Pneumologue : tout savoir sur le médecin des poumons

Un pneumologue est le médecin spécialiste des poumons et des maladies pulmonaires. Quel est son rôle concrètement ? Pourquoi aller le voir ? Comment se déroule une consultation chez un pneumologue ? Quel est le tarif d’un pneumologue ? 

Quel est le rôle d’un pneumologue ?

Le pneumologue est spécialiste en pneumologie, une spécialité médicale qui couvre les maladies des poumons, mais aussi les voies respiratoires. Les poumons font partie des organes les plus importants du corps humain. Ils peuvent donc être touchés par de nombreuses pathologies, que ça doit directement ou indirectement. « Cela va du simple asthme au cancer des poumons, en passant par les maladies infectieuses, les apnées du sommeil ou encore toute maladie engendrant des problèmes pulmonaires« , explique le Dr Jean-Baptiste Stern, pneumologue à l’Institut mutualiste Montsouris de Paris. Le pneumologue doit donc avoir de grandes connaissances dans la médecine générale. C’est pourquoi certains décident de se spécialiser, par exemple dans pneumologie interventionnelle (qui consiste par exemple à enlever un corps étranger dans une bronche) ou dans la pneumologie du sommeil (pour guérir les apnées du sommeil par exemple).

En plus des poumons, le domaine de la pneumologie englobe toutes les voies respiratoires : les bronches, la trachée, le diaphragme, mais aussi la plèvre. Il s’agit de deux feuillets qui enveloppent les poumons, appelés la plèvre viscérale et la plèvre pariétale. Les pathologies pulmonaires peuvent toucher tout le monde (certains médecins se spécialisent dans la prise en charge des jeunes enfants) mais il existe certains facteurs de risque reconnus pour engendrer des problèmes pulmonaires. Il s’agit bien évidemment du tabagisme (actif, mais aussi passif) et de l’exposition à certaines substances dans son poste de travail.

Quand aller voir un pneumologue ?

« Cette spécialité est assez large, puisqu’elle englobe de nombreuses pathologies, explique Jean-Baptiste Stern. On peut le consulter par exemple en cas de :

  • Bronchite chronique
  • Asthme
  • Maladies infectieuses (tuberculose, pneumonie, abcès du poumon…)
  • Maladies rhumatologiques qui s’accompagnent de problèmes pulmonaires
  • Mucoviscidose
  • Troubles respiratoires liés à des maladies systémiques (vascularites, connectivites, sarcoïdose…)
  • Maladies neuromusculaires avec des symptômes respiratoires.

Il est également apte à diagnostiquer et soigner les cancers des poumons, des bronches ou de la plèvre. Enfin, ce spécialiste peut également prendre en charge les troubles du sommeil, comme l’apnée ou le ronflement. Le médecin pneumologue doit donc connaître la médecine de façon très large.

Face à quels symptômes doit-on consulter un pneumologue ?

« Généralement, avant de consulter, on demande l’avis de notre médecin traitant. C’est lui qui va orienter le patient vers un pneumologue« , explique le spécialiste. Mais certains signes respiratoires doivent alerter et peuvent justifier une consultation directement chez le pneumologue, surtout dans les endroits où les médecins généralistes sont surbookés : 

  • Une toux persistante
  • Des crachats de sang
  • Des douleurs thoraciques qui persistent.

Le pneumologue peut aussi faire passer des examens pour diagnostiquer un asthme ou une bronchite chronique. Ceux-ci s’appellent les épreuves fonctionnelles respiratoires, et consistent à prendre des mesures du souffle en mesurant le taux d’oxygène et de gaz carbonique.

Comment se déroule une consultation chez un pneumologue ?

► Au début de la consultation, le professionnel fait un interrogatoire médical au patient. « Au début de la consultation, on interroge le patient sur ses habitudes, explique le pneumologue, notamment pour savoir s’il est fumeur ou s’il est exposé à la poussière. Par exemple, il y a des gens qui travaillent le goudron sans masque, cela peut exposer à des maladies pulmonaires« , détaille le spécialiste. Ensuite, le médecin interroge le patient sur toutes les autres maladies dont le patient est atteint, « diabète, tension et cholestérol sont la triade de base, par exemple, les personnes diabétiques sont plus susceptibles de faire des infections respiratoires« , précise-t-il. Le médecin doit aussi vérifier que le patient n’a pas de problème cardiaque, ou ne prend pas un médicament (par exemple souvent ceux qui font baisser la tension) qui entraîne des toux : c’est un motif fréquent de consultation.

► Une fois que le praticien a connaissance de tous les antécédents du patient, il l’interroge sur les symptômes qui l’ont conduit à consulter : « s’il y a plusieurs symptômes, quels sont-ils exactement, quand ont-ils débutés…

► « Ensuite, on passe rapidement à l’imagerie : on fait généralement une radio et un scanner« , détaille Jean-Baptiste Stern. S’il y a une anomalie radiologique ou si le malade crache du sang, le médecin peut faire des examens complémentaires comme une fibroscopie des bronches. Pratiquée sous anesthésie locale, elle permet de visualiser l’intérieur des poumons en introduisant par le nez ou la bouche un tube flexible avec une caméra, nommé fibroscope. Certains pneumologues pratiquent aussi de nouvelles techniques d’examens, par exemple les échographies des bronches, qui permettent de diagnostiquer les petites lésions pulmonaires. Cela s’appelle une échographie endobronchique (en anglais Endobronchial ultrasonography ou EBUS). A la suite de tous ces examens, le médecin peut faire un premier diagnostic et prescrire des médicaments si besoin.

Que doit-on apporter chez son pneumologue ?

Le plus important est de ne pas oublier d’apporter son dossier médical, pour que le pneumologue ait le plus de renseignements possibles sur les antécédents et la santé actuelle du patient. Même des anciennes radios du thorax peuvent lui fournir des informations utiles.

Quel est le prix d’une consultation ? Est-ce remboursé ?

Le prix d’une consultation dépend tout d’abord des examens pratiqués par le spécialiste. S’il y a une EFR (épreuve fonctionnelle respiratoire) ou une fibroscopie à faire, cela coûtera plus cher qu’une simple radio. Néanmoins, tous ces actes sont remboursés par la Sécurité sociale à 70% si vous avez suivi le parcours de soins coordonné (si vous êtes passé par votre généraliste avant). Sinon, vous ne serez remboursé qu’à hauteur de 30%. Attention, si votre professionnel est conventionné secteur 2, il peut pratiquer le dépassement d’honoraires, mais vous ne serez remboursé que sur la base d’une consultation normale, toujours à 70% si vous avez suivi le parcours de soins coordonné et 30% dans le cas contraire. Si vous avez une mutuelle, elle se chargera de rembourser le reste en fonction des taux dans votre contrat. Avant de choisir son médecin, il vaut donc mieux vérifier son secteur et ses prix.

Quelles études pour devenir pneumologue ?

Pour devenir pneumologue, il faut commencer par suivre des études de médecine après avoir obtenu son baccalauréat (scientifique de préférence). Après les 6 années de tronc commun, l’étudiant en médecine doit passer les épreuves classantes nationales. Le classement de ces épreuves permet de choisir la spécialité désiré et le lieu d’exercice : mieux on est placé, plus on a de chances d’avoir la spécialité que l’on désire. Pour être pneumologue, il faut choisir l’internat en pneumologie. Celui-ci dure 4 ans. A la fin de ces quatre années, l’étudiant obtiendra un diplôme d’études spécialisées (DES) en pneumologie, mais ce n’est pas encore terminé : la dernière étape à franchir pour porter le titre de docteur est la thèse doctorale. Après avoir soutenu sa thèse de recherche, l’étudiant est officiellement docteur pneumologue.

Merci au Dr Jean-Baptiste Stern, pneumologue à l’Institut mutualiste Montsouris de Paris.


Source : JDF Santé