
En France, plus de 270 000 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson, et 27 000 nouveaux diagnostics sont posés chaque année. On dit souvent que Parkinson est une maladie de « personne âgée » car c’est une maladie neurodégénérative progressivement invalidante souvent liée au vieillissement et son risque de survenue augmente clairement avec l’âge. Mais Parkinson n’est pas exclusivement une maladie « de vieux » et souvent les premiers signes commencent à un âge encore « jeune ».
« Ce n’est heureusement pas la majorité des cas mais on a des gens diagnostiqués à l’âge de 29-30 ans, souligne Marie Fuzzati, directrice scientifique de France Parkinson. Et nous en tant qu’association, on voit une augmentation des cas chez les jeunes ces dernières années ». Les cas de Parkinson précoces sont souvent liés à des causes génétiques. Les premières manifestations de la maladie de Parkinson chez une personne jeune sont souvent différentes de ce que l’on peut observer chez un patient âgé, ce qui peut compliquer le diagnostic. « Chez les jeunes, les premiers symptômes vont plutôt être une difficulté gestuelle d’un seul côté du corps, des douleurs articulaires à l’épaule ou à la cheville, l’apparition d’une dépression…« . Ils ont généralement moins de tremblements et moins de troubles cognitifs (troubles de la mémoire, confusion, manque d’attention…) que les patients plus âgés.
« En France, 50% des malades sont diagnostiqués à 58 ans en moyenne (c’est ce qu’on appelle « l’âge médian au diagnostic », ndlr). Donc ce sont des personnes qui travaillent encore ou qui auraient encore l’âge d’exercer une activité professionnelle. Ce sont par ailleurs des personnes avec une charge familiale importante« , rétablit notre interlocutrice. Le diagnostic est d’autant plus difficile à accepter à un âge où on ne s’y attend pas, avec un impact social et professionnel de la maladie considérable.
Parkinson nécessite souvent une prise en charge multidisciplinaire : neurologue, kiné, orthophoniste, psychologue, assistante sociale, médecines douces… Les patients plus jeunes sont par ailleurs souvent éligibles à des traitements avancés (pompes, stimulation cérébrale profonde) quand les traitements classiques s’avèrent moins efficaces.
Propos recueillis le 3 avril 2025 lors de la Conférence de Presse sur « l’augmentation inquiétante du nombre de personnes malades » organisée par France Parkinson.
Source : JDF Santé