Coronarographie : durée, stent, risques, quand la faire ?

La coronarographie est un examen qui permet au cardiologue de voir les artères coronaires quand il suspecte une maladie coronarienne, comme un rétrécissement des artères du cœur par exemple. Il s’agit d’un examen invasif puisqu’il faut ponctionner l’artère fémorale ou radiale pour permettre l’introduction d’un cathéter (tube souple) jusque dans les artères. Dans quels cas la pratiquer ? Comment se déroule l’examen ? Quels sont les risques ou effets indésirables ?

Quelle est la définition d’une coronarographie ?

La coronarographie est un examen permettant de visualiser les artères du cœur (artères coronaires). Il s’agit d’un examen d’imagerie utilisant la technique de la radiographie aux rayons X et l’injection d’un produit de contraste iodé. « C’est un examen invasif, prévient d’emblée le Dr Florian Zores, cardiologue. Il nécessite la ponction d’une artère (le plus souvent l’artère radiale au niveau du poignet, plus rarement l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine) et la circulation de sondes jusqu’aux artères cardiaques. »

Quelles sont les indications d’une coronarographie ?

La coronarographie permet de visualiser précisément l’anatomie des trois artères coronaires irriguant le cœur, et de mettre en évidence les éventuels rétrécissements (sténoses) ou occlusions des artères par de l’athérome et/ou des caillots sanguins et d’évaluer leur sévérité.

En première intention : La coronarographie est l’examen réalisé lors de l’infarctus du myocarde, afin d’identifier l’artère responsable de « l’attaque cardiaque ».

En deuxième intention : en cas d’angine de poitrine (angor) après la réalisation d’un test d’effort, d’une échocardiographie de stress ou d’une scintigraphie myocardique.

De manière systématique : avant les opérations de chirurgie cardiaque (opération des valves cardiaques notamment) afin de traiter, éventuellement, au cours de la même procédure opératoire, les artères malades.

► « D’autres indications peuvent être posées par le cardiologue, selon le cas particulier de chaque patient » explique le Dr Zores

Comment se déroule une coronarographie ?

L’examen se déroule dans une salle de radiologie spécialement équipée. En raison de l’introduction dans l’organisme de matériel, la procédure est réalisée en conditions stériles, comme au bloc opératoire. Le cardiologue interventionnel est vêtu comme un chirurgien : blouse et gants stériles, masque et bonnet. Un interrogatoire préalable systématique aura permis de déceler d’éventuelles (mais rares) contre-indications comme une allergie au produit de contraste (iode). 

► Le patient, après avoir eu une anesthésie locale, est allongé, à jeun (pas de boisson, ni d’aliments 4 heures avant), sur une table d’examen, et une caméra tourne autour de lui afin d’acquérir les images des artères coronaires sous de nombreux angles. 

► Le cardiologue interventionnel va piquer (ponctionner) dans l’artère choisie comme voie d’abord (radiale ou fémorale)  et y placer un cathéter qui permettra de faire passer des sondes creuses très fines. Les sondes sont poussées à travers la circulation pour remonter jusqu’à l’origine des artères cardiaques. Une fois bien positionnées, elle permettent l’injection de produit de contraste iodé, opaque au rayons X, qui rend possible la visualisation de l’ensemble des artères coronaires par l’intermédiaire de la caméra. « L’examen est indolore. L’injection du produit de contraste pouvant s’accompagner d’une sensation de chaleur« , précise notre interlocuteur. 

► À la fin de l’examen, les sondes et le cathéter sont retirés et l’artère radiale (ou fémorale) est comprimée manuellement pour éviter un saignement ; puis un pansement compressif est mis en place et le patient peut regagner sa chambre.

Combien de temps dure une coronarographie ?

Une coronarographie simple dure en général entre 20 et 30 minutes.

Faut-il poser un stent après une coronarographie ?

Les résultats peuvent être répartis en deux cas de figure.

► Dans le premier cas, il n’y a aucune anomalie ; il n’y a donc pas lieu de proposer de traitement spécifique.

► Dans le deuxième cas, des lésions sont mises en évidence. Selon les caractéristiques de la maladie coronaire, la revascularisation pourra se faire de deux manières :

  • Dilatation de la ou des artères malades (angioplastie) et pose de stent, réalisées par le cardiologue interventionnel,
  • Pontage aorto-coronaire réalisée par le chirurgien

La revascularisation n’est pas obligatoire et certains rétrécissement ne justifient pas de la pose d’un stent ou d’une chirurgie. Dans tous les cas (angioplastie, chirurgie ou aucun des deux), un traitement médicamenteux est systématiquement prescrit pour lutter contre la maladie coronaire. Le choix du traitement dépend de différents facteurs et d’une discussion entre le patient, le cardiologue et le chirurgien (discussion médico-chirurgicale)

Quels sont les risques d’une coronarographie ? Risque de décès ?

« Il n’y a pas de fatigue particulière attendue après une coronarographie, mais la maladie qui a motivé la réalisation de l’examen peut, elle, entraîner une fatigue (infarctus notamment) » explique le Dr Zores. Quelques nausées peuvent néanmoins survenir suite à l’injection de produit de contraste iodé. Comme tout examen invasif, la coronarographie présente un risque de complications. « Le risque de complications graves est rare, rassure le Dr Zores. Le risque de décès est estimé inférieur à 1 pour 1000« .

Quel type d’anesthésie pour une coronarographie ?

L’examen est fait après anesthésie locale de la zone où sera ensuite réalisée la ponction artérielle. Il n’y a pas d’anesthésie générale.

Combien de temps de repos après ?

La reprise d’une activité professionnelle dépend du contexte dans lequel a été réalisée la coronarographie, et du résultat de l’examen. Le cardiologue précisera la durée de l’éventuel arrêt de travail.

Quels conseils après une coronarographie ?

La coronarographie par voie radiale permet au patient de se lever presque immédiatement dès la fin de l’examen. Celle effectuée par voie fémorale nécessite de rester allongé quelques heures pour éviter un éventuel hématome. Le plus souvent, le patient peut rentrer à son domicile le soir-même ou le lendemain de l’examen. En cas d’anomalie au niveau du point de ponction (endroit où les sondes ont été introduites), un avis médical est souhaitable.

Merci au Docteur Florian Zores, cardiologue.


Source : JDF Santé