Douleur du mollet : le signe de quoi ?

Qui n’a jamais eu mal au mollet ? Après une séance de sport ? Au repos ? Cette douleur est fréquente et peut résulter de nombreuses causes : crampe, courbature, élongation, déchirure… Elle est en général bénigne. Attention toutefois, si la douleur irradie vers la cuisse, on peut soupçonner une phlébite. Quelles sont les causes d’une douleur au mollet ? Comment la soulager ?

Que signifie une douleur au mollet après le sport ?

Courbature. « S’il y a douleur au mollet suite à une activité sportive, cela peut être une courbature ou une contracture. Les causes sont le manque d’échauffement, d’étirement, d’hydratation, ou une activité trop intense », explique la docteure Amina Fouzai, médecin du sport. Les douleurs apparaissent dans les 24 heures, et on les différencie par l’intensité de la douleur et le temps pour se remettre. « Les douleurs aux mollets touchent souvent les coureurs lors d’un sprint », précise-t-elle.

Ensuite, il y a les élongations musculaires : ce sont les fibres du muscle qui se déchirent pendant l’activité. Cela entraîne une douleur brutale pendant l’effort, et un boitage plus ou moins important selon la gravité. « Une élongation demande un arrêt sportif de 21 jours. Une déchirure (ou claquage), c’est la catégorie au-dessus. L’arrêt sera plus long : 45 jours », détaille-t-elle.

► Dans les cas les plus graves, il y a la rupture musculaire. C’est une douleur brutale pendant l’effort : impossible de poser le pied à terre. « Quand le muscle se dé-insère complètement du mollet et s’arrache. On appelle ça le tennis leg (jambe du tennisman), car cela arrive souvent à ces sportifs. » Il y a alors entre 8 et 12 semaines d’arrêt. La différence entre le claquage et la rupture se fait sur échographie. Quand il y a ce genre de d’accident, il faut prendre tout de suite les premières mesures : « Glacer immédiatement, surélever la jambe, puis compresser avec une bande pour éviter l’hématome. Ensuite, il faut consulter », recommande la médecin. « Le spécialiste fera faire une échographie musculaire, puis prescrira un traitement antidouleur et anti-inflammatoire, et enfin une rééducation chez le kiné. »

Que signifie une douleur au mollet qui irradie vers la cuisse ?

Une douleur du mollet, qui peut remonter sur la cuisse, peut aussi être le signe d’une pathologie, en général la thrombose veineuse profonde, ou phlébite. « Il s’agit d’un caillou de sang au niveau d’une veine dans le membre inférieur, et qui va bloquer le retour veineux« , explique la docteure. Les causes classiques sont les longs voyages, où l’on reste en position assise ou couché de manière prolongée. La phlébite ne touche généralement qu’une seule jambe et provoque une douleur spontanée du mollet, augmentée à sa palpation. La douleur peut parfois être provoquée en relevant l’avant-pied. Il peut aussi il y avoir un gonflement du mollet, une sensation de chaleur, une rougeur, voire parfois une fièvre.

Que signifie une douleur en bas du mollet et au talon ?

Une douleur au bas du mollet et à la cheville ou au talon, indique certainement une rupture du talon d’Achille. En effet, celui-ci est attaché entre le muscle et l’os, derrière la cheville. La rupture se fait en général lors de la réception d’un saut. « Il y alors des douleurs importantes derrière le mollet, le patient va boiter, les signes cliniques montrent qu’il a rompu le tendon », explique Amina Fouzai.

Quels examens permettent de poser le diagnostic ?

Le médecin procède à une observation physique du mollet pour déterminer l’origine de la douleur. Le contexte est évocateur de la pathologie en cause (traumatisme récent, âge avancé, antécédent de phlébite, immobilisation prolongée ou chirurgie récente sont des facteurs de risque de phlébite). En général, la cause la plus répandue est la crampe musculaire, contraction involontaire survenant lors d’un effort physique. Comme vu précédemment, il peut aussi s’agir de blessures musculaires comme un claquage ou déchirure musculaire ou d’une cause ligamentaire comme une élongation. D’autres raisons peuvent encore en être à l’origine, comme des problèmes de mauvaise circulation sanguine (insuffisance veineuse), des varices… Dans les cas les plus graves, la formation d’un caillot de sang dans les veines du membre inférieur, également appelé thrombose veineuse ou phlébite est en cause. Un dosage biologique négatif des D-Dimères permet de confirmer, ou pas, l’hypothèse de phlébite. En cas de persistance du doute, une échographie doppler des membres inférieurs permet de mettre en évidence la lésion. Si c’est le cas, la recherche de la principale complication de la phlébite, l’embolie pulmonaire, doit également être réalisée.

Comment soulager une douleur au mollet ?

Il existe autant de traitement que de causes de douleurs au mollet. Dans le cas d’une douleur musculaire, le traitement repose sur la prise d’antalgiques et parfois des séances de kinésithérapies. Dans le cas d’une phlébite, le port de bas de contention et la prise d’un traitement anticoagulant sur une durée fixée en fonction du contexte sont incontournables.

Comment prévenir une douleur au mollet ?

En cas de phlébite, la marche favorise la bonne circulation sanguine dans les membres inférieurs, de même qu’une surélévation des jambes, qui peut être parfois nécessaire. Des bas de contention sont aussi utilisés. En cas de risque de survenue d’une phlébite, un traitement anticoagulant peut être prescrit pour quelque temps. « En cas de douleur dues à une activité physique, l’échauffement, les étirements, ainsi qu’une bonne hydratation sont indispensables », insiste la docteure du sport.

Merci au docteure Amina Fouzai, médecin du sport.


Source : JDF Santé