Le pyrosis est le plus souvent un symptôme du reflux gastro-œsophagien (RGO) qui se manifeste par une brûlure de l’œsophage et des régurgitations. Le stress est également un facteur de risque de pyrosis. Quelles sont les risques de complications ? Quels traitements pour le pyrosis ? Causes, diagnostic et conseils pour prévenir le pyrsosis.
Définition : c’est quoi le pyrosis ?
Le pyrosis est une brûlure que l’on ressent derrière le sternum (rétro-sternale), secondaire à une remontée de liquide gastrique dans l’œsophage et parfois jusque dans la bouche, on parle alors de régurgitation. Il est le plus souvent lié à un syndrome de reflux gastro-œsophagien (RGO) qui est une maladie chronique et correspond au passage du contenu gastrique acide par la jonction gastro-œsophagienne et à des remontées le long de l’œsophage, parfois jusqu’à la bouche. Tout le monde a des épisodes de reflux : c’est un phénomène physiologique – mais il devient pathologique lorsqu’il occasionne des symptômes ou des lésions de la muqueuse de l’œsophage.
Quels sont les symptômes du pyrosis ?
De nombreuses manifestations peuvent évoquer un reflux gastro-œsophagien. Les plus évocatrices sont :
- les brûlures rétro-sternales ascendantes – sensations de brûlure dans le thorax (pyrosis) survenant volontiers après le repas ou dans certaines positions comme penché en avant ou allongé
- les régurgitations acides et/ou alimentaires.
Elles permettent de poser le diagnostic sans plus d’explorations chez neuf malades sur dix. D’autres symptômes, moins spécifiques peuvent apparaître :
- une toux chronique inexpliquée,
- une toux en position allongé « ou encore lors d’un effort ou le port de charges lourdes » ajoute le Dr. Georges Delamare, médecin généraliste.
- des douleurs thoraciques pouvant simuler un angor,
- des aigreurs d’estomac
- des manifestations oto-rhino-laryngologiques (ORL) de type laryngites/pharyngites voire des brûlures,
- la sensation d’avoir un corps étranger dans la gorge (globus)
« Des réveils nocturnes sans raison apparente peuvent également être causés par un RGO » prévient le Dr. Delamare. Ces symptômes peuvent survenir tous les jours ou être intermittents en fonction de l’alimentation et des activités.
Quelles sont les causes du pyrosis ?
Un reflux gastro-œsophagien causant le pyrosis survient à cause d’un dysfonctionnement de la partie inférieure de l’œsophage, au niveau du muscle du diaphragme et du sphincter inférieur de l’œsophage : celui-ci ne joue plus ou pas assez son rôle de « clapet ». Le facteur majeur est l’obésité (Indice de Masse Corporelle/IMC ≥ 30 kg/m2), la surcharge pondérale au niveau abdominal et la présence d’une hernie hiatale par glissement. Outre le surpoids, d’autres facteurs peuvent contribuer au pyrosis :
- La grossesse.
- Certains médicaments, comme les hormones (progestérone), les anti-inflammatoires, et certaines molécules utilisées dans les maladies cardio-vasculaires (dérivés nitrés, les inhibiteurs calciques).
- Le tabac.
- L’alcool.
- Une alimentation trop riche notamment en graisse.
- Les repas pris sur le pouce.
- Le stress.
Quand consulter en cas de pyrosis ?
« Il convient de consulter son médecin en cas de toux, de brûlures, de troubles du sommeil ainsi qu’en cas d’otites ou de maux d’oreille à répétition chez l’enfant ou le nourrisson » recommande le Dr. Delamare. D’autres facteurs de gravité doivent conduire à consulter rapidement :
- apparition de douleurs à la déglutition,
- voix enrouée rendant difficile la parole,
- toux sèche, récidivante, entraînant une grande fatigue,
- douleurs gastriques violentes accompagnées de vomissements,
- amaigrissement,
- anémie,
- crachats sanguins
- sang dans les selles.
Quels examens pour diagnostiquer un pyrosis ?
Chez des personnes jeunes, du fait de la seule présence de symptômes très spécifiques de la maladie (pyrosis et/ou régurgitations), sans signe d’alarme, un interrogatoire et un examen clinique suffisent pour poser le diagnostic. Dans les autres cas, pourront être pratiqués :
► Une endoscopie (gastroscopie ou endoscopie œso-gastro-duodénale). C’est l’examen de référence lorsque les symptômes sont atypiques et/ou après 50 ans. Elle permet de poser le diagnostic de reflux gastro-œsophagien en présence de lésions, c’est à dire d’œsophage de Barrett ou d’œsophagite peptique. Il s’agit d’une exploration faite sous anesthésie locale ou générale qui permet de visualiser l’œsophage grâce à une petite caméra introduite par la bouche.
► La PH-métrie est indiquée lorsque les résultats de l’endoscopie sont normaux, face à des symptômes atypiques ou chez les patients réfractaires aux traitements. Elle mesure les remontées acides à l’aide d’une petite sonde ou d’une capsule « sans fil » fixée à la paroi de l’œsophage pendant 48-96h.
Comment traiter le pyrosis ?
« On prescrit généralement des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ainsi qu’un antiacide d’action locale comme le Gaviscon® » indique le Dr. Delamare. Les antagonistes des récepteurs à l’histamine de type 2 (anti-H2) peuvent également être prescrits. Ceux-ci agissent au niveau des cellules pariétales de l’estomac pour diminuer sa sécrétion acide. »
Comment prévenir le pyrosis ?
Un certains nombre de conseils permettent de prévenir le pyrosis :
- éviter les repas trop gras et trop abondants ;
- éviter de se coucher immédiatement après la fin d’un repas, en particulier le soir (laisser un délai d’au moins deux heures, si possible) et surélever la tête du lit de 45 ° ;
- perdre du poids ;
- supprimer les aliments qui ont été identifiés par chaque individu comme pouvant générer des troubles (vin blanc, café, épices… etc.).
Quelles sont les complications d’un pyrosis ?
Le RGO est aussi le principal facteur d’adénocarcinome, un type particulier de cancer de l’œsophage. Toutefois, ce risque est extrêmement faible. Il ne survient que chez les 10 % des personnes avec RGO qui développent un « œsophage de Barrett« , et ce après de longues années d’agression de la muqueuse œsophagienne par un reflux sévère. Par un phénomène appelé « métaplasie« , la muqueuse œsophagienne se transforme et prend l’aspect d’une muqueuse intestinale appelée « muqueuse de Barrett » ou « endobrachyœsophage », terrain favorable au développement d’un adénocarcinome. Cependant, même en cas de muqueuse de Barrett, le risque de cancer, s’il existe, est faible (0,1 à 0,3 % par an) et ne se développe qu’après de nombreuses années d’évolution.
Merci au Dr. Georges Delamare, médecin généraliste.
Source : JDF Santé