Les personnes qui ont grandi avec un parent dépressif ont souvent ce défaut à l'âge adulte

« On reçoit beaucoup de choses en héritage » rappelle notre psychologue.


L’enfance est une période charnière dans la construction et le développement d’un individu. Le foyer familial est une société miniature dans laquelle le mode de fonctionnement des parents conditionne les comportements et attitudes des enfants. Que le modèle familial soit paisible, fragile ou toxique, ce dans quoi on va grandir et évoluer aura forcément une influence sur notre vie.

« Faire face à la souffrance psychique d’un père ou d’une mère n’est jamais anodin pour quelqu’un en construction. Cela crée de l’insécurité et parfois une volonté de venir en aide à ce parent malade » explique Maïté Tranzer, psychologue clinicienne. « Etre trop « parentifié », captif d’une détresse ou noyé dans le stress de la famille entraîne à terme un déséquilibre au sein du système familial. » Il y peut y avoir beaucoup de non-dits et de tabous autour de la santé mentale, ce qui va renforcer le déséquilibre et favoriser les conflits et les rancœurs.

« Surtout, il peut y avoir une transmission génétique inconsciente de la dépression. On reçoit beaucoup de choses en héritage : une personne qui a grandi avec un parent dépressif peut « hériter » de ce gène et avoir une tendance au pessimisme et à la négativité, souligne la psychologue. Sans s’en rendre compte, on va absorber leur énergie négative et succomber à notre tour à des pensées plus sombres. » Cette propension à la négativité peut être assimilé à un défaut.

Heureusement, ce n’est pas un passage obligé pour toutes les personnes qui ont grandi avec un parent en dépression ou en souffrance émotionnelle. « Cela va dépendre de notre capacité à dissocier les ressentis de nos parents des nôtres, retrouver un regard objectif sur soi sans être dans un auto-jugement » jusqu’à s’en affranchir complètement. Ce travail introspectif passe aussi par une forme de gratitude et de revalorisation de soi pour reconditionner son cerveau à tourner les choses vers le positif, casser les schémas automatiques et sortir de son prisme de lecture.

Notre entourage, hors parents, a également un rôle à jouer : le soutien du parent non dépressif, les bonnes relations avec les frères et sœurs ou les autres membres de la famille, la sphère amicale ou le recours à un professionnel de santé (médecin de famille, psychologue…) peuvent aider. 


Source : JDF Santé