La phrase à ne jamais dire à une personne qui a un cancer, elle n'est pas du tout réconfortante

Même si ça part d’une bonne intention, elle peut heurter.


Il n’est jamais facile de savoir quoi dire pour réconforter un proche atteint d’un cancer. Une chose est certaine, mieux éviter les maladresses et les injonctions à garder le moral. Par exemple : « Bats-toi », « ne te laisse pas abattre », « sois fort » ou « garde le moral ». En prononçant ce genre de phrases, on espère encourager le malade et le tirer vers le haut. En réalité, il s’agit plutôt d’une injonction à aller bien qui peut faire culpabiliser le malade et le laisser entendre qu’il ne fait pas les choses comme il le devrait et que, en un sens, c’est de sa faute s’il ne parvient pas à s’en sortir. Or, une personne atteinte d’un cancer a le droit d’être triste, fatiguée et vulnérable.

De la même manière, il faut éviter la phrase : « Je connais quelqu’un qui a eu pire » ou « ne t’inquiète pas, ça se soigne bien ». Chercher à minimiser la sévérité du cancer est une grave erreur. Le malade n’a pas besoin d’entendre qu’untel est mort de ce cancer ou qu’il a eu des traitements plus contraignants. Évitez à tout prix les comparaisons qui sont inutiles, humiliantes, et ne cherchez pas à rassurer votre interlocuteur à tout prix en lui disant que tout ira bien alors que vous n’êtes pas médecin et n’en savez rien. Il faut aussi éviter de vouloir trouver une explication rationnelle au cancer d’un proche. Certes, l’hygiène de vie joue un rôle majeur dans le risque de survenue de cancers, mais certaines personnes tombent aussi malades malgré une hygiène de vie irréprochable. Abstenez-vous donc de dire « Si tu n’avais pas autant bu et fumé, tu n’en serais peut-être pas là aujourd’hui ! ».

Retenez aussi que l’on n’est pas à la place de l’autre. Lui dire « il faut que tu te bouges » est ainsi à bannir. Il ne sert à rien de le forcer à sortir s’il n’en a pas envie, il a le droit de ne pas avoir « la tête à ça ». On oublie aussi le « Je sais ce que tu ressens ». Vous n’avez aucune idée de ce que votre interlocuteur ressent. Chaque expérience de la maladie est unique, votre histoire personnelle ou celle de votre collègue n’aidera pas forcément votre proche. Dites-lui plutôt « je ne peux pas imaginer ce que tu ressens mais sache que je t’aime et que je serai là pour te soutenir ». Ainsi, il se sentira légitime dans son ressenti et n’hésitera pas à vous en faire part.

« C’est toujours difficile de trouver les mots justes. Lorsqu’on ne sait pas quoi dire, mieux vaut ne rien dire. À l’annonce d’un cancer, on ressent l’effroi, la peur, la tristesse, la douleur, on se dit pourquoi moi ? Il est important d’être présent pour l’autre et de se montrer à l’écoute. Le simple fait d’être présent, confiant, bienveillant, est utile pour le malade. Il a besoin de savoir qu’on tient à lui, qu’on l’aime et cela va toujours mieux en le disant… C’est le moment de revisiter sa vie, de partager, d’échanger, de se faire plaisir, d’être dans une convivialité avec ceux que l’on aime, de savourer les petits moments de la vie à ses côtés », suggère pour finir Pascal Anger, psychologue clinicien et psychanalyste.


Source : JDF Santé