
Nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre à une personnalité égoïste. Ces individus, centrés sur leurs propres désirs, peuvent rendre les relations épuisantes et déséquilibrées, notamment quand il s’agit de communiquer. « Dans une discussion équilibrée, il y a une circulation entre donner et recevoir. Avec une personne égoïste, cette circulation est rompue. L’échange n’est pas réciproque » nous explique d’emblée la psychologue clinicienne Myriam Sanchez. Mais il existe des façons de rétablir cet équilibre pour mieux dialoguer, sans conflit.
L’égoïsme peut être présent de façon subtile. « Souvent, il se traduit par une tendance à ramener systématiquement la conversation à soi, à monopoliser la parole ou à ne pas poser de questions à l’autre » poursuit Myriam Sanchez. La personne peut donner l’impression d’écouter, mais ses réponses ramènent toujours le sujet à sa propre expérience. Autre signe révélateur : le manque de considération pour les émotions de l’autre. Les difficultés sont minimisées, les réussites peu valorisées. Face à cette dynamique, « beaucoup de personnes, par peur du conflit, s’adaptent en permanence, au risque de s’épuiser » observe la psychologue.
Pour mieux communiquer avec une personne égoïste, inutile d’attaquer de front : cela risque de provoquer un rejet. De même, éviter le « tu » et utiliser plutôt le « je » pour formuler ses attentes. La psychologue clinicienne recommande la phrase suivante : « J’ai besoin que tu écoutes aussi ce que je vis. » Cette phrase n’accuse pas mais exprime un besoin légitime. D’autres variantes fonctionnent tout aussi bien : « J’entends ce que tu dis mais j’aimerais aussi pouvoir partager mon ressenti », « Je me sens écarté(e) quand la discussion tourne toujours autour de toi » ou encore « Pour moi, une relation équilibrée, c’est quand chacun a sa place dans l’échange ». L’objectif est de rappeler que la relation doit évoluer pour rester saine et équitable. Mais il faut rester ferme, factuel et cohérent.
Une personne égoïste peut-elle changer ? Oui, mais seulement « si elle prend conscience que son comportement lui coûte – par exemple, des tensions relationnelles, une solitude croissante ou la perte d’une relation importante », analyse la psychologue. Cette prise de conscience est la première étape d’un travail d’introspection : apprendre à reconnaître les besoins d’autrui sans se sentir menacé. Dans certains cas, un accompagnement psychologique peut être nécessaire. « Il peut aider à développer l’empathie et à mieux gérer ses insécurités, qui sont souvent à l’origine de l’égoïsme » conclut l’experte.
Source : JDF Santé