L’utérus est un organe du système reproducteur des femmes. C’est l’organe dans lequel l’embryon se développe lors d’une grossesse. On distingue plusieurs formes d’utérus (normal, antéversé, rétroversé etc). Il existe des malformations de l’utérus (cloisonné, contractile) qui sont à l’origine de complications chez la femme. Quels sont les examens de l’utérus ? Quelles sont les maladies de l’utérus ?
Définition : c’est quoi un utérus ?
L’utérus est un organe en forme de poire qui fait partie de l’appareil reproducteur féminin. À chaque cycle menstruel, sous l’effet des hormones féminines, sa muqueuse (ou endomètre) épaissit pour favoriser l’implantation éventuelle d’un embryon. Lorsqu’il y a fécondation, l’embryon s’y loge (c’est la nidation) et s’y développe. La taille de l’utérus augmente au fur et à mesure de la grossesse jusqu’à faire 35 cm de hauteur environ. S’il n’y a pas de fécondation, la muqueuse se détruit : ce sont les règles.
Quelles sont les différentes formes d’utérus ?
► L’utérus antéversé. L’utérus est normalement antéversé, c’est-à-dire basculé vers l’avant. Son angle de version est situé en avant de l’axe formé entre le nombril et le coccyx. Il repose alors sur la vessie.
► L’utérus rétroversé. « Il s’agit d’une variante anatomique généralement sans gravité, explique le Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue. Au lieu d’être normalement penché vers l’avant, entre la vessie et le rectum, il est positionné vers l’arrière, dans l’axe du vagin et peut appuyer sur le rectum. Ce positionnement est généralement asymptomatique, mais peut provoquer des douleurs de règles ressenties dans le dos« . Il n’empêche pas de tomber enceinte ni de mener une grossesse à terme sans risque.
► L’utérus artificiel correspond à un organe de substitution hypothétique qui permettrait à un embryon de se développer hors du corps de la femme jusqu’à sa maturation totale. Ce dispositif d’ectogenèse est souvent dénommé grossesse extracorporelle. Ainsi, l’utérus artificiel aurait pour fonction de permettre à des femmes ayant un utérus endommagé de mener une grossesse à terme, hors de leur corps. Cela pourrait également permettre d’accroître le seuil de viabilité des bébés prématurés.
Quelles sont les malformations de l’utérus ?
Certaines malformations congénitales peuvent marquer cet organe. « Parmi elles, l’utérus bicorne et cloisonné, l’absence d’utérus chez certaines femmes ou encore des utérus trop petits lorsque la mère de la patiente a pris du distilbène« , indique la gynécologue.
► L’utérus bicorne, aussi appelé utérus didelphe, est une malformation congénitale : au lieu d’être en forme de poire, il se présente en forme de cœur, et d’une taille plus petite que la normale. Bien que sans gravité et généralement asymptomatique, l’utérus bicorne peut affecter le bon déroulement d’une grossesse. Plus rarement, l’utérus bicorne peut être une cause d’infertilité.
► L’utérus cloisonné est une malformation congénitale. Il se caractérise par la présence anormale d’une cloison de séparation interne. Ainsi, l’utérus se trouve divisé en deux cavités distinctes. Cette séparation peut être partielle ou s’étendre jusqu’au col utérin. A noter que parmi les malformations congénitales utérines, l’utérus cloisonné est la plus courante. « Il peut engendre les mêmes complications que l’utérus bicorne, à savoir fausse couche, accouchement prématuré, présentation par le siège, retard de croissance, mais c’est plus rare, tout dépend de la taille de la cloison, précise le Dr Besnard-Charvet. La chirurgie est possible, elle est préconisée lorsqu’il y a complication : elle consiste à réséquer la cloison par les voies naturelles sous contrôle hystéroscopique« .
► L’utérus contractile désigne un utérus qui se contracte anormalement avant la fin des 9 mois de grossesse. Les contractions de l’utérus peuvent être douloureuses ou non. Si la femme enceinte ressent plus de 10 contractions par 24 heures, elle doit consulter son médecin afin de s’assurer qu’elles ne sont pas « efficaces », c’est-à-dire entraînant une ouverture de col et un risque d’accouchement prématuré. Pour limiter les contractions de l’utérus, du repos sera conseillé à la future maman.
Quels sont les examens de l’utérus ?
► Le frottis cervico-vaginal. Gratuit chez toutes les femmes entre 25 et 65 ans dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus, le frottis cervico-vaginal est un examen non douloureux : réalisé par votre gynécologue, il consiste à prélever des cellules superficielles par un léger frottement à l’aide d’une spatule ou d’une petite brosse. Si les cellules prélevées lors du frottis sont suspectes, des examens complémentaires sont réalisés. Parmi eux, une colposcopie, un examen du col de l’utérus réalisé à l’aide d’un microscope au cabinet du gynécologue : il permet d’observer précisément les zones suspectes grâce à l’application de réactifs colorés permettant de mettre en évidence les zones lésées et de réaliser plus aisément une biopsie.
► L’hystéroscopie. Cet examen permet d’étudier la paroi interne de l’utérus grâce à un endoscope. Cet accessoire se compose d’un tube souple muni d’une fibre optique. Cet examen permet de rechercher des polypes, des signes d’inflammations ou d’infections, une malformation et une tumeur. « Il est préconisé dans les bilans de stérilité, en cas de fausse couche à répétition et de douleurs ou saignements abondants ou fréquents, en particulier après la ménopause« , ajoute le Dr Besnard-Charvet. Il permet tout à la fois de déceler les anomalies, d’effectuer des prélèvements et de réaliser des petits gestes chirurgicaux comme la résection de polypes ou de fibromes.
Quelles sont les maladies de l’utérus ?
► Les fibromes utérins sont de petites tumeurs bénignes, non cancéreuses, qui se développent dans le muscle utérin. Très fréquents, ils concernent 40 % des femmes. Ils ont généralement une forme ronde. Ils peuvent être à l’intérieur de l’organe (fibrome intra-utérin), ou à l’extérieur (fibrome extra-utérin) en étant simplement rattaché par un pied (fibrome pédiculé). Par ce qu’ils sont très souvent asymptomatiques, ils peuvent passer inaperçus pendant de nombreuses années. C’est à l’occasion d’un examen médical ou d’une échographie qu’ils sont découverts. Mais certains peuvent provoquer des désagréments comme des saignements abondants pendant et hors des règles, des douleurs lors des rapports sexuels, une envie fréquente d’uriner, des épisodes de constipation et une sensation de gêne dans le bas ventre. En fonction de sa taille, le fibrome peut aussi impacter la fertilité, en empêchant la nidation de s’effectuer.
► Le cancer du col de l’utérus représente la 12e cause de cancer et la 12e cause de mortalité par cancer chez la femme. Chaque année, environ 3 000 nouveaux cas sont découverts. Il est lié à un virus, le papillomavirus humain (HPV). La contamination s’effectue essentiellement lors de rapports sexuels non protégés. Son dépistage repose sur la pratique régulière d’un frottis qui, en prélevant des cellules du col, permet une analyse au microscope. Le traitement consiste ensuite en la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie. Depuis 2007, il existe un vaccin contre le cancer du col de l’utérus (Gardasil), remboursé à 65 % par l’Assurance Maladie, à destination des jeunes filles avant 14 ans.
► Un polype est une excroissance bénigne. Il peut être unique ou multiple. Généralement asymptomatiques, il peut parfois être responsable de saignements. Ils sont découverts fortuitement à l’occasion d’une consultation gynécologique de routine ou d’une échographie pelvienne. Ils peuvent être responsables de douleurs, de saignements pendant et hors les règles menstruelles, d’infertilité et de pertes génitales abondantes. Un traitement médicamenteux à base de progestérone pourra être efficace sur les polypes de petites tailles. Pour les autres, une ablation chirurgicale sera préconisée.
► L’endométriose se manifeste par de violentes douleurs pelviennes, principalement pendant les règles, et peut même entraîner une infertilité. Elle se caractérise par la présence d’endomètre en dehors de l’utérus, qui se loge sur le col utérin, les trompes, les ligaments, les ovaires, le péritoine, le vagin, la vulve… Parfois, cette muqueuse se dépose aussi sur des organes non génitaux : vessie, appendice, côlon, sigmoïde… Ces segments de muqueuse utérine suivent le rythme hormonal et produisent du sang tous les 28 jours. « Les signes cliniques permettent de suspecter le diagnostic, en particulier la douleur de règle, mais aussi des douleurs pendant les rapports« , précise notre expert. L’échographie et surtout l’IRM pelvienne peuvent confirmer le diagnostic. Le traitement repose ensuite sur la prescription d’antalgiques et d’anti-inflammatoires pour lutter contre la douleur et de traitements hormonaux (contraceptif en continu) pour mettre un terme aux règles, et ainsi les douleurs et saignements. En cas d’échec, une chirurgie sera envisagée : elle a pour but de retirer les lésions d’endométriose, généralement réalisée par coelioscopie, à l’origine des douleurs de l’endométriose. En dernier recours, l’ablation totale de l’utérus sera préconisée.
Comment soigner les maladies de l’utérus ?
► L’ablation de l’utérus aussi appelée « hystérectomie », il s’agit d’une ablation totale ou partielle (il est possible de conserver le col) de l’utérus. Elle peut être effectuée selon plusieurs techniques, sous anesthésie générale : par voie vaginale ou par voie abdominale. Elle est pratiquée dans certains cas de cancers de l’appareil génital pouvant toucher le col de l’utérus, l’endomètre, muqueuse de la paroi utérine, ou de l’ovaire. « Elle n’est indiquée qu’en cas de pathologie de l’utérus entraînant des symptômes : règles abondantes liées à des fibromes ou polypes, cancer de l’utérus, descente d’organes, explique la gynécologue. Elle peut également être conservatrice, c’est-à-dire que l’intervention conserve les ovaires : dans ce cas, si la femme n’était pas ménopausée avant l’intervention, la seule différence est l’arrêt des règles. Enfin, elle peut être associée à une ablation des ovaires par exemple en cas de cancer des ovaires ce qui va créer une ménopause chirurgicale« .
► La conisation consiste à retirer une partie seulement du col de l’utérus afin d’éliminer des lésions qui pourraient évoluer en cancer. Chaque année en France 25 000 femmes sont concernées. Elle est généralement proposée après la réalisation d’un frottis ayant révélé la présence de cellules pathologiques. Réalisée à l’hôpital, en ambulatoire, sous anesthésie loco-régionale, elle consiste à retirer une petite portion du col au bistouri ou au laser. « Si la conisation est minime, elle ne gêne pas la fertilité , ni l’évolution de la grossesse« , précise la spécialiste.
Merci au Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue.
Source : JDF Santé