Les cellules épithéliales recouvrent la peau et les muqueuses de notre corps. Lors d’un prélèvement génital (vaginal), la présence de nombreuses cellules épithéliales peut alerter. Qu’est-ce que ça signifie ? Est-ce un signe d’infection ? Est-ce grave ? Quel traitement envisager ? Les réponses de notre sage-femme.
C’est quoi une cellule épithéliale ?
L’épithélium correspond au tissu cellulaire recouvrant soit la surface externe de l’organisme, peau et muqueuse, soit les cavités internes. Celui-ci est composé de cellules épithéliales, de formes et de dimensions très variées. La muqueuse du vagin est donc également composée de cellules épithéliales qui forment une paroi protectrice entre le monde extérieur et l’intérieur de notre corps. D’ailleurs, ces cellules sont souvent les premières à être attaquées lors d’une infection. Le frottis n’est pas obligatoire pour vérifier la présence de germes : « Si l’on suspecte une infection vaginale, nous réalisons un prélèvement vaginal simple : on frotte un coton-tige sur les parois vaginales et on envoie en analyse au laboratoire qui nous rend un résultat avec les germes retrouvés dans le prélèvement. », détaille Léa Marchal, sage-femme.
Cellules épithéliales nombreuses : ça veut dire quoi ?
Un nombre élevé de cellules épithéliales ainsi que la présence de germes fixés sur celles-ci (alors appelées « clue cells« ), sont le signe d’une infection bactérienne. Différentes bactéries peuvent être à l’origine d’une infection vaginale, sexuellement transmissibles ou non. Les germes en cause sont identifiés après une culture sur milieux adéquats. Les plus fréquents sont :
- Gardnerella vaginalis
- Gardnerella mobiluncus
- Chlamydia phacomatosis
- Mycoplasma hominis
- Peptostreptococcus species
- Ureaplasma urealyticum.
L’examen peut également révéler d’autres types de pathologies comme le Trichomonas vaginalis (parasitose) ou plus fréquemment une mycose vaginale provoquée par le champignon candida albicans.
Quel traitement envisager en cas de cellules épithéliales nombreuses ?
Le traitement proposé dépend du germe à l’œuvre dans l’infection. Il peut reposer sur une prescription d’antifongiques par voie vaginale ou orale s’il s’agit d’une mycose, d’une prescription d’antibiotiques, s’il s’agit d’une infection parasitaire ou microbienne.
Pourquoi réaliser un frottis cervical ?
« Le frottis cervico-utérin a pour objectif premier le dépistage du cancer du col de l’utérus. On peut éventuellement relever la présence de germes au décours de cet examen mais ce n’est pas l’objectif. Il s’effectue à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule qui viennent frotter l’intérieur (endocol) et l’extérieur (exocol) du col de l’utérus. Cet examen nécessite la pose d’un spéculum », indique d’emblée Léa Marchal. Il s’adresse « aux femmes non hystérectomisées (ablation de l’utérus), non enceintes et ayant eu des rapports sexuels » et « est recommandé pour les femmes à partir de 25 ans puis, s’il est normal, tous les 3 ans jusqu’à 64 ans« .
Merci à Léa Marchal, sage-femme.
Source : JDF Santé
