C'est le symptôme numéro 1 du glaucome (il peut rendre aveugle)

Les personnes qui ont de la tension dans l’oeil doivent être vigilantes.


Les ophtalmologues estiment que près de 2% de la population est atteinte d’un glaucome, une maladie invalidante et irréversible. Le plus fréquent en France, appelé « glaucome à angle ouvert », se traduit par une tension dans les yeux qui monte progressivement, sans faire mal. Il abîme l’œil et en particulier la région du nerf optique. Le risque est que ce nerf optique finisse par  sortir de l’œil, comprimé par l’excès de tension. S’il n’est pas soigné, il peut entrainer une perte complète de la vue. Le danger du glaucome réside avant tout dans son évolution silencieuse. « C’est une maladie très insidieuse, qui n’est pas douloureuse et qui n’a pas des signes faciles à repérer », nous explique le Pr Jean-Philippe Nordmann, Chef de service d’Ophtalmologie de l’Hôpital National des 15-20.   

Si le danger est aussi insidieux, c’est parce que cette compression commence par toucher l’extérieur du nerf optique et donc l’extérieur de la vue. C’est d’ailleurs le seul symptôme qui permet de repérer un glaucome : la réduction du champ de vision sur le côté. « Le problème est que nous n’utilisons que très peu ce champ visuel », déplore le Pr Nordmann. A titre d’exemple, un patient qui souffre d’un glaucome va pouvoir parfaitement observer un panneau d’affichage sur la route, car une grande partie de ce que nous observons est au centre de notre champ de vision. « Evidemment, si le glaucome est déjà très avancé, la personne va pouvoir remarquer qu’elle ne voit plus sa main lorsqu’elle l’agite sur le côté de sa tête, mais malheureusement cela indique qu’il est déjà très avancé », ajoute notre expert.

Au moment où le glaucome arrive sur le centre de la vue, il est déjà trop tard. « C’est pour cela qu’on conseille à tout le monde de faire un contrôle chez un ophtalmologique vers 50-55 ans, l’âge étant un facteur de risque. » Les examens sont aussi encouragés en cas d’antécédents de glaucome dans la famille car « dans 60% des cas, on retrouve des parents qui ont un glaucome dans la famille du patient ».. Les personnes très myopes ou diabétiques sont aussi davantage exposées au risque de glaucome.

Les examens consistent à vérifier la tension et à examiner le nerf optique. « Si tout est normal, on peut refaire un contrôle tous les 2-3 ans. S’il y a des petites caractéristiques, en particulier la tension qui est un peu à limite supérieure, il vaut mieux explorer pourquoi », poursuit le spécialiste. Ces explorations consistent à effectuer des photos de l’œil appelées « OCT » (pour Tomographie à Cohérence Optique), et une étude du champ visuel du patient. « Ces examens font partie intégrante d’une simple consultation chez l’ophtalmologue. » Le premier  traitement du glaucome consiste à appliquer des gouttes dans les yeux du patient, « cela fait baisser la tension de façon spectaculaire et ça permet de traiter le problème pour des années » rassure le Pr Nordmann. Il existe aussi un traitement par laser, et si ça ne fonctionne pas, la chirurgie.


Source : JDF Santé