Cancer de la vessie : traitements, quelle espérance de vie ?

Très rare avant 40 ans, le cancer de la vessie est environ 4 fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. Un cancer de la vessie est une maladie des cellules de la paroi interne de la vessie. La vessie fait partie de l’appareil urinaire. « On estime à 13 074 le nombre de nouveaux cas de cancer de vessie diagnostiqués en France en 2018, dont 81 % chez l’homme. Il s’agit du 7ème cancer le plus fréquent«  selon l’Institut National du Cancer. Quels sont les premiers signes d’un cancer de la vessie ? Quelles sont les causes et facteurs de risque ? Quels sont les traitements ? Quelle est l’espérance de vie avec un cancer de la vessie ?

Définition : c’est quoi un cancer de la vessie ?

Le cancer de la vessie se développe le plus souvent à partir de la muqueuse de la vessie, sur l’épithélium urothélial, d’où le nom de carcinome urothélial qui lui est également donné. On distingue deux types de cancer de la vessie :

  • superficiel, c’est-à-dire limité à la muqueuse de la vessie,
  • invasif, atteignant une couche tissulaire plus profonde de la vessie appelée musculeuse. Celui-ci est plus violent et nécessite un traitement beaucoup plus lourd.

Le stade correspond au degré de gravité du cancer en fonction de la taille de la tumeur initiale et de sa propagation. Les médecins utilisent la classification dite « TNM », T concernant la taille de la tumeur (qui va de 0 à 4), N indiquant l’éventuelle présence de ganglions touchés (de 0 à 3) et la lettre M pour la présence de métastases (0 à 1). Plus les scores sont élevés, plus sombre est le diagnostic.

Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie ?

« Le principal symptôme du cancer de la vessie est la présence de sang dans les urines (hématurie), qui peuvent alors être roses ou rouges foncé selon l’intensité du saignement » explique le Dr Adriana Perez, oncologue à l’Institut Radiothérapie de Hautes Énergies de Bobigny.  Une hématurie macroscopique (visible à l’oeil nu) révèle dans 80% des cas un cancer de la vessie. « Les autres symptômes qui peuvent alerter vont des brûlures urinaires aux douleurs dans le bas du dos en passant par les infections urinaires à répétition ou aux spasmes de la vessie« , précise le Dr Perez.

Quel est la cause du cancer de la vessie ?

Comme pour la majorité des cancers, il est difficile de déterminer les causes de survenue du cancer de la vessie. On peut en revanche identifier les principaux facteurs de risque.

  • Le premier incriminé est, comme souvent, le tabagisme, qui serait responsable de 30 à 40 % des cancers de la vessie.
  • L’exposition prolongée à certaines substances dans le cadre d’une activité professionnelle (textiles, colorants, peintures, caoutchouc …) seraient également mises en causes dans sa survenue.
  • Certaines chimiothérapies en traitement à un autre cancer peuvent augmenter le risque de développer ultérieurement un cancer de la vessie.

Avec un traitement adapté, le taux de survie à 5 ans est de 80 à 90 %

Comment diagnostiquer le cancer de la vessie ?

Il n’existe pas de dépistage systématique du cancer de la vessie. En cas de suspicion, le premier examen proposé par le médecin est l’analyse d’urine. Si des cellules anormales sont détectées, le cancer est avéré mais il est indispensable de localiser la tumeur qui peut se trouver à n’importe quel niveau des voies urinaires, des reins jusqu’à l’urètre. Trois examens sont alors possibles :

  • la cystoscopie, qui permet d’explorer la vessie à l’aide d’un cystoscope. Un prélèvement d’un fragment de tissus est généralement effectué.
  • l’examen microscopique des tissus prélevé, pour confirmer le diagnostic et établir le grade (degré de malignité) du cancer et son stade (degré d’extension de la maladie).
  • l’urographie intraveineuse, qui permet d’identifier les éventuelles anomalies des voies urinaires.

Quel est le traitement pour le cancer de la vessie ?

« Les traitements au cancer de la vessie ont trois buts : supprimer la tumeur et les éventuelles métastase, réduire les risques de récidive et traiter les symptômes » explique le Dr Adriana Perez. Il existe trois traitements au cancer de la vessie, en fonction de sa localisation et de son stade.

La chirurgie. Son but est de retirer la tumeur, afin de limiter la progression de la maladie et de réduire le risque de récidive. Deux types de chirurgie existent selon le cas :

  • La résection transurétrale de la vessie (RTUV) pour les tumeurs superficielles.
  • Exérèse d’une partie de la vessie (cystectomie partielle) ou la totalité de la vessie (cystectomie totale)

La radiothérapie peut être indiquée pour détruire la tumeur. Elle est généralement associée à la chimiothérapie et on parle alors de radio chimiothérapie concomitant. Elle peut être aussi réalisé seule, en cas de contre-indication à la chimiothérapie. La radiothérapie peut être aussi utilisée pour soulager des douleurs ou pour maitriser des symptômes dus aux saignements.

La chimiothérapie agit sur l’ensemble du corps et permet de détruire les cellules cancéreuses même à distance de la tumeur initiales, dans le cas de métastases.

Quelle est l’espérance de vie avec un cancer de la vessie ?

Dans la majorité des cas (70 à 80 %) le cancer de la vessie est détecté à un stade précoce. Avec un traitement adapté, le taux de survie à 5 ans est de 80 à 90 % lorsqu’il a été détecté au stade non invasif et un peu moins de 50 % lorsqu’il était déjà profond au moment du diagnostic. Une fois guéri, le cancer de la vessie est sujet à la récidive dans 50 à 70 % des cas de tumeur non invasive. Pour anticiper d’éventuelles rechutes, les personnes touchées par le cancer de la vessie devront être suivies régulièrement toute au long de leur vie.

Prévention : comment éviter le cancer de la vessie ?

La principale mesure de prévention du cancer de la vessie est de ne pas fumer. Les personnes régulièrement exposées à des substances chimiques dangereuses devront subir un suivi régulier. Une analyse d’urine s’impose tous les ans afin de détecter l’éventuelle présence de sang dans les urines, assortie d’un bilan de santé plus complet.

Merci au Dr Adriana Perez, oncologue à l’Institut Radiothérapie de Hautes Énergies de Bobigny.


Source : JDF Santé