Ces symptômes sont révélateurs d'une fatigue pathologique, il faut consulter

Ce n’est pas une simple fatigue.


En cette fin d’année, la fatigue s’invite chez beaucoup d’entre nous. Parfois banale, parfois plus préoccupante, cette sensation d’épuisement aussi appelée « asthénie » peut devenir source d’inquiétudes. « En général, l’anxiété du patient vient du fait qu’il ne sait pas ce qu’il a » nous explique le Dr Lama Giovansili, endocrinologue. Pour distinguer une fatigue passagère d’un problème de santé plus important, il faut observer la présence de certains symptômes.

Lorsque l’on est très fatigué, ce sont les symptômes dits « spécifiques » qui doivent pousser à la consultation. « Par exemple, si la fatigue est associée à une fièvre, de la toux, une diarrhée, une forte douleur ou encore un essoufflement » cela doit encourager à consulter. Dans un premier temps, « il faut faire un examen clinique et un bilan sanguin initial pour chercher une cause de l’asthénie et ne pas oublier un test de grossesse chez la femme » indique le Dr Giovansili. Une asthénie peut indiquer une anémie (carence en fer) et/ou d’autres carences, une maladie de la thyroïde (hypothyroïdie ou hyperthyroïdie), un manque de cortisol (insuffisance surrénalienne), un diabète, une insuffisance rénale, une maladie inflammatoire auto-immune (comme une polyarthrite par exemple) ou encore une infection (Covid ou autre).

« Il faut savoir arrêter l’escalade d’examens complémentaires et rassurer le patient »

L’asthénie peut aussi cacher un syndrome de fatigue chronique (SFC). Il s’agit d’une sensation de fatigue qui évolue depuis plus de 6 mois et qui associe des symptômes variables comme des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des céphalées, un sommeil non réparateur ou encore une sensation de malaise durant plus de 24 heures après un effort. Les causes de ce syndrome ne sont pas encore connues. « Il y a beaucoup d’hypothèses. Certains sont partisans d’une origine psychosomatique et d’autres considèrent qu’il s’agit bien d’une maladie invalidante de cause organique encore inconnue » poursuit l’endocrinologue. Si le syndrome n’entraîne pas de complications spécifiques pour le patient, sa prise en charge est complexe car « peu efficace et non standardisée » d’après notre experte. Il n’y a pas de traitement spécifique, mais sont proposés : la thérapie cognito-comportementale (TCC), l’activité physique graduelle (marche, natation, cyclisme) et les traitements symptomatiques (antidouleur et antidépresseur).

Parfois, les causes d’une fatigue anormale ne sont pas trouvées. « Une fois les examens réalisés, et en l’absence de contexte évocateur ou en l’absence de symptômes d’orientation (cardiaques, respiratoires, cancer…), il est indispensable de savoir arrêter les investigations inutiles ou d’éviter de mettre une étiquette de problèmes « infra-clinique » (qui ne provoque pas de manifestation décelable ndlr) qui entretiendra le patient dans la recherche d’une explication de ses symptômes, compliquant sa prise en charge longue et complexe. Il faut savoir arrêter l’escalade d’examens complémentaires et rassurer le patient », prévient le Dr Giovansili. Quelquefois, retrouver de l’énergie de manière durable implique uniquement des changements de mode de vie. « Il faut apprendre à vivre avec sa maladie, gérer son énergie, travailler sur soi-même, sur l’anxiété, sur le stress et pratiquer une activité physique régulière » conclut notre interlocutrice.


Source : JDF Santé