
Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, rouvre un dossier sensible : le déremboursement des médicaments dits « à faible service médical rendu » (SMR), actuellement remboursés à hauteur de 15 %. Qualifiés de « médicaments de confort » par le gouvernement, ces médicaments dont l’efficacité est jugée « très limitée » représentent près de 600 millions d’euros de dépenses par an pour l’Assurance maladie. Pour garantir une meilleure utilisation des ressources publiques,« nous devons concentrer nos efforts sur les traitements à SMR élevé, remboursés à 65 % ou 100 %, là où le gain clinique est démontré », justifie le ministre lors d’une intervention sur LCP le 2 juin 2025.
Si l’objectif du gouvernement est d’améliorer l’efficacité des soins et de maîtriser les dépenses, ce débat touche à la qualité de vie de nombreux Français. Certains de ces médicaments peuvent être essentiels pour les personnes souffrant de troubles fonctionnels ou de maladies chroniques, même si leur bénéfice clinique n’a pas été suffisamment démontré. L’annonce du ministre a déjà suscité des inquiétudes chez plusieurs associations de patients et professionnels de santé, qui craignent une fracture dans l’accès aux traitements, notamment pour les plus fragiles.
Selon la liste, établie par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) sur la base des avis de la Commission de la transparence (CT) de la Haute autorité de santé (HAS), 171 médicaments à SMR faible pourraient être concernés par ce déremboursement. Parmi les plus connus du grand public figurent Gaviscon® (anti-acide), Meteospasmyl® (antispasmodique), Valium® (anxiolytique), Dexeryl® (émollient pour la peau sèche), Betadine® (désinfectant), Zovirax® (antiviral pour herpès), Noctran® (hypnotique pour les troubles du sommeil)…
Pour l’instant, cette proposition reste une piste de travail, mais elle pourrait aboutir à une réforme plus concrète dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Le débat reste ouvert entre une meilleure gestion budgétaire et la garantie d’un accès équitable aux soins, une préoccupation majeure pour les Français.
Source : JDF Santé