Définition : qu’est-ce que l’auto-havening ?
L’auto-havening est l’autoapplication des gestes de havening pour réduire le stress, développer la confiance en soi, l’optimisme et les émotions positives. Il découle de l’havening, une thérapie psychosensorielle basée sur la neurobiologie, notamment utilisée pour traiter les traumatismes. « Cette technique développée par Dr Ronald Ruden s’appuie sur nos réactions neurologiques au toucher. Certains gestes comme les caresses sur le visage, les bras et les mains sont naturellement réconfortants et apaisants. Ils donnent le sentiment d’être dans un havre de paix (d’où le nom ‘havening’)« , détaille Susan Cortese, formatrice, praticienne en techniques de havening et maitre-praticienne en PNL. « Le Dr Ruden a découvert qu’ils apportent des changements neurochimiques et peuvent générer des modifications d’encodage des souvenirs traumatiques« , poursuit la praticienne. Le havening est ainsi pratiqué par un praticien de havening pour traiter des troubles émotionnels tandis qu’avec l’auto-havening « on prend soin de sa santé mentale au quotidien de la même manière qu’on peut pratiquer du sport pour muscler le corps ».
Comment pratiquer l’auto-havening ?
Une séance d’auto-havening combine les gestes de havening et les exercices mentaux. Les différents types de toucher consistent à se caresser les bras, de l’épaule au coude, et le visage, et à se frotter les mains. « On met nos doigts sur nos joues et sur le front et on caresse doucement comme si on applique une crème. On va aussi exercer des frictions avec les deux mains« , explique la coach. Elle résume la technique en quelques étapes : la formulation de l’objectif de la séance – ce que vous souhaitez modifier en vous (un apaisement, plus de confiance…), la sélection de la séance et la mise en pratique l’exercice en adéquation avec l’objectif. La séance se termine en se focalisant sur un état émotionnel positif. « Lorsqu’on est stressé, par exemple, on pratique un « sauvetage de l’amygdale » pour se calmer. On applique le toucher havening tout en réalisant des exercices mentaux de distraction. Il est ainsi possible de compter, de chanter ou tout simplement de lister des objets pendant quelques minutes« , explique la spécialiste avant d’ajouter ; « Combiner ces gestes aux activités mentales va produire un changement électrochimique dans le cerveau et calmer, dans ce cas précis, l’amygdale, la partie de notre cerveau impliquée dans les émotions fortes« . D’autres séances proposent de formuler les ressentis pour ancrer l’état émotionnel. « Certains exercices d’auto-havening comprennent aussi des méditations guidées, la méditation de pleine conscience« , complète la professionnelle.
Quelle est l’efficacité ?
Les techniques de havening, fondées sur les neurosciences, sont récentes. « Après une décennie de recherches, le Dr Ruden a publié ses travaux dans l’ouvrage »Quand le passé est toujours présent », il y a tout juste 10 ans. Ses études montrent que les réactions de stress, liées à un évènement traumatique, se réduisent suite à une session de havening. Les psychiatres et psychologues utilisent d’ores et déjà ces techniques avec des résultats semblables à ceux obtenus avec l’EMDR« , détaille Susan Cortese à propos de l’efficacité de la méthode. Selon elle, les études du Dr Ruden ont montré que le toucher déclenche la production d’ondes Delta dans le cerveau, qui à leur tour déclenchent des réactions dans l’amygdale qui dépotentialisent les récepteurs dans lesquels l’évènement traumatique est encodé. « La technique peut désactiver le traumatisme dans le système limbique, ce qui diminue les symptômes. Il décode le contenu émotionnel des souvenirs traumatiques dans l’amygdale« , souligne la coach.
Qui peut pratiquer l’auto-havening ?
Si le havening est pratiqué par des professionnels (coachs, sophrologues, professionnels de santé, hypnothérapeutes….) afin de traiter des troubles émotionnels comme les phobies, le stress post-traumatique ou les douleurs chroniques, l’auto-havening peut être pratiqué par tous chez soi. « Il permet d’atteindre différents objectifs de mieux-être comme la baisse du stress, plus de gratitude, de créativité, de confiance en soi ou d’émotions mobilisatrices« , indique la praticienne.
Y a-t-il des risques ou des contre-indications ?
L’usage de l’auto-havening ne comporte pas de risques. L’autrice tient cependant à préciser : « Il n’est pas recommandé pour guérir un traumatisme lourd ou pour soigner une maladie mentale. Pour ces pathologies, il est nécessaire de voir un professionnel ».
Comment cultiver le havening sur le long terme ?
Selon Susan Cortese, il est possible de pratiquer l’auto-havening sur le long terme exactement comme pour toute autre pratique de bien-être. « Vous pouvez le faire tous les jours, comme une routine pour développer la zénitude et le bien-être. On peut changer d’exercices. Les résultats de certaines séances – comme le sauvetage de l’amygdale – sont visibles en 5 minutes, mais il est essentiel de le pratiquer avec régularité pour que les effets durent« , conseille la coach.
Merci à Susan Cortese, formatrice, praticienne en techniques de havening, coach et maitre-praticienne en PNL.
Source : JDF Santé