La chirurgie de l’obésité peut être envisagée par les personnes souffrant d’obésité cliniquement sévère comme une solution de dernier recours. Parmi les méthode, il y a celle de l’anneau gastrique. Quelles conditions pour se faire poser un anneau gastrique ? Quel âge minimum ? Quelle perte de poids espérer ? Quels sont les risques de cette opération ?
C’est quoi un anneau gastrique ?
Un anneau gastrique est un anneau réglable en silicone posé autour de la partie supérieure de l’estomac pour ralentir le passage des aliments à ce niveau. Cette technique chirurgicale restrictive diminue le volume de l’estomac et ralentit le passage des aliments mais sans perturber la digestion des aliments. La technique consiste à placer un anneau de diamètre modifiable autour de la partie supérieure de l’estomac, délimitant ainsi une petite poche. Les aliments vont s’écouler très lentement selon le principe du sablier. L’anneau est relié par un petit tube à un boitier de contrôle placé sous la peau. Cette technique possède la particularité d’être ajustable et non définitive. Cet anneau peut être serré ou desserré en injectant un liquide dans le boitier, à travers la peau. L’anneau peut par ailleurs être retiré au cours d’une nouvelle intervention en cas de complication, d’inefficacité ou sur demande du patient.
Quelle perte de poids espérer ?
La technique de l’anneau gastrique ajustable permet une perte de poids d’environ 20 à 30 kg. Une reprise de poids est généralement constatée lorsque l’anneau est retiré.
Quelles conditions pour se faire poser un anneau gastrique ?
La chirurgie de l’obésité concerne les personnes présentant une forte surcharge pondérale. Elle s’adresse aux personnes adultes présentant une obésité importante avec un IMC supérieur ou égal à 40 ou « situé entre 35 et 40 quand il existe des complications liées à l’obésité » précise le Dr Vincent Frering, chirurgien bariatrique à Lyon. « En France, en 2018, 1200 anneaux gastriques ont été posés, sur les quelques 50 000 chirurgies de l’obésité réalisées. »
Quel âge pour se faire poser un anneau gastrique ?
La HAS ne recommande pas d’envisager une chirurgie de l’obésité chez les mineurs de moins de 13 ans. Dans le détail, elle recommande d’être âgé d’au moins 15 ans au minimum (et au cas par cas entre 13 et 15 ans). Chez l’adolescent, la chirurgie bariatrique ne peut être envisagée qu’après l’échec d’une prise en charge pluriprofessionnelle suivie et adaptée.
Quel est le prix d’un anneau gastrique ?
En moyenne, il faut compter e prix entre 2 000 et 4 000 euros pour la pose d’un anneau gastrique.
Comment se préparer avant la pose d’un anneau gastrique ?
Le choix de la technique chirurgicale utilisée est fait collégialement par l’équipe pluridisciplinaire et la personne concernée. De nombreux critères entrent en compte notamment l’expérience et l’environnement technique du chirurgien, de l’équipe pluridisciplinaire et de l’équipe d’anesthésie mais aussi en fonction de l’importance de l’obésité, l’IMC, l’âge, les antécédents médicaux et chirurgicaux, les pathologies digestives associées, la présence d’un diabète de type 2, les traitements en cours et les troubles du comportement alimentaire. « La préparation est capitale, souligne le Dr Frering. Elle garantit de meilleurs résultats, moins de reflux. Chez l’adulte elle doit se faire au moins 6 mois avant l’opération. Elle comporte un suivi diététique, la reprise d’une activité physique adaptée et un suivi psychologique si le patient est réceptif. »
Comment se passe la pose d’un anneau gastrique ?
L’opération se fait sous anesthésie générale et le plus souvent en cœlioscopie. L’anneau est posé autour de la partie supérieure de l’estomac et relié à un boîtier placé sous la peau qui permet de gonfler ou resserrer l’anneau. « Pour resserrer ou desserrer l’anneau c’est très simple, il suffit de piquer à travers la peau » explique le Dr Vincent Frering. Suite à l’opération sous cœlioscopie, les personnes avec un travail sédentaire peuvent reprendre leur activité généralement après 2 semaines. L’arrêt sera d’un mois en cas de port de charges de plus de 25 kg. « Chez l’adolescent, même si toutes les techniques sont envisageables, nous privilégions la pose d’anneau gastrique car cet acte est réversible. Cela permet de réduire l’inconfort à long terme qu’induisent la sleeve et le bypass » précise le chirurgien bariatrique.
Quels sont les dangers d’un anneau gastrique ?
Des radios sont nécessaires pour s’assurer que l’anneau gastrique est bien en place et qu’il fonctionne correctement. Néanmoins, la pose d’un anneau gastrique peut entraîner des effets secondaires désagréables : lésions gastriques, troubles au niveau de l’œsophage ou problèmes autour du boîtier de contrôle. Des complications peuvent aussi survenir si le patient néglige le suivi et les conseils consécutifs à l’opération, ne change pas son comportement alimentaire ou ne s’astreint pas à la reprise d’un sport. « Un glissement de l’anneau ou un anneau trop serré font parties des complications les plus fréquentes, affirme le Dr Frering. Cela survient dans 1 à 2 % des opérations. Les patients peuvent aussi souffrir de stases gastriques. Des nausées ou des vomissements sont constatés quand le régime alimentaire n’est pas respecté. Il est important de rappeler que sans suivi, la reprise de poids va s’enclencher, l’obésité va revenir. Cela est vrai pour l’anneau gastrique mais également pour les autres techniques. »
Quelle alimentation après la pose d’un anneau gastrique ?
« On peut manger de tout après la pose d’un anneau gastrique. Il faut manger liquide dans la semaine suivant l’opération, intégrer des aliments tendres ou mixés pendant 15 jours puis réintroduire tous les aliments de façon progressive. Les boissons gazeuses sont quant à elles déconseillées à vie car elles ont tendances à dilater les poches. Donc uniquement de façon exceptionnelle. »
Quel suivi après l’opération ?
« La chirurgie de l’obésité impose un suivi à vie, comme c’est le cas en cas de cancer. C’est extrêmement important car l’obésité est une maladie qui récidive » insiste le chirurgien bariatrique. Le suivi associe un médecin nutritionniste environ une fois par an qui suit la maladie obésité, un diététicien pour les conseils au quotidien « à un rythme une fois tous les trois mois au début puis tous les 6 mois par la suite » et un contrôle radiologique.
Y a-t-il un risque d’échec ?
Des échecs peuvent survenir : ils sont notamment liés à une absence de suivi, au fait de ne pas respecter les recommandations post opératoires telles que la nécessité de modifier son comportement alimentaire et la non reprise d’une activité physique régulière.
Merci au Dr Vincent Frering, chirurgien bariatrique à Lyon.
Source : JDF Santé