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Parler à son animal de compagnie a une signification surprenante selon la psychologie…

Ils ne parlent pas, mais ils nous écoutent mieux que personne.


En France, près d’un foyer sur deux possède un animal de compagnie. « Notre animal est un membre à part entière de la famille », souligne la psychologue Belinda Sellam. D’après une étude Ipsos pour Santévet en octobre, 95% des Français possédant un animal affirment que sa présence a un impact positif sur leur santé mentale. Les propriétaires soulignent le pouvoir apaisant de leur compagnon : 91% déclarent qu’il les détend et réduit leur stress, tandis que 89% estiment qu’il les aide à lutter contre la solitude. Beaucoup ont pris l’habitude de lui parler, de lui raconter les joies, les peines… Pourquoi ? Qu’est-ce que ça veut dire selon la psychologie ?

Ce phénomène, de plus en plus assumé, s’explique d’abord par l’évolution de notre regard sur les animaux qui s’est « beaucoup ouvert ces dernières années » selon la psychologue. « Des études et des associations se sont battues pour faire reconnaître le statut d’animal comme un être sensible ». Cette nouvelle perception nous incite naturellement à interagir davantage avec eux. Certaines personnes le font plus facilement. « Les enfants sont plus à même de parler aux animaux, justement parce qu’il n’y a pas vraiment cette frontière entre humain et animal », explique-t-elle. C’est aussi le cas des personnes âgées qui « échangent avec eux sans attendre un retour ». Cela procure un apaisement, un réconfort profond, tout en valorisant « la confiance en soi et l’estime de soi ».

Selon Belinda Sellam, si nous parlons à nos petites bêtes à poils, c’est parce qu’ « on se sent compris, écouté et pas jugé ». Dans une société où nous sommes constamment évalués, nous recherchons cette écoute sécurisante, qui provient d’un amour inconditionnel.  Mieux encore, « je dirais que c’est un miroir de l’émotion ». L’animal ressent et reflète nos émotions, souvent avant même que nous les exprimions. Ce lien particulier montre à quel point il est capable de capter nos états intérieurs et d’y répondre par sa présence et son comportement. Nous allons parler à notre animal de compagnie suite à un besoin de libération émotionnelle, par exemple quand on est triste, sans avoir à porter de masque social. « On peut se révéler tel que l’on est, sans masque, […] et notre animal nous aimera toujours autant. »

Au-delà d’une simple habitude, la parole adressée à l’animal est aujourd’hui reconnue comme un véritable outil thérapeutique. Cette pratique appelée « médiation animale » ou « zoothérapie », s’invite dans les hôpitaux et les EHPAD pour stimuler les patients âgés. « Je trouve ça extraordinaire que l’animal ait maintenant ce statut de soignant, de guérisseur », conclut l’experte.

Merci à Belinda Sellam, psychologue spécialisée en thérapie médiatisée par l’animal auprès de « Pas à pattes ».


Source : JDF Santé