L’apnée du sommeil est un trouble de la respiration qui survient pendant le sommeil. Quelle est la cause ? Quels sont les symptômes ? Quel test pour la diagnostiquer ? Quel est le traitement ? Réponses.
Définition : qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
Aussi appelée « syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS) », l’apnée du sommeil est un trouble de la respiration nocturne. Elle se caractérise par la survenue de pauses respiratoires d’au moins 10 secondes qui peuvent se répéter parfois plus de 100 fois par nuit. Ce dysfonctionnement respiratoire est causé par l’obstruction des conduits respiratoires de l’arrière gorge. L’apnée du sommeil a été décrite pour la première fois en 1972 par le professeur français Christian Guilleminault.
Quels sont les symptômes d’une apnée du sommeil ?
- une fatigue anormale au réveil après une nuit de sommeil et des maux de tête au lever.
- Une somnolence anormale et fréquente au cours de la journée, après les repas, devant la télévision, au cinéma, en lisant, en réunion voire même au volant.
- Des troubles du comportement peuvent être observés : irritabilité, difficultés à se concentrer, pertes de mémoire, manque d’énergie et dépression.
- Baisse du désir et dysfonction érectile peuvent être observés.
- Une diminution de l’oxygénation sanguine. Cette baisse d’oxygénation entraîne de sévères répercussions sur la santé en favorisant l’apparition d’hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral.
- Un ronflement très souvent permanent. Il commence dès le début du sommeil et est interrompu par les pauses respiratoires, souvent décrites par le conjoint. La reprise de la respiration est bruyante et s’accompagne de mouvements du corps.
- Des sueurs nocturnes et des épisodes de somnambulisme dans environ 10% des cas.
Quelles sont les causes d’une apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est provoquée par l’obstruction des voies supérieures aériennes dont les causes peuvent être multiples :
- dilatation du pharynx,
- obstruction des voies nasales,
- augmentation de la taille des amygdales, de la langue ou de la luette.
Elle est souvent accentuée par la position allongée sur le dos qui entraîne la langue dans l’arrière gorge. L’hérédité serait également un facteur de risque.
Quels sont les dangers et conséquences d’une apnée du sommeil ?
Le manque de sommeil réparateur provoque un état de fatigue anormal. Il se manifeste par des somnolences fréquentes au cours de la journée, notamment au volant. Le risque d’accident de la route serait ainsi multiplié par 6 chez les personnes sujettes à l’apnée du sommeil. D’après le Dr Samia Tahraoui, spécialiste du sommeil à Paris « l’apnée du sommeil peut entraîner à long terme des complications sérieuses (hypertension, AVC, diabète, surpoids) augmentant les risques de mortalité cardiovasculaire. Il s’agit d’un véritable problème de santé public malheureusement pour l’heure sous-diagnostiqué ». On estime en effet que près de 80% des personnes qui souffrent d’apnée du sommeil ne seraient pas diagnostiquées. Ce serait donc plus de 20% de la population qui serait concernée par ces troubles et non plus 5 à 10% seulement.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une apnée du sommeil ?
« Le diagnostic se fait en deux étapes dont la première indispensable est le questionnaire de Berlin, effectué par le médecin, explique le Dr Tahraoui, les réponses à ce questionnaire lui permettent d’évaluer les probabilités d’apnée du sommeil, et en cas de forte probabilité deux types d’examen sont alors proposés au patient. » Ces examens sont :
>> Une polygraphie ventilatoire : un examen médical ambulatoire qui permet d’enregistrer le rythme respiratoire, les ronflements et les mouvements corporels pendant le sommeil grâce à un petit appareil portatif appelé polygraphe ambulatoire.
>> Une polysomnographie : un examen qui enregistre, en plus le rythme cardiaque, l’électroencéphalogramme (activité cérébrale) et l’électromyogramme (activité des muscles) et la température corporelle.
Quels sont les traitements d’une apnée du sommeil ?
Avant d’entamer un traitement, il est indispensable d’éliminer les facteurs qui peuvent provoquer ou aggraver l’apnée du sommeil. En cas de surpoids ou d’obésité, perdre du poids est une mesure indispensable qui doit être prise dès le diagnostic du syndrome d’apnée du sommeil. La relation entre surcharge pondérale et prise de poids est en effet importante. Près d’une personne obèse sur deux présente un trouble du sommeil.
- Eviter la consommation de substances qui aggravent les ronflements : alcool, tabac, prise de sédatifs ou calmants.
- Dormir sur le côté et non plus sur le dos, permet parfois de diminuer la fréquence des apnées du sommeil et d’améliorer le sommeil.
A quoi sert un appareil d’apnée du sommeil ?
De nombreuses personnes atteintes du syndrome de l’apnée du sommeil se voient proposer l’appareil permettant la Pression Positive Continue (PPC). Malheureusement, près de 30% des malades n’acceptent pas ce traitement et un pourcentage non négligeable de ceux qui l’utilisent ne le branchent pas tout au long de la nuit. Du coup, ils ne bénéficient pas du minimum d’heures requises pour que le traitement soit efficace. La réussite du traitement par la PPC repose sur une éducation thérapeutique rigoureuse afin que celui-ci et sa famille, notamment son conjoint, accepte cet appareillage contraignant. Le médecin prescripteur et le prestataire qui vient installer l’appareil doivent fournir un certain nombre d’informations indispensables au bon déroulement de ce traitement. Cette étape permet de se familiariser et de mieux accepter l’appareillage.
Les gouttières anti ronflements : pour qui ?
Aussi appelée gouttière anti-ronflement, l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) est utilisée en cas d’apnée du sommeil modérée. Ce protège dents réalisé sur mesure par un orthodontiste doit être porté toute la nuit. Il a pour fonction de maintenir la langue et la mâchoire inférieure vers l’avant afin d’éviter l’obstruction des voies respiratoires.
Quand envisager une opération ?
L’opération est rarement proposée en traitement de l’apnée du sommeil, et ne l’est que pour corriger un éventuel défaut morphologie de la mâchoire, du palais ou de la base de la langue. Elle s’avère assez douloureuse et souvent peu efficace.
Merci au Dr Samia Tahraoui, spécialiste du sommeil à Paris
Source : JDF Santé