Définition : c’est quoi la graisse abdominale ?
La graisse abdominale correspond à la graisse qui est localisée au niveau de l’abdomen. Elle peut être visible, c’est la fameuse « bedaine » mais aussi invisible quand elle se loge à l’intérieur de l’abdomen, autour des intestins ou du foie. « Cette graisse est la plus toxique » indique le Dr Boris Hansel, endocrinologue. On l’appelle « graisse viscérale ».
Comment savoir si on a trop de graisse à l’intérieur de l’abdomen ?
« Il n’y a pas de techniques qui permettent de mesurer la graisse viscérale directement », répond le spécialiste. C’est en fait l’existence de petites anomalies (excès de cholestérol, glycémie à jeun, tension artérielle trop haute…) associées à un tour de taille augmenté qui peut évoquer la présence de graisse dans les organes. En France, les autorités de santé définissent l’obésité abdominale par un tour de taille supérieur ou égale à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes.
Quelles sont les femmes à risque d’avoir de la graisse abdominale ?
Les personnes sédentaires, en ménopause et celles qui ont un terrain génétique (contre lequel on ne peut rien) propice à la graisse abdominale. « Les femmes qui fument, qui dorment peu et sont stressées sont aussi plus à risque » ajoute le médecin.
L’âge est-il un facteur de risque ?
« Non, l’avancée dans l’âge ne favorise pas la graisse viscérale, répond le Dr Hansel, mais les évolutions hormonales qui surviennent avec l’âge oui. » A la ménopause par exemple, les modifications hormonales favorisent l’accumulation de graisse au niveau de l’abdomen.
Quelles maladies sont liées à l’excès de graisse abdominale ?
La présence excessive de graisse au niveau de l’abdomen peut engendrer : une élévation de la tension artérielle, un excès de triglycérides, un excès de sucre dans le sang. A la longue, des maladies peuvent survenir. Les deux premières sont le diabète et les maladies cardiovasculaires, en particulier les maladies coronaires comme l’infarctus. Ensuite, le foie avec la maladie du foie gras ou maladie du soda qui caractérise l’accumulation de graisse à l’intérieur du foie et qui peut évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie. « Ensuite il y a les apnées du sommeil qui concernent davantage les gens qui ont un excès de graisse abdominale, et les ovaires polykystiques pour les femmes qui sont la première cause d’infertilité » constate le Dr Hansel.
Comment la graisse viscérale devient-elle nocive pour le corps ?
La graisse viscérale déverse des acides gras dans le sang qui ont des effets toxiques au niveau des organes qui participent à la fabrication et à l’utilisation du sucre. De plus, elle fabrique des substances appelées « adipokines » qui en excès (notamment lors d’une obésité viscérale) deviennent aussi toxiques et pourraient conduire au syndrome métabolique.
Comment éliminer la graisse viscérale qui est profonde ?
« La graisse viscérale est probablement celle qui est la plus facile à faire partir, c’est une graisse très mobile, elle se stocke rapidement mais se déstocke aussi rapidement. Ce qui va être efficace c’est l’activité physique d’endurance avec une certaine intensité, durée et fréquence par semaine. Deuxièmement, la réduction des apports caloriques. La troisième chose c’est le sommeil qui joue aussi un rôle là-dessus » répond le Dr Hansel.
Ce que l’on ne sait pas : « Le tabac protège de la prise de poids mais sur le long terme il favorise la graisse dans le ventre. A poids égal, une personne qui fume va avoir un tour de taille en moyenne plus élevé que celles qui ne fument pas. »
Merci au Dr Boris Hansel, endocrinologue.
Source : JDF Santé