Quelles sont les causes des myoclonies d'endormissement ?

Quelle est la définition d’une myoclonie d’endormissement ?

Une myoclonie d’endormissement, aussi appelée une secousse hypnique, est un phénomène physiologique qui correspond à une « contraction musculaire involontaire d’une partie du corps, au moment où on commence à s’endormir ou pendant le sommeil« , définit le Dr Thierry Castera, spécialiste en médecine générale et en pathologie du sommeil. On le place dans la catégorie des myoclonies, qui sont des contractions musculaires involontaires (le hoquet en fait partie par exemple). C’est un phénomène fréquent, dont « on a tous fait l’expérience un jour« , qui peut s’assortir de sursauts et de secousses, et qui est l’inverse d’une paralysie du sommeil.

Quelles maladies provoquent une myoclonie d’endormissement ?

Les myoclonies d’endormissement sont à priori bénignes et leur cause exacte n’est pas toujours connue. Si la plupart des myoclonies du sommeil proviennent de problèmes qui affectent le cerveau d’après l’expert, celle-ci en particulier est « souvent liée à une charge anxieuse« . Certaines situations peuvent aussi favoriser leur apparition :

  • la consommation d’alcool
  • la prise de stimulants comme le café
  • un exercice physique avant le coucher
  • le fait de « ramener » une charge anxieuse chez soi.

Physiologiquement, les myoclonies d’endormissement répondent à l’une de ces stimulations. Nous ne sommes pas censés avoir beaucoup de cortisol dans le sang en fin de journée au début de notre sommeil, et c’est notamment une décharge de cette hormone, connue comme celle du stress, qui provoque le phénomène pendant les phases d’endormissement.

Quels sont les signes d’une myoclonie d’endormissement ?

« Le plus souvent, c’est le partenaire de lit qui s’en aperçoit mais la myoclonie d’endormissement peut être déclenchée par une stimulation extérieure, telles qu’un bruit de klaxon« , témoigne le Dr Thierry Castera. Une myoclonie d’endormissement se manifeste par :

  • des secousses musculaires soudaines des bras, des jambes, et du torse, semblables à des chocs et qui durent peu de temps
  • des spasmes musculaires dans les membres ou généralisés (torse…)
  • une réponse à des stimuli externes comme le bruit
  • un réveil soudain, dans certains cas

Qui consulter ?

Il n’est pas toujours nécessaire de consulter un professionnel de santé, lorsqu’on souffre d’épisodes de myoclonie d’endormissement. Tout dépend de l’intensité et de la répétition surtout du problème. « Les gens qui ont des épisodes myocloniques fréquents, qui affectent leur capacité à s’endormir doivent par contre consulter leur médecin traitant« , préconise le spécialiste du sommeil. C’est l’interrogatoire du médecin généraliste qui permettra d’orienter vers le diagnostic de myoclonie du sommeil, et de trouver la marche à suivre.

Quels examens faire ?

Des examens, comme une prise de sang pour chercher une carence vitaminique ou en fer (souvent en cause dans les mouvements périodiques des jambes) peuvent permettre d’exclure certaines hypothèses, si le diagnostic de myoclonie d’endormissement n’est pas certain. La réorientation vers un spécialiste du sommeil peut être demandée, si le problème est trop gênant. Ce dernier peut demander un électro-encéphalogramme (EEG) pour voir l’activité cérébrale du cerveau, ou une polysomnographie : plusieurs éléments sont branchés sur le corps pendant le sommeil, pour enregistrer plusieurs signaux physiologiques durant le sommeil. Toutefois, ils sont rarement nécessaires dans les cas de myoclonie d’endormissement

Quelles solutions pour traiter les myoclonies d’endormissement ?

« Le traitement va être lié à ce qui est décrit lors de l’interrogatoire des patients« , fait savoir le Dr Thierry Castera. Le plus important est de suivre quelques règles générales d’hygiène de sommeil et de vie. Le médecin déconseille de consommer trop de caféine, de drogues, ou d’alcool et préconise de diminuer son stress via des techniques de relaxation comme la cohérence cardiaque ou la sophrologie. Si le sport peut être un moyen de calmer ses angoisses, il est à éviter juste avant l’heure du sommeil, car le corps est échauffé et la température corporelle augmente, ce qui peut perturber l’endormissement. Le jogging, par exemple, peut participer au développement d’une myoclonie du sommeil car « s’il relaxe la tête, il ne relaxe pas le corps au moment d’aller se coucher« . De la même façon, il est aussi conseillé d’éviter de prendre une douche trop chaude le soir. Si l’anxiété est générée par un traumatisme ou des problèmes psychologiques de fond, consulter un psychologue ou un psychiatre peut aider. Des médicaments, comme des benzodiazépines, peuvent être prescrits en dernier recours lorsque les épisodes sont invalidants, répétés, et gênent à l’initiation du sommeil.

Merci au Dr Thierry Castera, médecin spécialiste au sein de la plateforme Sleep Doctor.


Source : JDF Santé