Cancer du poumon chez le non-fumeur : causes et pronostic

Quel est le pourcentage d’hommes et de femmes non-fumeurs ayant un cancer du poumon ?

Selon des neurologues réunis à Lille pour le 26ème Congrès de la Société de Pneumologie de Langue Française en janvier 2022, la proportion de non-fumeurs développant un cancer du poumon est passée de 7,2 % en 2000 à 12,6 % aujourd’hui. 

Quelles sont les causes d’un cancer du poumon chez un non-fumeur ?

Le tabagisme est le facteur de risque évitable n°1 : à lui-seul, il est responsable de 8 cancers du poumon sur 10 selon La Ligue contre le Cancer. Il est également possible de développer cette maladie en étant fumeur passif : autrement dit, la personne n’a jamais été fumeuse mais a respiré durant des années la fumée toxique de personnes fumeuses. « Sur les 46 000 nouveaux cas annuels, aujourd’hui en France, près de 1 100 décès seraient liés au tabagisme passif, dont 150 par cancer du poumon, précise le Pr. Norbert Ifrah, Président de l’Institut national du cancer (InCa). La fumée du tabac contient plus de 7 000 substances chimiques, dont 70 sont des cancérigènes connus« . Mais il existe également d’autres facteurs de risque de développement du cancer broncho-pulmonaire :

  • L’amiante : selon l’Assurance Maladie, « le risque de développer un cancer du poumon lors d’une exposition à l’amiante est multiplié par 5 en l’absence de consommation de tabac« 
  • Les substances radioactives (rayons X et gamma, radon…)
  • La pollution atmosphérique et les gaz d’échappement des moteurs diesel
  • Les maladies chroniques des bronches et des poumons (BPCO, tuberculose, emphysème pulmonaire…

Quels sont les symptômes d’un cancer du poumon chez un non-fumeur ?

« Ils sont identiques à ceux des cancers du poumon provoqués par le tabagisme. Les symptômes fréquents combinent des problèmes respiratoires et une altération inexpliquée de votre état général« , explique le Pr. Ifrah. Il s’agit de :

  • De la fatigue
  • Un amaigrissement
  • Une perte d’appétit
  • L’apparition d’une toux
  • Des expectorations sanguinolentes
  • Difficultés respiratoires
  • Infections pulmonaires à répétition
  • Des maux de tête

Et plus rarement :

  • Une modification de la voix ou son extinction persistante
  • Une respiration sifflante
  • Des difficultés à avaler
  • Des douleurs thoraciques importantes
  • Un œdème de la face et du cou
  • Des douleurs du cou jusqu’au bras

Quels sont les traitements du cancer du poumon chez un non-fumeur ?

Les traitements sont similaires à ceux des cancers du poumon liés au tabagisme. Ils se basent sur la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux (chimiothérapie conventionnelle, thérapies ciblées, immunothérapies spécifiques). Ces solutions thérapeutiques seront adaptées à l’évolution de la maladie, sa localisation, l’état de santé du malade… Ils peuvent être utilisés seuls ou associés, selon les cas.

Les non fumeurs sont en meilleur état et mieux aptes à recevoir les traitements

Quel est le pronostic en cas de cancer du poumon chez un non-fumeur ? 

Des progrès considérables ont été réalisés dans les traitements des cancers du poumon. Toutefois, le pronostic de survie à 5 ans reste faible. Selon les chiffres publiés par l’Institut national du cancer et Santé publique France en 2020 : il est estimé à 20 % tous sexes confondus (respectivement 24 % pour les femmes et 18 % pour les hommes). L’espérance de vie dépend énormément du type de cancer et du stade au diagnostic (étendue de la maladie au moment du diagnostic). Si le cancer du poumon reste le plus mortel en France, son taux de mortalité entre 1990 et 2018 a diminué d’1,6% chez l’homme en moyenne. Il a en revanche augmenté de 3% chez la femme. « Ceci s’explique par l’augmentation du tabagisme féminin, explique le Pr. Ifrah. Une fois qu’un cancer du poumon est apparu, il n’est pas démontré à ce jour que son agressivité naturelle et sa sensibilité aux traitements soient différentes chez les non-fumeurs. Par contre ils sont souvent en bien meilleur état général que les fumeurs, et mieux aptes à recevoir les traitements sans minoration des doses théoriques« .

Merci au Pr. Norbert Ifrah, Président de l’Institut national du cancer (InCa).

Sources :
– Le tabac reste toujours le premier risque de cancer, 2020, La Ligue contre le Cancer
– Les maladies non cancéreuses et les cancers dus à l’amiante, 2021, Assurance Maladie


Source : JDF Santé