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Piqûre en boîte de nuit : symptômes, les éviter, que faire ?

Des jeunes femmes ont été piquées dans différentes villes de France lors de soirées (boîte de nuit, concert, festival, fête de la musique…) sans que l’on connaisse les auteurs, leurs motifs et les produits injectés. Dans tous les cas, il faut réagir vite.


Ça recommence. Des jeunes femmes ont été piquées lors de la Fête de la musique de juin 2025 à Paris, Angoulême, Metz… En 2022, plusieurs plaintes avaient été déposées en Bretagne, à Valence, Montpellier, Toulouse, Périgueux, Grenoble, Nantes, Béziers, lors du Printemps de Bourges, au festival We Love Green… Aucune analyse n’a permis de savoir quels étaient les produits injectés. La piste du GHB est souvent évoquée mais sans être confirmée. Ces piqûres exposent les victimes à des vols, agressions, abus sexuels et viols. Que faire si on pense avoir été piqué lors d’une soirée ? Quels sont les bons gestes en prévention ? Conseils.

Quels produits peuvent être injectés par seringue ?

« Toutes sortes de substances peuvent être injectées, des médicaments psychoactifs comme des drogues illicites » nous explique d’emblée le Dr Leila Chaouachi, pharmacienne au centre d’addicto-vigilance de Paris et experte nationale sur l’enquête soumission chimique auprès de l’ANSM. « Le GHB est dans toutes les bouches mais attention à ne pas focaliser uniquement sur cette substance, poursuit notre interlocutrice. On recherche le maximum de substances pour ne pas passer à côté d’un autre agent de soumission chimique. »

Effets : quels sont les symptômes d’alerte ?

Sensations de malaise, tête qui tourne, bouffées de chaleur, « trous noirs », nausées, amnésie ou encore trouble du comportement sont rapportés par les victimes. Mais toutes ne ressentent pas forcément la piqûre : certaines constatent une trace de piqûre à postériori des effets, d’autres non. Les effets sont variables. Ils dépendent du produit injecté, de la dose administrée et sont propres à chaque individu. « Un comportement inhabituel, une sensation d’ébriété trop rapide au regard des consommations doivent alerter » prévient le Dr Chaouachi. La personne ne se sent pas bien alors qu’elle n’a pas bu d’alcool ou peu.

Surveiller son verre.

Rester proche de ses amis.

Ne pas se désolidariser du groupe.

Ne pas boire dans le verre d’une autre personne.

Ne pas boire dans un verre qui n’a pas été servie devant vous.

Que faire si on pense avoir été piqué en soirée ?

Réagir immédiatement car « chaque minute compte » insiste le Dr Leila Chaouachi. « Il faut réagir tout de suite pour éviter la disparition des preuves (traces de piqûres, détection d’une substance, ndlr) et aussi pour se protéger du risque infectieux. » 

Se rendre dans un commissariat ou à la gendarmerie pour déposer plainte le plus rapidement possible : « Le dépôt de plainte va permettre d’être examiné par un médecin légiste qui constate les lésions avant qu’elles ne se résorbent (traces d’injection, bleus), les objective et réalise des prélèvements du sang et de l’urine en urgence pour détecter une éventuelle substance. Le dépôt de plainte permet que l’ensemble des examens et analyses toxicologiques soit pris en charge par les frais de justice » explique le Dr Chaouachi. 

Si la personne ne souhaite pas déposer plainte, elle doit se rendre aux services d’Urgences le plus proche ou en CEGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) dans les 48 heures pour avoir la possibilité de recevoir un traitement contre le risque infectieux (prophylaxie anti-VIH (PreP) par exemple). « Dans les différentes communications, on entend essentiellement parler du risque lié au VIH alors même que le risque de contamination par le virus de l’hépatite B est nettement plus important, souligne le Dr Chaouachi. Vérifier sa sérologie pour l’hépatite B est primordiale. Sans tomber dans la psychose, il est important de se protéger. »

Comment éviter d’être drogué en soirée ?

En soirée festive, publique ou privée « surveiller son verre, éviter de boire dans le verre d’une autre personne ou une boisson qui n’a pas été servie devant vous, désigner un capitaine d’équipe qui permet de veiller sur le groupe » conseille notre interlocutrice. Dans le cadre spécifique des piqûres, faire attention à son verre ne suffit pas. « Quand on sort, il faut rester proche de ses amis, ne pas se désolidariser du groupe et avoir le réflexe tout de suite d’appeler les Urgences si on voit qu’un(e) ami(e) est dans un état second, conseille notre interlocutrice. La vigilance solidaire semble le meilleur rempart contre le crime. Devant toute personne vraisemblablement en détresse, qu’elle ait consommé volontairement ou non des substances, portez lui assistance. »

Merci au Dr Leila Chaouachi, pharmacienne au centre d’addicto-vigilance de Paris et experte nationale sur l’enquête « Soumission chimique » auprès de l’ANSM.

Source : AFP. 


Source : JDF Santé