Comment on soigne le cancer du sein en 2025 ?

Chaque année, les médecins disposent de nouvelles molécules et de nouvelles stratégies thérapeutiques pour mieux soigner le cancer du sein.


Avec plus de 60 000 nouveaux cas par an en France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et la première cause de mortalité par cancer. Bien que son taux de survie soit favorable (88% à 5 ans), ce cancer représente un bouleversement dans la vie de milliers de patientes qui ont besoin d’être rassurées, notamment sur la prise en charge. « Chaque année, on a de nouvelles molécules ou de nouvelles stratégies qui nous permettent de mieux diagnostiquer et de mieux prendre en charge ces cancers. Au quotidien, on voit les fruits de ces recherches, leur application clinique est concrète et les patients en bénéficient en consultation. C’est extrêmement encourageant, souligne d’emblée le Dr Marie-Paule Sablin, cancérologue à l’Institut Curie. Les avancées au niveau des traitements sont considérables et palpables dans tous les groupes/types de cancers du sein. » Quelles sont les dernières avancées en matière de traitements ? Quelles sont les nouvelles armes pour combattre le cancer du sein en France ? Est-ce que la chimiothérapie est le principal traitement ? Etat des lieux à date. 

70% des malades ont un cancer du sein hormonodépendant. Quand il est localisé, le traitement comprend généralement une chirurgie, généralement complétée par un ou plusieurs traitements (chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie, thérapie ciblée) et d’une radiothérapie. « Actuellement, il y a deux stratégies que l’on est en train de développer : identifier grâce à des tests génomiques les patientes pour lesquelles on n’a pas besoin de proposer un traitement lourd (pas de chimiothérapie mais plutôt une hormonothérapie) et identifier les patientes à haut risque de récidive pour lesquelles on propose un traitement plus spécifique et important (chimiothérapie) ou des radiothérapies plus courtes pour éviter les rechutes« , nous explique la cancérologue.

Pour les patientes en situation métastatique, le traitement de référence n’est plus la chimiothérapie, mais  l’hormonothérapie associée à « une thérapie ciblée » qui va cibler spécifiquement le cycle cellulaire (processus continu de croissance et de division des cellules).Elles ne sont pas encore utilisées en clinique mais elles font partie de pistes étudiées »« Parmi les thérapies ciblées, on a depuis 2018 les inhibiteurs de CDK4, ce sont des molécules qui ont été développées pour aller inhiber des cibles qui jouent un rôle important dans la croissance tumorale« , décrit la cancérologue.

Pour les cancers du sein triple négatif (environ 15% des cas), l’un des traitements de première intention est l’immunothérapie. L’enjeu de l’immunothérapie est de rétablir le fonctionnement du système immunitaire dont l’action est déjouée par les cellules tumorales. Soit on va booster le système immunitaire de la patiente, soit on va contrecarrer le message envoyé par les cellules tumorales au système immunitaire. « L’immunothérapie est associée à la chimiothérapie, ce qui donne de très bons résultats. » La chimiothérapie peut sinon être associée à une thérapie ciblée. « On dispose d’une nouvelle classe thérapeutique de thérapie ciblée qui sont les « anticorps drogue-conjugués » et qui permet d’améliorer le pronostic des patients », poursuit le Dr Sablin. Parmi eux, on a depuis 2021, une molécule qui s’appelle le Trodelvy®. « L’anticorps ainsi que la molécule de chimiothérapie vont aller à l’intérieur de la cellule tumorale. Une fois à l’intérieur, elles vont se séparer : la molécule de chimiothérapie va détruire les cellules tumorales. C’est une manière de cibler encore plus spécifiquement les cellules tumorales. »  

Pour les cancers du sein HER2 (environ 15% des cas), la prise en charge est similaire à celle des cancers triple négatif comprenant une chimiothérapie et une thérapie ciblée. Le médicament utilisé est Enhertu®. « On a de très bons résultats. C’est une molécule indiquée actuellement en deuxième intention, mais des études sont en cours pour voir s’il est pertinent de l’indiquer en première intention« , conclut notre interlocutrice. 


Source : JDF Santé