Blood-Patch : c'est quoi, technique, indications

Définition : c’est quoi le blood-patch ?

Le blood patch est une technique médicale réalisée par un anesthésiste-réanimateur. Elle consiste à injecter du sang autologue (c’est-à-dire venant du patient lui-même) au sein de l’espace péridural lombaire pour colmater une brèche durale et traiter les complications associées. « Le volume de sang injecté varie selon les patients, entre 3 et 48 ml, le plus souvent, l’injection est de l’ordre de 20 ml« , précise le Dr. Marie-Paule Chariot. Les résultats de cette technique sont satisfaisants dans plus de 90% des cas.

Quelles sont les indications du blood-patch ?

Il constitue le traitement de référence lors de complications de la brèche durale. Selon la Haute Autorité de Santé, « il s’agit du traitement le plus efficace en cas de non-guérison spontanée du syndrome post-Ponction Lombaire dans les 48 à 72 heures« . « Il permet ainsi de traiter des maux de tête consécutifs à une ponction dans la dure-mère, mais ce peut être des troubles auditifs ou des paralysies oculomotrices (mouvements des yeux)« , indique le Dr. Chariot.

Technique : comment ça se passe ?

« Tout d’bord, il est impératif de bien désinfecter la peau localement et au niveau de la veine où il y aura le prélèvement de sang, explique le Dr. Chariot. Il faut une hygiène rigoureuse, au bloc ou en salle obstétricale, gants, masque tenue stérile pour les opérateurs« . Ce geste nécessite souvent la présence de deux opérateurs : un est chargé de pratiquer le prélèvement de sang tandis que l’autre réalise l’injection. Le prélèvement de sang est réalisé au niveau du pli du coude. « L’injection est ensuite programmée au moins 2 jours après le début des signes consécutifs à la première piqure, dans le même espace péridural que la première piqure, précise notre experte. Il est fait très lentement, et doit être immédiatement stoppé dès que le patient ressent des douleurs ou des symptômes anormaux« . Par précaution, le patient doit ensuite rester allongé durant 2 heures. En cas d’inefficacité immédiate ou de récidive des symptômes, il est possible de procéder à une 2ène injection, voire à une 3ème et dernière. « Mais il y a quasiment 100 % de réussite à la seconde injection« , assure le Dr. Chariot. Le blood-patch peut aussi être fait chez un enfant.

Qui fait le blood-patch ?

C’est un geste qui ne peut être réalisé que par un anesthésiste-réanimateur. 

Combien de temps dure l’injection ?

« L’injection dure quelques minutes. Il faut être installé couché sur le côté en position fœtale (PLS très recroquevillé)« , précise l’anesthésiste.

Quels sont les risques du blood-patch ?

Les complications sont rares. On notera :

Est-ce douloureux ?

L’injection peut être un peu douloureuse. Des maux de dos peuvent persister durant quelques jours. « Une anesthésie de la peau est possible« , précise toutefois le Dr. Chariot.

Merci au Dr. Marie-Paule Chariot, anesthésiste-réanimateur et Vice Présidente du Syndicat National des Anesthésistes Réanimateurs de France.


Source : JDF Santé