Longtemps privilégié par les personnes désireuses de maigrir, l’aspartame est aujourd’hui en perte de vitesse du côté des consommateurs à cause de ses possibles risques de cancer reconnus en 2023. Cette année-là, il a été officiellement été classé comme « peut-être cancérigène » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En janvier 2025, la Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka ont lancé une pétition pour demander son interdiction dans nos aliments et boissons.
Définition : c’est quoi l’aspartame ?
L’aspartame est un édulcorant artificiel au goût sucré qui se présente sous la forme d’une poudre blanche inodore. La première autorisation de mise sur le marché de cet édulcorant a été accordée aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) en 1974. Ses avantages : il est faible en calories et a un pouvoir sucrant environ 200 fois supérieur à celui du sucre. On le trouve comme additif alimentaire dans la fabrication d’un grand nombre de boissons et d’aliments « light », ainsi que dans certains médicaments.
Quelle est la composition de l’aspartame ?
L’aspartame est un dipeptide composé de deux acides aminés : la L-phénylalanine, sous forme d’ester méthylique, et l’acide L-aspartique. Il est référencé dans l’Union européenne par le code E 951.
Dans quels produits trouve-t-on de l’aspartame ?
L’aspartame est principalement retrouvé dans :
- les sodas édulcorés comme Coca-Cola Zero, Orangina Zero, Limonade Zero, Pepsi Max, Sprite Zero
- les boissons énergisantes
- les édulcorants de table (de type sucrettes)
- les produits laitiers édulcorés comme les yaourts O% Yoplait
- les chewing-gum (Mentos par exemple)
On peut aussi le retrouver, mais c’est moins fréquent, dans des biscuits et chips. L’application gratuite Open Food Facts permet de repérer les produits disponibles sur le marché et qui en contiennent.
L’aspartame est-il autorisé en cas de diabète ?
« Ce qui est scientifiquement prouvé c’est que l’excès de sucre et de boissons sucrées a des effets délétères sur le risque de diabète, et plus généralement sur la santé : mortalité cardio-vasculaire, l’hypertension, caries, maladie du foie gras… » énumère le Dr Mathilde Touvier. Les patients diabétiques pourraient donc être tentés de se tourner vers des produits édulcorés. Un juste équilibre est à trouver, en concertation avec leur médecin et/ou diabétologue. Dans l’état actuel, les autorités de santé n’encouragent pas la substitution du sucre par des édulcorants.
Y a-t-il des dangers à consommer de l’aspartame ?
Des risques potentiels sur le microbiote ont été mis en évidence dans des études expérimentales réalisées chez l’animal. Des risques de cancer, de maladie cardiovasculaire et de diabète ont aussi été suggérés. La dose journalière admissible d’aspartame est de 0 à 40 mg par kilogramme de poids corporel. Pour l’OMS « une personne peut consommer de l’aspartame sans risque dans la limite de cette quantité journalière« . Par exemple, avec une canette de boisson gazeuse light contenant 200 ou 300 mg d’aspartame, un adulte pesant 70 kg devrait consommer plus de 9 à 14 canettes par jour pour dépasser la dose journalière admissible, en supposant aucun autre apport en aspartame provenant d’autres sources alimentaires.
L’aspartame favorise-t-il le risque de cancer ?
L’OMS et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont classé l’aspartame comme « peut-être cancérogène » en 2023. En 2022, les résultats de chercheurs français publiés dans la revue Plos Medicine, ont mis en évidence une association entre la consommation d’édulcorants et un risque accru de cancer. « Dans cette étude, les localisations de cancers pour lesquelles des liens ont été notés étaient plus spécifiquement les cancers du sein, et ceux liés à l’obésité, c’est-à-dire les cancers pour lesquels l’obésité est un facteur de risque« , souligne notre interlocutrice. Selon Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer cité par Franceinfo, il n’y a « aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable ».
Merci à la Dr Mathilde Touvier, directrice de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN), UMR U1153 Inserm, U1125 Inrae, Cnam, Université Sorbonne Paris Nord ; Centre de recherche en épidémiologie et statistiques, Université Paris Cité (Cress)
Source : JDF Santé