Définition : qu’est-ce que les anticorps anti-endomysium ?
Les anticorps anti-endomysium sont des anticorps produits par l’organisme, de la classe des immunoglobulines A (IgA), en réponse à la gliadine issue des monocotylédones, substances protéiques présentes dans le gluten des graines des plantes, c’est-à-dire dans le blé, le seigle, l’orge et l’avoine. « Les anticorps anti-endomysium sont des marqueurs beaucoup plus spécifiques de la maladie cœliaque« , précise le Dr Karim Chaouchi, gastro-entérologue et hépatologue interventionnel.
Les anticorps anti-endomysium sont des marqueurs de la maladie cœliaque et de la dermite herpétiforme
Pourquoi mesurer les anticorps anti-endomysium ?
Les anticorps anti-endomysium de la classe des IgA ont un intérêt dans la recherche d’une réaction autoimmune au gluten, une intolérance suite à sa consommation et quand le tableau clinique présente des symptômes d’inconfort digestif devenus chroniques. Les anticorps anti-endomysium ou anti-gliadine désaminée (ou déamidée) sont utilisés lorsque les taux d’anticorps anti-transglutaminase ne sont que faiblement positifs. Les anticorps anti-endomysium sont des marqueurs de la maladie cœliaque et de la dermite herpétiforme (atteinte cutanée qui l’accompagne souvent) plus spécifiques que les anticorps anti-gliadine.
Comment mesurer les anticorps anti-endomysium ?
Le taux d’anticorps anti-endomysium est mesuré sur la base d’une sérologie en laboratoire. La technique ELISA va quantifier et doser les immunoglobulines A (IgA) dans le corps. « Leur dosage permet de disposer de valeurs en mg/l et de les comparer aux valeurs indices déterminées par les laboratoires« , ajoute-t-il.
Quelle est la valeur normale des anticorps anti-endomysium ?
« Chaque laboratoire dispose de sa norme pour mesurer le taux d’anticorps anti-endomysium« , prévient d’emblée l’intervenant. Mais globalement, le taux normal d’anticorps anti-endomysium est :
- IgA : Se 95 % (86-100)
- IgA : Sp 99 % (97-100)
- IgG : Se 80 % (70-90)
- IgG : Sp 97 % (95-100)
À partir de quel taux parle-t-on de maladie cœliaque ?
La maladie cœliaque se traduit d’abord par une phase infraclinique qui se déclare par des troubles digestifs et ce dès le plus jeune âge. « Si on ne recherche pas la maladie cœliaque, on peut passer à côté du diagnostic ». À ce stade, les symptômes cliniques sont des diarrhées, des signes rappelant le syndrome de l’intestin irritable. Afin de confirmer le diagnostic face à ces symptômes, il faut doser les anticorps anti-gliadine et les anticorps anti-endomysium, et réaliser une biopsie duodénale sous fibroscopie intestinale. Des résultats négatifs ou positifs avec un titre inférieur à 1/40 sont observés chez des individus normaux. Des titres supérieurs à 1/40 sont anormaux « L’étude histologique sur la base de la biopsie permettra de confirmer l’atrophie intestinale complète ou incomplète et/ou la lymphocytose intrapariétale. Et la maladie cœliaque pourra alors être confirmée« , insiste-t-il. Quand ces examens ne sont pas effectués, la maladie s’installe et des carences nutritionnelles peuvent alors se manifester :
- une anémie par la malabsorption du fer,
- un amaigrissement du fait de la carence nutritionnelle,
- des diarrhées chroniques,
- une dénutrition protéique,
- une altération de l’état général inquiétante
Ces différents signes cliniques doivent être des alertes pour approfondir le diagnostic.
Que faire en cas de taux anormal ?
Ce taux anormal étant évocateur d’une maladie cœliaque, il est important que sa prise en charge et son suivi soient faites par un gastro-entérologue (ou un gastro-pédiatre si le patient est un enfant), spécialiste du tube digestif et de ses maladies. Un diagnostic précis pour être ainsi envisager et un traitement prescrit qui repose essentiellement sur un régime sans gluten.
Merci au Dr Karim Chaouchi, gastro-entérologue et hépatologue interventionnel, clinique Floréal, Bagnolet et Nogent-sur-Marne
Source : JDF Santé