L’opium est un stupéfiant qui peut être prescrit par un médecin dans le traitement d’une douleur. Lorsque son usage est détourné en drogue, il peut être fumé ou avalé et provoque un sentiment d’euphorie et de plaisir. En dehors des risques pour la santé et l’impact sur la vie sociale, la prise d’opium peut causer une dépendance dont il est difficile de sortir. Quelles sont les conséquences de l’opium ? A partir de quelle dose d’opium risque-t-on l’overdose ? Quels sont les effets de l’opium ? Comment réussir son sevrage ?
Définition : c’est quoi l’opium ?
L’opium est obtenu à partir de la sève (ou « latex ») des graines immatures du pavot. Il est particulièrement utilisé au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est pour détendre, soulager la douleur et lors de rites spirituels. Dans son usage détourné, il est généralement fumé ou avalé et engendre un sentiment d’euphorie et de plaisir. Sous contrôle médical, il est utilisé dans certains médicaments antalgiques pour soulager des douleurs particulièrement résistantes à d’autres médicaments. Ces facultés sont octroyées par la composition même de l’opium qui est constitué de phénanthrènes et de benzylisoquinolines. Il est à l’origine de la synthèse de l’héroïne, de la morphine et de la codéine. C’est pourquoi il est rarement disponible sous sa forme initiale en dehors des pays de production.
Comment est pris l’opium ?
L’opium est un stupéfiant qui peut être prescrit par un médecin dans le traitement d’une douleur. Lors de son usage détourné, il est utilisé par les consommateurs sous forme d’inhalation avec une pipe à opium, ou mélangé à une cigarette sous forme de joint.
Quels effets après la prise d’opium ?
Les effets sont en général très rapides après la prise, en particulier sous la forme inhalée et persiste pendant 3 à 6 heures. L’usager ressent rapidement un effet relaxant, anxiolytique et sédatif qui lui procure un bien-être intense. À plus forte dose, il peut même ressentir des hallucinations.
Quels sont les effets sur le long terme de l’opium ?
À long terme, l’utilisation répétée de l’opium provoque les mêmes effets que tous les morphiniques, à savoir une constipation, des troubles de la libido et du cycle menstruel. La dépendance est en général très rapide, avec un phénomène d’habituation et d’accoutumance, c’est-à-dire que le consommateur doit sans arrêt augmenter les doses et la fréquence pour ressentir le même effet. Les conséquences sur sa vie personnelle et professionnelle s’installent rapidement, avec un risque de marginalisation, de problème judiciaire, et de conflit avec l’entourage.
Quels sont les risques de l’opium en cas de grossesse ?
D’après le CRAT (Centre de référence sur les agents tératogènes), si une femme enceinte consomme de l’opium, les risques ne sont pas malformatifs mais plutôt l’induction d’un syndrome de sevrage de l’enfant à la naissance ainsi qu’un stress important pendant la grossesse, lie à l’addiction, qui est susceptible de provoquer des accouchements prématurés et des fausses couches. Il est donc préférable d’être traitée par un traitement substitutif pendant toute cette période.
Quels sont les conséquences de la dépendance à l’opium ?
À la suite d’un usage répété, sans contrôle médical, la consommation d’opium peut induire une dépendance. Tout comme pour l’héroïne, le consommateur ressent la nécessité d’augmenter les doses, d’abord en quantité, puis en fréquence pour retrouver les mêmes effets. La violence du manque est très souvent à l’origine d’une nouvelle consommation, alimentant ainsi la dépendance et l’obsession des pensées du consommateur. Les conséquences sur la vie personnelle et professionnelle sont en général rapides et peuvent mener à la précarité, à des difficultés financières, familiales et judiciaires.
Comment se passe le sevrage de l’opium ?
En cas d’arrêt d’une consommation régulière d’opium, un syndrome de manque important apparaît. Il est habituellement très intense et douloureux, et peut durer parfois plus d’une semaine mais il ne constitue pas un risque mortel. Dans les heures qui suivent la disparition des effets : le consommateur se met à avoir un larmoiement, un écoulement nasal, il baille, se sent nauséeux, peut avoir des vomissements, des diarrhées, des crampes musculaires, des douleurs profondes des membres, des douleurs lombaires et abdominales, des sueurs, des frissons, et une sensation de chaud et de froid. Ses pupilles sont dilatées (contrairement à ce qu’il se produit lors de la consommation) et il ressent un sentiment de malaise et d’angoisse accompagnés d’une insomnie importante.
Comment réussir un sevrage à l’opium ?
Pour aider les consommateurs dépendants à l’opium dans leur sevrage, un traitement de substitution est disponible depuis 1994 : la méthadone et la buprénorphine (Subutex®). Le but de ce traitement prescrit sur ordonnance est de limiter les symptômes de manque et la rechute à long terme. Il permet de vivre une vie normale et de traiter les envies de consommer. Pour la prescription et la délivrance du traitement, une prise en charge par un addictologue en libéral, à l’hôpital ou dans un CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) est préférable. Une psychothérapie et une prise en charge sociale sont aussi recommandées pour soigner cette addiction. Certaines thérapies comme la TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale) ont fait leur preuve dans ce type d’addiction.
Pour éviter la transmission de certaines infections comme le VIH, l’Hépatite B et C, la tuberculose, les herpès, Staphylocoques, champignons, candidoses, ou la grippe, il existe à présent un kit gratuit destiné aux fumeurs d’opium (et de crack). Disponible dans tous les CSAPA, les CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues) et les pharmacies, il contient une pipe et des éléments à usage personnel pour éviter le partage de matériel. Il permet d’éviter de fabriquer soi-même sa pipe avec du matériel dangereux.
Opium et overdose : à partir de quelle quantité ?
L’overdose à l’opium peut apparaître dès la première utilisation si celle-ci dépasse la dose tolérée par le consommateur. Lorsque la consommation est plus fréquente, il n’est pas rare que l’usager dépendant ait besoin d’augmenter les doses pour ressentir le même effet et passer ainsi d’un gramme à 30 grammes d’opium par jour par exemple.
► Étant donné le risque d’overdose et d’hallucinations en lien avec la consommation d’opium, il est recommandé de ne pas consommer seul, mais toujours avec des personnes pouvant donner l’alerte si nécessaire. Évitez aussi les mélanges d’opiacés, en particulier avec l’héroïne et la méthadone car vous risquez alors un surdosage potentiellement mortelle.
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Source : JDF Santé