
Selon les scientifiques français, il favoriserait l’apparition du cancer dans 1 cas sur 6.
Le cancer est la première cause de mortalité en France et dans le monde. Son incidence a augmenté de manière significative ces 20 dernières années. En 2023, ce sont 433 000 nouveaux cas qui ont été diagnostiqués d’après l’Institut National du cancer. Le vieillissement de la population contribue à cette hausse. Une étude française établit aujourd’hui un lien direct entre une maladie cardiaque fréquente et un risque accru de développer un cancer.
Les scientifiques de l’hôpital européen George-Pompidou AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris-Cité ont utilisé les informations de plus de 330 000 patients adultes hospitalisés pour cette pathologie cardiaque. Pour chaque patient, 3 autres sujets témoins, sans ce problème cardiaque, ni cancer préalable, ont été sélectionnés. Au total, plus de 1,3 million de patients ont été inclus dans cette vaste étude. Les données ont permis de mesurer la survenue d’un premier cancer après le diagnostic de la pathologie cardiaque.
Après un suivi d’environ quatre ans, les résultats publiés dans l’European Journal of Preventive Cardiology ont montré qu’il y a eu 22 nouveaux cas de cancer par an pour 1 000 patients atteints d’insuffisance cardiaque, contre 17 chez ceux qui n’en souffraient pas. « Les patients ayant des antécédents d’insuffisance cardiaque présentent un risque plus élevé de développer un cancer que la population générale » ont conclu les chercheurs. L’insuffisance cardiaque se traduit par une faiblesse du cœur à pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins du corps. Selon les scientifiques français, cette maladie favoriserait l’apparition du cancer dans 1 cas sur 6. La hausse du risque concerne surtout les cancers solides comme celui du poumon, du côlon, et un cancer du sang appelé « myélome multiple ».
D’après les chercheurs, cette étude doit permettre aux personnes atteintes d’insuffisance cardiaque de bénéficier d’un suivi renforcé pour favoriser un dépistage précoce des cancers. « Ces résultats soulignent également la nécessité d’une approche transversale entre cardiologie et oncologie, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies de prévention et à une prise en charge plus globale des patients atteints de maladies chroniques », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Source : JDF Santé