Les 4 règles d'or de la communication non violente -elle désamorce tous les conflits

Les principes de la communication non violente tiennent en 4 lettres : OSBD.


Bien souvent, lors d’une dispute, on a l’impression que le problème vient de l’autre. Or, la manière dont on s’exprime conditionne la réaction de notre interlocuteur. Par exemple, si on a tendance à donner des avis non sollicités ou à émettre des jugements, il se mettra automatiquement sur la défensive et c’est bien normal. Pour éviter les quiproquos et communiquer efficacement, il existe une technique redoutable : la communication non violente (CNV). Mise au point dans les années 1960 par un psychologue américain dénommé Marshall B. Rosenberg, elle permet de désamorcer un conflit, d’affirmer ses besoins et de mieux connaître son interlocuteur. « Dans « communication non violente », le mot « violent » n’a aucun rapport avec une violence physique comme beaucoup le supposent mais désigne une prise de pouvoir. Par exemple, dire « J’ai raison, tu as tort » suffit à établir une hiérarchie (celui qui sait et a raison et….l’autre !)  donc une prise de pouvoir et donc une violence », nous précise d’emblée Xavier Cornette de Saint-Cyr, coach, formateur et psychopraticien.

Le principe de la communication non violente fait appel à l’écoute active, à la bienveillance et à l’empathie. Les quatre piliers sur lesquels elle repose sont :

► Observation (O) : l’idée est d’observer ce qui s’est passé sans porter de jugement. On décrit la situation de manière factuelle. « Par exemple, si on avait rendez-vous à 16h et que vous m’appelez à 17h, ma première réaction serait de vous crier dessus en pointant du doigt votre manque de respect à mon égard. En communication non violente, on dit plutôt « nous avions rendez-vous à 16h, il est 17h ». C’est factuel, on ne pose aucun jugement », développe le spécialiste.

► Sentiment (S) : l’idée est d’énoncer les sentiments que l’on ressent dans cette situation. « De nombreuses personnes font l’erreur de croire que l’autre va deviner ce qui est ressenti mais si vous ne le lui dites pas, il ne le saura pas. Ceci est valable en couple, en famille, au travail… bref, dans tous les domaines de la vie. » 

► Besoin (B) : derrière un sentiment négatif se cache un besoin non satisfait. « Par exemple, si j’ai peur, cela signifie que j’ai un besoin de sécurité qui n’est pas satisfait. Si je suis en colère, c’est parce que j’ai un besoin de contrôle qui n’est pas satisfait. Quelque chose s’est fait à l’inverse de ce que je voulais ou ne s’est pas fait alors que je voulais que ça se fasse », détaille notre expert.

► Demande d’expression (D) : on explique ce qui s’est passé, ce qui nous pose problème et ce dont on a besoin. On demande à l’autre de bien vouloir modifier son comportement en lui montrant quel est l’intérêt pour lui, pour nous, voire même pour notre couple ou notre équipe de travail. « Souvent, c’est le modèle d’accroche qui pose problème parce qu’on demande les choses avec des phrases trop complexes », pointe Xavier Cornette de Saint-Cyr. En CNV, il convient de dire « On pourrait mettre ceci en place car voilà ce que nous y gagnerions. Qu’en pensez-vous ? » Ainsi, l’autre est libre de montrer son accord ou son désaccord. C’est une manière intelligente de régler un petit conflit au travail, entre amis en couple, ça permet d’éviter de laisser les choses s’envenimer.

« De manière générale, si l’on souhaite donner un conseil à quelqu’un, il est préférable de toujours demander la permission : est-ce que tu me permets de te donner un conseil ou de te dire ce que j’en pense ? » Les gens disent « oui » et écoutent différemment. Autrement, cela nous donne inconsciemment la position du sachant, ce qui est désagréable pour notre interlocuteur », suggère le psychopraticien. 

Merci à Xavier Cornette de Saint-Cyr, coach, formateur, psychopraticien et auteur du livre « Je cultive ma bienveillance » (Éd. Leduc)


Source : JDF Santé