Quelle est la définition de l’ego en psychologie ?
Le mot ego vient du mot du latin »ego » signifiant »moi » ou »je ». Il désigne la représentation et la conscience que a de soi-même, en tant que personne. « En psychologie, l’ego est considéré comme le fondement de notre personnalité« , explique Line Mourey, psychologue. Sabrina Bizon, psychologue également, apporte quelques précisions. « C’est la partie de la personnalité qui va être responsable de l’image de vous-même, donc de l’image que vous avez de vous et de l’image que vous pensez renvoyer aux autres. Il s’agit de la composante de la personnalité qu’on appelle parfois le »Moi » aux États-Unis« , complète-t-elle.
Qu’est-ce qu’un ego surdimensionné ?
Une personne avec un ego surdimensionné surévalue ses capacités. Elle est convaincue d’être supérieure aux autres et de mériter plus de privilège et d’avantages. Elle est persuadée d’avoir tous les droits. « Il s’agit d’une mauvaise estimation de sa valeur personnelle et de ses compétences. La personne va se croire capable de réaliser des choses alors que ça ne sera pas le cas. Elle a un sentiment excessif, exagéré et une haute opinion d’elle. On peut parfois se demander pour qui elles se prennent. Elles sont perçues comme arrogantes. Le complexe de supériorité, notamment, renvoie à un ego surdimensionné« , détaille Sabrina Bizon. Derrière un ego surdimensionné se cachent souvent une fragilité interne et une faible estime de soi comme le montre la psychologue à travers un exemple. « Si une personne a obtenu un poste grâce à un piston, elle peut avoir des doutes sur le fait qu’elle mérite le poste. Elle va alors être sur la défensive , prendre des positions hautes, en apparence, et surréagir, car dans le fond elle ne se sentira pas légitime« , décrit-elle. L’apparence confiante et assurée n’est donc qu’une illusion et une protection pour combler un vide. « Elles peuvent ne pas être sûre d’elle dans le domaine affectif, elles vont alors surcompenser en cherchant à aller le plus haut possible professionnellement« , affirme la spécialiste. Selon elle, l’ego surdimensionné peut être localisé dans un domaine de la vie (dans la vie professionnelle uniquement) ou se généraliser.
Avoir de l’ego : bien ou pas ?
Line Mourey est catégorique. Tout le monde a de l’ego. En avoir n’est donc, ni bien, ni mal, tout est une question d’expression de cet ego. Pour Sabrina Bizon avoir de l’ego est même une nécessité vitale. Il permet de développer un sentiment de confiance et d’entretenir une image valorisante. « C’est aussi ce qui nous permet de ne pas négliger nos besoins, d’avoir conscience de nos limites. Ne pas en avoir nous conduit à nous faire marcher sur les pieds ou à nous faire maltraiter« , explique la thérapeute.
Comment notre ego peut nous aider ?
Alimenter son ego peut être bénéfique pour notre bien-être ! Une personne pourvue d’un ego « équilibré » va entretenir de bonnes relations interpersonnelles et se sentir apaisée. « Cela va se traduire par des comportements altruistes, une attitude humble, le fait de savoir se remettre en question, de tolérer d’être dans l’ombre dans certaines occasions, de se connaitre en profondeur. C’est se savoir imparfait, l’accepter pour soir et pour autrui », indique Line Mourey. Dans certains milieux concurrentiels, il permet aussi de poser des limites ou de gérer la pression. « Tout dépend de la personnalité, du contexte de vie, de l’activité qu’on exerce. Un chirurgien, par exemple, exerce dans un domaine qui nécessite de prendre des décisions et de gérer la pression. Un ego solide va l’aider à être sûr de lui« , ajoute Sabrina Bizon.
Se détacher de l’égo permet de retrouver une certaine paix intérieure
Comment l’ego peut nous nuire ?
Pour Line Mourey, l’ego peut être le réceptacle de nos fêlures. Il faut donc veiller à ne pas lui laisser le contrôle. « À partir du moment où vous vous sentez « poussé à démontrer que », c’est peut-être l’expression de l’ego. Pour compenser ses fragilités narcissiques, un ego peut pousser la personne à se vanter, à chercher à avoir raison, à contrôler, à avoir un important besoin de reconnaissance ou à se sentir mieux que les autres« , développe notre interlocutrice. Si l’ego s’exprime trop (ou prend trop de place), cela peut nuire à nos relations, voire conduire à un isolement social ou à de la dépression. « Quelqu’un de trop égocentré pourrait entretenir des relations interpersonnelles insatisfaisantes soit, par exemple, en suscitant du rejet par ses pairs (parce que la personne égocentrée pense avoir plus de droit que les autres, plus de privilèges et cela agacé, créer des tensions, des conflits), soit parce qu’elle pense mériter mieux, se sent supérieure et donc repousse les autres« .
Comment développer son ego ?
Plutôt que de le développer, Line Mourey préconise de s’en détacher pour retrouver une certaine paix intérieure. Il est aussi possible de l’écouter uniquement en garde-fou c’est-à-dire pour les situations extrêmes. « Apprendre à mieux se connaître, à identifier les enjeux de son ego et prendre de la distance permet de retrouver une certaine sérénité et de ne plus se laisser envahir par lui« , conseille-t-elle. Selon elle, cela permet à la petite voix intérieure (souvent critique) qui nous pousse à agir par ego de laisser place à « une voix plus douce et plus confiante qui permet de se reconnecter à soi et de s’épanouir« . Sabrina Bizon, quant à elle, avance qu’il est possible de le développer en travaillant sur notre confiance. « Chez un patient qui a un ego trop faible, on va chercher à repérer les facteurs de stress, les éléments qui mettent mal à l’aise pour transformer la situation. Je ne vais pas chercher frontalement à développer l’ego mais je vais l’amener à être conscient de ses points forts – pour capitaliser dessus – et de ses points faibles – pour éviter de le mettre en difficulté. Quand les patients sont motivés, les thérapies peuvent être courtes et apporter un réel mieux-être ».
Merci à Line Mourey et à Sabrina Bizon, psychologues.
Source : JDF Santé
