plages françaises et recommande un ensemble de mesures pour s’en protéger. D’après l’autorité, Ostreopsis aurait provoqué près de 900 intoxications depuis 2021. C’est en inhalant les embruns marins que l’on peut être intoxiqué et « il suffit d’être à quelques mètres de la mer » seulement.
C’est quoi l’Ostreopsis ?
Ostreopsis est une algue microscopique d’origine tropicale qui est arrivée en Méditerranée il y a une vingtaine d’années. En France, l’aire de répartition de cette microalgue s’étend, avec une présence sur la côte basque depuis quelques années. Elle prolifère surtout l’été, lorsque l’eau atteint une température de plus de 20°C. Elle peut alors s’accumuler à la surface de l’eau pour former des « fleurs d’eau ». Ces fleurs d’eau peuvent créer des nappes marrons qui peuvent atteindre plusieurs mètres carrés.
Quels symptômes doivent alerter ?
L’inhalation de la microalgue par les embruns marins laisse « la sensation d’un goût métallique dans la bouche, même si elle a seulement été inhalée et non ingérée » détaille l’Anses. L’Ostreopsis produit des toxines qui, en cas d’intoxications, entraînent des symptômes de type grippal, des irritations cutanées et des troubles gastriques. Les signes apparaissent quelques heures après le contact avec la microalgue ou ses toxines et disparaissent en quelques jours. Une exposition prolongée peut conduire à un allongement de la durée des symptômes. « Les personnes qui ont des problèmes respiratoires sont les plus à risque de présenter des symptômes, précise Carole Catastini de l’Anses. Elles devraient éviter d’être à proximité du littoral lorsqu’il y a une prolifération d’Ostreopsis. » Les professionnels travaillant sur ou à proximité de la plage. (maîtres-nageurs-sauveteurs, restaurateurs par exemple) sont aussi plus à risque d’intoxications.
Que faire ?
Si la prolifération d’Ostreopsis est confirmée, une interdiction des activités nautiques et la fermeture des plages peuvent être décidées. Les personnes présentant des symptômes d’intoxications doivent les signaler à leur médecin. Pour les professionnels à risque d’exposition « un aménagement du temps de travail pourrait être envisagé afin de limiter leur durée de la présence ». L’Anses recommande aussi le port d’équipements de protection pour les personnes en charge des prélèvements d’eau, notamment des masques et des gants. Enfin, l’autorité estime qu’il faudrait adapter la fréquence des prélèvements d’eau en fonction de la concentration de la microalgue. Les contrôles sanitaires des eaux de baignade sont habituellement réalisés tous les 15 jours. Cette fréquence pourrait devenir hebdomadaire voire quotidienne lorsqu’Ostréopsis est détectée « afin de suivre de près la situation qui peut évoluer en quelques jours ».
Source : JDF Santé