Anticorps antithyroïdien : taux normal, élevé, quand le faire ?

Définition : qu’est-ce qu’un anticorps antithyroïdien ?

Les anticorps antithyroïdiens (AAT) sont des anticorps dirigés contre la thyroïde. On parle d’anticorps auto-immuns car ils agissent contre un élément de l’organisme. « Les anticorps sont censés défendre l’organisme contre des agents extérieurs. Toutefois, certaines personnes ont des auto-anticorps, des anticorps dirigés contre eux-mêmes. Plus de 5 millions de français souffriraient d’une maladie auto-immune« , explique Magali Cocaul-André, endocrinologue à Paris. Il existe plusieurs types d’anticorps antithyroïdiens impliqués dans divers maladies thyroïdiennes comme la maladie de Basedow et la thyroïdite auto-immune type Hashimoto :

Quand faire un dosage des anticorps antithyroïdiens ?

On effectue un dosage des anticorps antithyroïdiens en cas de dysfonctionnement de la thyroïde pour aider au diagnostic d’ une pathologie thyroïdienne auto-immune. « En cas de dysfonctionnement de la thyroïde, on doit en rechercher la cause afin de décider de la conduite à tenir« , souligne notre experte. « La plupart des hyperthyroïdies sont liées à la présence d’anticorps qui stimulent la thyroïde et qu’on retrouve lors du dosage, signant l’existence d’une maladie de Basedow, mais l’hyperthyroïdie peut être liée à d’autres pathologies thyroïdiennes« , note l’endocrinologue. L’hypothyroïdie est souvent liée à un dysfonctionnement auto-immun même si on ne parvient pas à doser les anticorps. On peut observer des signes cliniques, trouver un taux de TSH élevé. Parfois, une échographie montrera une inflammation de la thyroïde qui permettra d’orienter le diagnostic. vers une thyroïdite auto-immune type Hashimoto. « Lorsque le tableau clinique est complet, le diagnostic est assez simple à poser mais parfois, c’est plus compliqué« , explique Magali Cocaul-André.

Comment se déroule un dosage des anticorps antithyroïdiens ?

Il s’agit d’une prise de sang réalisée en laboratoire, pas forcément à jeun, prescrite par un médecin généraliste ou un spécialiste. 

Quelles sont les valeurs normales des anticorps antithyroïdiens ?

« Il faut se baser sur la norme du laboratoire car ils n’ont pas tous les mêmes kits, ni les mêmes normes donc, dosage positif ou négatif, cela dépend du labo. Il ne sert à rien d’établir des normes« , note notre experte. 

Que signifie un taux d’anticorps antithyroïdiens élevé ?

Il n’y a pas de corrélation entre le taux des anticorps et leur pouvoir de blocage de la thyroïde. « Certaines personnes ont un taux positif d’anticorps mais leur thyroïde fonctionne très bien« , explique la spécialiste. La présence d’autres signes, cliniques et biologiques, est primordiale pour poser un diagnostic. « Le taux d’AAT est un signe à prendre en considération, qui peut révéler un dysfonctionnement de la thyroïde ou une autre pathologie auto-immune, mais le diagnostic et le traitement ne peuvent pas uniquement s’appuyer sur cet élément« , poursuit-elle. Noter qu’en l’absence de signes cliniques et en présence d’un taux de TSH normal, il n’y aucun traitement à prescrire, même avec un taux positif d’AAT, « une simple surveillance du patient suffira à ce stade ».

Que signifie un taux d’anticorps antithyroïdiens bas ?

Si le taux d’AAT est négatif, c’est que tout va bien ? « Pas forcément. Dans certaines hypothyroïdies, le fonctionnement de la thyroïde est totalement bloqué alors que le taux d’anticorps est indosable sur la prise de sang. C’est pourquoi le diagnostic est parfois difficile à poser » précise Magali Cocaul-André. Sans un faisceau d’arguments valables, le dosage des anticorps antithyroïdiens, positif ou négatif, ne fait pas le diagnostic.

Qui consulter en cas de dosage des anticorps antithyroïdiens anormal ?

Si le tableau est évident, un médecin généraliste pourra poser le diagnostic et traiter le patient. Les dysfonctionnements thyroïdiens sont désormais très fréquents. « Quand le diagnostic est difficile à poser c’est alors un endocrinologue, spécialiste de la thyroïde, qu’ il faudrait consulter« , conclut la spécialiste.

Merci à Magali Cocaul-André, endocrinologue à Paris, pour son expertise.


Source : JDF Santé