« La présence de bourdonnements d’oreille doit amener à consulter son médecin traitant qui vérifiera s’il n’y a pas une cause locale qui en serait à l’origine (bouchons de cérumen, variation de la tension artérielle…) et orientera vers l’ORL si nécessaire », pose d’emblée le Dr Didier Bouccara, médecin ORL. Celui-ci dispose de deux axes pour poser le diagnostic : un examen des tympans pour s’assurer qu’il n’y a pas une inflammation et/ou une malformation, ainsi qu’une audiométrie, c’est-à-dire un bilan complet de l’audition. « En fonction des résultats, il pourra prescrire des examens complémentaires (radio, scanner ou IRM) et un traitement », continue-t-il.
1. Une perte progressive de l’audition (presbyacousie)
La presbyacousie représente la cause la plus fréquente de bourdonnements d’oreille rapportée à l’ensemble de la population. Elle désigne la diminution physiologique et progressive des capacités auditives liée à l’âge. La perte de l’audition est fréquemment associée à des acouphènes. « Elle se manifeste généralement à partir de 50 ans et s’aggrave au fil du temps, provoquant une surdité progressive des deux oreilles. Le traitement de la baisse d’audition repose sur l’appareillage auditif. Ce dispositif va naturellement permettre de réduire les acouphènes« , précise l’ORL.
2. Un traumatisme sonore
Les bourdonnements d’oreille peuvent être liés à des traumatismes sonores. « Par exemple, ils peuvent être déclenchés lors d’un concert, d’une soirée avec de la musique trop forte, suite à une explosion ou encore à des bruits sur les chantiers« , illustre le Dr Didier Bouccara. Pour éviter ce phénomène, il est important de se protéger en portant des protections auditives en cas d’exposition à des bruits forts, tant dans la vie personnelle que professionnelle. « C’est souvent un public jeune qui est touché par les bourdonnements d’oreille liés à une exposition musicale trop forte. D’où l’importance de s’inscrire dans la prévention en les incitant à baisser le volume et à porter des bouchons d’oreille lors des concerts. De plus, il ne faut pas hésiter à consulter un ORL en cas de symptômes car il est possible de mettre en place un traitement pour réduire le risque d’atteinte définitive de l’oreille interne« , prévient le spécialiste.
3. Une maladie de Ménière
Les bourdonnements d’oreille peuvent être liés à des maladies de l’oreille telles que : une otite chronique, un bouchon de cérumen, une perforation du tympan, une maladie des osselets, une maladie de l’oreille interne voire dans de très rares cas, une tumeur du système auditif. Parmi les maladies de l’oreille interne figure la maladie de Ménière, le plus connu des troubles de l’audition et de l’équilibre, qui se caractérise par des crises de vertiges, des acouphènes et une baisse de l’audition pour les fréquences graves.
4. Des acouphènes pulsatiles
Les acouphènes pulsatiles sont rares mais motivent une prise en charge particulière « Les patients n’entendent pas un bourdonnement et un sifflement mais plutôt le bruit de leur cœur qui résonne dans l’oreille. Ce symptôme justifie une évaluation spécialisée car il peut y avoir des causes sous-jacentes particulières nécessitant une prise en charge« , indique le Dr Didier Bouccara.
5. Des bourdonnements d’oreille idiopathiques (sans cause)
Un petit groupe de patients développe des acouphènes tenaces qui s’accompagnent d’un retentissement psychologique important et parfois d’une dépression. Les bourdonnements d’oreille peuvent notamment apparaître dans un contexte de stress et de fatigue. « Dans les formes les plus sévères, une prise en charge pluridisciplinaire par des ORL, des audioprothésistes, des sophrologues et des psychologues est proposée pour essayer de soulager le patient, même si la cause n’a pas été identifiée« , souligne notre interlocuteur.
Merci au Dr Didier Bouccara, Médecin ORL
Source : JDF Santé