Réactionnelle, septique, infectieuse, psoriasique… L’arthrite est un terme qui désigne de nombreuses pathologies aux symptômes divers. L’arthrite correspond à un ensemble de phénomènes inflammatoires qui affectent l’articulation et les os, et qui s’accompagnent de douleurs plus ou moins sévères. Les pathologies aiguës ou chroniques et évolutives liées à l’arthrite concernent avant tout les adultes à partir de 40 ans, sachant que certaines formes peuvent toucher les enfants et les jeunes adolescents. C’est quoi l’arthrite ? Quelle est la différence avec l’arthrose ? Quels sont les traitements de l’arthrite ?
Définition : qu’est-ce que l’arthrite ?
L’arthrite est une inflammation des articulations, mais pouvant également toucher les autres structures qui les composent (tendons, ligaments, capsule, etc.). L’arthrite peut avoir plusieurs origines, en particulier un traumatisme, une infection, une maladie auto-immune ou une maladie inflammatoire articulaire chronique comme la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde. L’arthrite peut toucher une seule articulation (monoarthrite) par exemple dans le cas de la goutte, plusieurs articulations souvent à proximité les unes des autres (oligoarthrite) ou de nombreuses articulations (polyarthrite) comme dans la polyarthrite rhumatoïde.
Quelle est la différence entre l’arthrite et l’arthrose ?
L’arthrite désigne une pathologie inflammatoire tandis que l’arthrose est essentiellement mécanique, elle est est provoquée par une altération du cartilage qui va peu à peu s’user et disparaître en laissant les os les uns au contact des autres provoquant des douleurs survenant lors des mouvements. L’arthrose se caractérise par l’effritement de la surface du cartilage des articulations concernées. « On différencie les deux par la clinique et l’analyse articulaire. L’inflammation sera diagnostiquée lorsqu’il y a un épanchement synovial » indique le Pr Francis Berenbaum, rhumatologue.
Quels sont les différents types d’arthrite ?
Les grandes pathologies liées à l’arthrite se classent en plusieurs types :
► La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui touche de 0,5 à 1 % de la population, et se caractérise par l’inflammation de différentes articulations, mais aussi de certains organes internes.
► « La goutte est caractérisée par un taux trop élevé d’acide urique dans le sang provoquant des douleurs aiguës caractéristiques notamment au niveau du gros orteil« , rapporte le Dr Jacques Amselem, médecin généraliste.
► Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune qui touche différentes organes du corps, et les articulations.
► L’arthrite infantile ou arthrite juvénile idiopathique est un trouble assez commun chez l’enfant, observé notamment durant la croissance.
► L’arthrite infectieuse est une forme d’arthrite inflammatoire provoquée par un agent infectieux (virus, bactérie, champignon) qui, une fois introduit dans l’organisme, pénètre dans les articulations. L’infection survient en général à la suite d’une blessure ou d’une intervention chirurgicale. Ce type d’arthrite peut survenir à tout âge. Des prélèvements de liquide synovial (liquide de l’articulation) permettent d’identifier le germe responsable.
► L’arthrite réactionnelle (ou réactive) est une forme d’arthrite qui survient à la suite d’une infection. Néanmoins, contrairement à l’arthrite infectieuse, elle ne se caractérise pas par la présence de l’agent infectieux à l’intérieur de l’articulation. Le prélèvement de liquide articulaire ne retrouve donc pas de germe. Les jambes, les doigts et les poignets sont souvent les premières parties touchées. L’articulation devient enflée, chaude et douloureuse. L’arthrite réactionnelle s’estompe généralement au bout de quelques semaines.
► L’arthrite septique est une maladie rare, grave, parfois fatale, secondaire à l’envahissement de l’articulation par un germe bactérien. La contamination de l’articulation peut se faire directement via une plaie par exemple, ou par voie sanguine. Une seule articulation est touchée. L’articulation en cause est chaude, enflammée, responsable de douleurs importantes, empêchant les mouvements habituels. Le patient est fatigué, pâle, a de la fièvre, des frissons. Un prélèvement de l’articulation doit être réalisé très rapidement pour analyse et recherche de la bactérie en cause et un traitement antibiotique doit être débuté avant même les résultats de ces examens.
► L’arthrite psoriasique, la sclérodermie et spondylarthrite ankylosante sont d’autres pathologies entrant dans la catégorie des arthrites. « La spondylarthrite est une inflammation qui touche essentiellement la colonne vertébrale et les articulations périphériques » souligne le Pr Berenbaum.
Qu’est-ce qui provoque de l’arthrite ?
Le vieillissement, une prédisposition génétique familiale (dans les cas des maladies inflammatoires dites auto-immunes), un surpoids et l’obésité, et des épisodes d’infections, bactériennes ou virales, représentent des facteurs de risque. « Par ailleurs, lors d’un traumatisme, l’articulation gonfle et peut causes une arthrite » ajoute le rhumatologue.
Quels sont les signes de l’arthrite ?
Les symptômes les plus courants de l’arthrite sont les douleurs aiguës ou chroniques siégeant dans une ou plusieurs articulations, la raideur ou la limitation des mouvements des articulations, un épanchement articulaire, une sensation de chaleur au niveau des membres, une fatigue, une inflammation et une fièvre. Les manifestations de l’arthrite sont celles de toute inflammation : rougeur, chaleur, gonflement, douleur. Les symptômes sont ensuite variables selon l’affection en cause. De façon générale, on retrouve :
- une douleur des tendons qui peut avoir tendance à disparaître aux mouvements en cas d’évolution bénigne ;
- des raideurs articulaires ;
- un épanchement articulaire, signant la présence de liquide dans l’articulation ;
- une importante fatigue ;
- l’apparition de nodules cutanés à un stade avancé ;
Les articulations les plus souvent touchées sont les mains, poignets, coudes, genoux, hanches, chevilles, colonne vertébrale, la région cervicale et les épaules.
Comment diagnostiquer l’arthrite ?
Le diagnostic repose principalement sur l’interrogatoire, et l’examen clinique (inspection des articulations, vérification des amplitudes articulaires, des mouvements), l’imagerie médicale (radiographies standard et dans certains cas échographie, scanner ou IRM). Ces examens permettent de visualiser et évaluer le degré des atteintes articulaires (calcifications). En cas d’épanchement, un examen du liquide synovial est effectué. « Pour diagnostiquer la goutte, on évalue le taux d’acide urique dans le sang, pour la polyarthrite rhumatoïde on dose les anticorps. Une inflammation des articulations du bassin orientera vers une spondylarthrite » précise le Pr Berenbaum.
Comment soigner l’arthrite ?
Le traitement spécifique de la cause est un préalable indispensable en cas de diagnostic accessible à un traitement spécifique. Par ailleurs, il existe plusieurs méthodes pour soulager l’arthrite. D’une part on fait souvent appel à un kinésithérapeute qui aidera à diminuer la raideur articulaire et à soulager les douleurs. La mise au repos de l’articulation est préconisée pour lutter contre les douleurs. On peut également appliquer du froid sur l’articulation pendant une courte période pour soulager l’inflammation. Des médicaments existent pour lutter contre les douleurs, notamment les antalgiques purs, les anti-inflammatoires et lorsqu’ils ne suffisent pas on propose des injections de corticoïdes.
Comment prévenir l’arthrite ?
Pour prévenir l’arthrite, il faut avant toute chose conserver un poids correct, ce qui évite la souffrance des articulations, notamment celles des membres inférieurs. Par ailleurs dans certains types d’arthrite comme la goutte, il convient d’éviter certains aliments comme la bière, et de ne pas abuser d’autres comme la viande, les poissons ou les laitages.
Merci au Pr Francis Berenbaum, rhumatologue et Chef de service Rhumatologie à l’Hôpital Saint-Antoine et au Dr Jacques Amselem, médecin généraliste.
Source : JDF Santé