Définition : c’est quoi l’apragmatisme ?
L’apragmatisme, dont l’étymologie vient du grec pragma, -atos (action d’entreprendre), est un symptôme psychiatrique se traduisant par une incapacité à entreprendre des actions. « Il s’agit d’un trouble d’origine psychique. Pour les personnes qui souffrent de ce trouble, le maintien d’une activité et d’un comportement bien adapté aux besoins et aux conditions de vie est extrêmement difficile », explique Ermina Ofidou. Pour la psychologue, il est nécessaire de se le distinguer de l’aboulie. « L’aboulie est un trouble de motivation alors que l’apragmatisme est une incapacité à entreprendre les actions. Le sujet a envie de réaliser des tâches, mais il se sent incapable de le faire. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de perte de volonté », précise-t-elle.
Quelles sont les causes de l’apragmatisme ?
L’apragmatisme n’est pas une maladie, mais un symptôme. « Il se rencontre principalement au cours des pathologies neuropsychiatriques et, notamment, dans certaines psychoses, plus particulièrement dans la schizophrénie« , explique la spécialiste. Selon elle, il est aussi possible de constater ce symptôme chez les personnes ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme ou souffrant de troubles névrotiques. « Certaines personnes présentent des formes transitoires d’apragmatisme au cours de certaines dépressions sévères. C’est pour cette raison que je trouve important d’étudier la forme dont il s’agit afin de mieux accompagner le patient », souligne la psychothérapeute.
Quels sont les symptômes de l’apragmatisme ?
Les symptômes s’expriment par une incapacité à entreprendre des actions, une perte d’initiative motrice et une inaction prolongée. « Le patient peut, par exemple, rester au lit pendant des heures alors que rien ne le justifie sur un plan somatique », note la psychologue clinicienne.
Comment diagnostique-t-on l’apragmatisme ?
Souvent, ce sont les symptômes qui conduisent le patient à consulter un professionnel de santé. « Nous pouvons nommer ce symptôme lors d’une consultation de psychologie », détaille Ermina Ofidou. La spécialiste explique qu’ensuite le patient est orienté vers un psychiatre quand l’état nécessite un avis médical.
Quelle est la prise en charge de l’apragmatisme ?
La prise en charge dépend de la pathologie et du patient. « En règle générale, je recommande une prise en charge psychologique. La plupart du temps, celle-ci est accompagnée d’une prise en charge psychiatrique, car ce type de symptôme nécessite majoritairement un traitement, explique la psychologue. Les entretiens avec les patients qui souffrent d’apragmatisme sont souvent vides ou avec peu d’élaboration. C’est pourquoi je trouve important de commencer par des entretiens un peu plus courts. Parfois nous utilisons des médiations afin de favoriser l’élaboration« .
Merci à Ermina Ofidou, psychologue clinicienne et psychothérapeute.
Source : JDF Santé