Torticolis : durée, traitement, comment dormir ?

Votre cou est coincé et douloureux ? Vous souffrez peut être d’un torticolis. Les muscles du cou se contractent et se tendent ce qui empêche de bouger normalement. Le torticolis est souvent causé par une mauvaise posture. La plupart du temps, le torticolis s’améliore spontanément au bout de quelques jours. Appliquer de la chaleur peut soulager les symptômes. Dans certains cas, si le torticolis persiste ou s’aggrave, il est important de consulter un médecin. Combien de temps dure un torticolis ? Comment dormir avec ? Comment le soigner ?

Définition : qu’est-ce qu’un torticolis ?

Le torticolis est une manifestation douloureuse du cou bénigne en lien avec des contractures musculaires. L’épisode douloureux est associé à une diminution des mouvements possibles de la tête et du cou. La contracture touche habituellement le muscle sterno-cléido-mastoïdien, situé à la partie antérieure de chaque côté du cou, et qui permet de pencher la tête du côté opposé à sa localisation. 

Qu’est-ce qui peut causer un torticolis ?

Lorsque l’on évoque les cause du torticolis, il est souvent question de « mauvaise position » qui serait prise ou d’un excès d’activité comparativement à ce que réalise d’ordinaire la personne. « En réalité, nous ne connaissons pas trop les causes du torticolis mais nous savons que les cervicalgies sont plus fréquentes chez les personnes sédentaires, qui fument et présentent des troubles du sommeil. A cela peut être également ajouté des facteurs relatifs à l’insatisfaction professionnelle, au stress voire la dépression. »

Comment soigner un torticolis ? 

En cas de torticolis, Frédéric Srour recommande de « continuer à bouger autant que possible la tête et de prendre éventuellement des antalgiques« . Il prévient : « Si mettre un minerve peut soulager la douleur, il convient de ne pas la garder en permanence pour ne pas entrer dans un cycle de kinésiophobie (c’est-à-dire de peur du mouvement) qui augmenterait le risque de cervicalgie chronique ». Il convient d’essayer de faire des petits mouvements simples et non douloureux. La chaleur ayant un effet bénéfique sur les contractures, il est conseillé de protéger le cou en le couvrant, avec une écharpe, ou de le chauffer avec une bouillotte. Il convient de consulter au bout d’une semaine si les symptômes n’ont pas évolué positivement. Des séances de kinésithérapie vous seront alors prescrites car cette une prise en charge qui permet de limiter les traitements médicamenteux. Ceux-ci pourront néanmoins être utilisés « notamment pour aider à dormir » précise Frédéric Srour.

Combien de temps dure un torticolis ?

Un torticolis commun non traumatique dure en général moins d’une semaine.

Comment dormir avec un torticolis ?

La seule recommandation pour dormir lorsque l’on souffre d’une torticolis et celui de « dormir dans la position la plus confortable« . Vous pourrez également vous aider d’antalgiques comme du paracétamol.

C’est quoi un torticolis spasmodique ?

« Le torticolis spasmodique est une maladie rare qui n’a rien à voir avec le torticolis « classique ». » explique Frédéric Srour, kinésithérapeute. Il s’agit d’une maladie neurologique d’origine cérébrale classée dans les dystonies. Cette maladie se manifeste par des mouvements anormaux et incontrôlables de la tête en lien avec des contractions plus ou moins permanentes et douloureuses des muscles du cou. « Ce torticolis rare qui affecte 3/10000 personnes touche indifféremment les hommes et les femmes, précise Frédéric Srour. Des mouvements anormaux de la tête, des douleurs associées à un blocage du cou qui ne s’estompent pas naturellement au bout de 1 à 2 semaines doivent vous amener à consulter. » indique Frédéric Srour. C’est un médecin qui pose ce diagnostic le plus souvent cliniquement. Le suivi est réalisé par un neurologue qui peut être amené à réaliser des injections de toxine botulique et par un kinésithérapeute.

C’est quoi un torticolis congénital ?

Le torticolis congénital est spécifique au nourrisson. « Le bébé présente une asymétrie de positionnement de la tête associée à des difficultés à la réalisation de certains mouvements » explique Frédéric Srour. Le nourrisson présent préférentiellement une position de tête et d’épaule qui est assez figée. Les parents qui s’inquiètent généralement de cette manifestation car elle est souvent associée à une plagiocéphalie (déformation du crâne). Le pédiatre confirmera le diagnostic. Plus la prise en charge en kinésithérapie sera précoce, meilleures seront les résultats. Frédéric Srour recommande aux parents de « faire suivre leur enfant par des professionnels de santé qui connaissent parfaitement cette pathologie et de ne pas faire appel à des médecines alternatives non éprouvées. »

Qu’est-ce qu’un torticolis chronique ?

Le torticolis chronique est un torticolis qui dure plusieurs semaines. « On parle davantage alors de cervicalgie chronique, c’est à dire de douleurs du cou« , précise Frédéric Srour. Au stade chronique, l’aspect figé de la tête est moins souvent présent mais les patients sont handicapés par des douleurs et une difficulté à réaliser certains mouvements de tête sans que cela déclenche leur fasse mal. « Le terme de cervicalgie voulant dire « douleur au cou » c’est le patient qui va poser ce « diagnostic«  » indique Frédéric Srour. Le diagnostic médical, quant à lui, consiste à écarter tout autre cause qu’une cause fonctionnelle (tumeur, maladie inflammatoire, myelopathie …) qui pourrait être à l’origine de la douleur. Le diagnostic en kinésithérapie permettra de déterminer les causes de ces douleurs fonctionnelles (contractures, faiblesse musculaire, découplage oculo-cervical …) et de les traiter. En kinésithérapie, le meilleur traitement est le traitement physique. « Il consiste en la réalisation de séances de kinésithérapie basée sur des exercices spécifiques (du cou, des épaules et des yeux) et l’apprentissage d’exercice, de la thérapie manuelle visant à effectuer un travail complémentaire aux exercices. » précise Frédéric Srour.

Quels sont les symptômes du torticolis ?

Les deux grands symptômes du torticolis sont : des douleurs du cou et une limitation dans certains mouvements. La personne souffrante est dans l’impossibilité de bouger naturellement la tête et en particulier d’effectuer des rotations sans douleur et car le cou est penché d’un côté, légèrement en avant ou en arrière selon la douleur.

Comment éviter le torticolis ?

La meilleure prévention du torticolis est de minimiser les facteurs favorisants en ayant une activité physique régulière, en arrêtant de fumer, en soignant son sommeil, en diminuant les facteurs de stress et en traitant une éventuelle dépression.

Merci à Frédéric Srour, kinésithérapeute.


Source : JDF Santé