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Borderline : crise, symptômes, test, que faire contre ce trouble ?

Chez les personnes borderline, les émotions sont souvent vécues avec une intensité extrême : la joie, la colère ou la tristesse peuvent se succéder en quelques instants seulement.


Vivre avec un trouble de la personnalité « borderline » ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Les manifestations peuvent aller d’une relative stabilité à des symptômes plus sévères, ayant un impact sur la vie personnelle ou professionnelle, et parfois nécessitant une hospitalisation. Ce trouble, qui peut être grave dans certaines formes, s’accompagne parfois d’un risque de suicide, sans que cela soit systématique. Explications avec notre psychiatre.

Définition : ça veut dire quoi être « borderline » ?

« Borderline » caractérise un trouble de la personnalité dont les critères de diagnostic ont été établis dans le DSM-5, le dernier manuel diagnostique et statistique utilisé pour classer les troubles mentaux. Littéralement, le mot « borderline »névrose et la psychose. Ce trouble de la personnalité toucherait hommes et femmes de manière égale et apparaît à l’âge adulte. Attention, il est différent du trouble bipolaire.

Quels symptômes pour détecter une personne borderline ?

« Aucun symptôme n’est spécifique au trouble borderline de manière isolée, explique le Dr Jean-Victor Blanc, psychiatre. Mais, leur association et le fait qu’ils engendrent une souffrance pour l’individu signent le trouble borderline. » Au niveau émotionnel, « l’humeur est sujette en permanence à un grand huit,expose le Dr Blanc. Contrairement au trouble bipolaire« Un sentiment très particulier de « vide interne », difficilement verbalisable, est souvent présent et très angoissant pour les personnes atteintes » ajoute le psychiatre.

« Les scarifications surviennent sans but suicidaire mais pour apporter un soulagement à une tension intérieure »

Au niveau relationnel, le trouble borderline est marqué par unepeur de l’abandon souvent très présente. « Les relations aux autres sont à vif, en « tout ou rien » explique le Dr Blanc. Cette hypersensibilité

Au niveau comportemental, « L’une des facettes de cette impulsivité est le recours fréquent à l’automutilation » signale le Dr Blanc. Et d’ajouter : « Les scarifications surviennent sans but suicidaire mais pour apporter un soulagement à une tension intérieure que les patients n’arrivent pas à gérer autrement, elles sont source d’une grande culpabilité. » Les troubles du comportement alimentaire, notamment crises de boulimie suivies de vomissement et l’usage d’alcool et de substances psychoactives sont également fréquents. « Ce cocktail explosif rend souvent le quotidien des patients atteint épuisants. »

Le diagnostic de borderline doit être obligatoirement posé par un professionnel de santé.

Causes : qu’est-ce qui provoque un trouble borderline ?

Les causes ne sont pas bien connues. Mais il semblerait que le trouble borderline trouverait son origine dans l’enfance. « L’enfance des patients est très souvent marquée par des traumatismes, une négligence ou un carence affective, des violences physiques, verbales ou sexuelles » note le Dr Blanc. Ce qui est sûr, c’est que le trouble borderline résulte de l’association de plusieurs facteurs. 

Quand et qui consulter ?

Il convient de consulter dès qu’il y a une souffrance. Dans l’idéal, il faudrait pouvoir consulter avant qu’il y ait des conséquences négatives dans la vie des personnes atteintes comme l’installation d’une dépendance, ou des passages à l’acte suicidaires. Le médecin psychiatre est le spécialiste

Le trouble borderline est-il associé à d’autres maladies ?

D’après la fiche Borderline réalisée par le pôle psychiatrie du Centre hospitalier universitaire de Toulouse, le trouble borderline peut être associé à un moment de sa vie à une autre maladie psychique comme :

  • un trouble dépressif,
  • un trouble bipolaire,
  • un trouble anxieux,
  • un état de stress post-traumatique,
  • des troubles du comportement alimentaire,
  • une dépendance à l’alcool ou à des drogues,
  • un autre trouble de la personnalité

Quel traitement pour soigner un trouble borderline ?

La prise en charge des patients atteints du trouble borderline repose sur 3 axes :

La psychothérapie, notamment les approches cognitivo-comportementale (TCC) et psychanalytique. « La thérapie des schémas est efficace et recommandée » précise le Dr Blanc, car « elle intègre des aspects de ces deux approches ». Un suivi rapproché est souvent nécessaire.

Les médicamentsanxiété ou traiter une dépression associée. Il n’y a pas de médicament spécifique pour traiter le trouble borderline, il s’agit simplement d’apaiser les symptômes les plus gênants et en cela permettre la psychothérapie. En fonction des cas, les médicaments les plus souvent prescrits sont les antidépresseurs, les neuroleptiques, les anxiolytiques, ou les régulateurs de l’humeur.

La prévention des crises borderline. « C’est l’axe essentiel car elles font partie de l’évolution du trouble. Quand ça ne va pas, savoir vers qui se tourner, quand et comment, permet d’éviter bien des situations compliquées. Expliquer le trouble à l’entourage est aussi essentiel. » Enfin, pour les patients, nombreux, à présenter un trouble de l’addiction, il est nécessaire que celui-ci soit pris en charge.

Merci au Dr Jean-Victor Blanc, psychiatre et auteur de « Pop & psy : comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques » aux Éditions Plon.

Fiche Trouble Borderline, Pôle Psychiatrie CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE


Source : JDF Santé