Définition : c’est quoi la lordose ?
On appelle « une lordose » (ou concavité dorsale ou postérieure) la courbure convexe en avant de la colonne vertébrale. Il s’agit d’une courbure physiologique du corps. La lordose peut être cervicale ou lombaire. « La colonne vertébrale n’est pas un simple empilement vertical de vertèbres. Elle est constituée de 3 courbures physiologiques normales qui permettent de repartir le poids du corps de manière harmonieuse et indispensables à la bipédie et à la marche tête haute« , explique le Dr Jérémy Maillet, rhumatologue et chef de clinique à l’hôpital Lariboisière de Paris.
Schéma d’une lordose
C’est quoi une lordose lombaire ?
On parle de lordose lombaire pour désigner la courbure convexe de la colonne vertébrale au milieu du dos.
C’est quoi une lordose cervicale ?
La lordose cervicale définit la courbure convexe de la colonne au niveau du cou.
C’est quoi une cyphose thoracique ?
Au niveau thoracique, la courbure normale est concave et non convexe, on parle alors de cyphose et non plus de lordose.
C’est quoi une hyperlordose ?
Si la lordose est totalement physiologique, l’hyperlordose correspond à une accentuation de cette courbure qui peut devenir pathologique. Dans les faits et par abus de langage certains emploie à tort le mot de lordose à la place d’hyperlordose. Une hyperlordose très accentuée peut, sur le long terme, évoluer vers une répartition anormale des contraintes sur une partie de la colonne vertébrale et être responsable d’arthrose elle-même responsable de douleurs.
Quels sont les symptômes d’une hyperlordose ?
Si l’hyperlordose n’est pas symptomatique en elle-même, elle peut néanmoins le devenir. En effet « elle favorise la survenue de tensions musculaires et d’arthrose rachidienne elles même responsables de douleurs lombaires (lombalgies). Elle est plus fréquente dans la population noire et s’associe souvent avec un canal lombaire étroit (espace où passe les racines nerveuses) qui peut être source de lombosciatiques », explique le Dr Maillet. Mais la plupart des hyperlordoses ne sont ni douloureuses ni invalidantes.
Quelle différence entre une lordose et une scoliose ?
L’hyperlordose et la scoliose sont 2 entités totalement différentes qui peuvent être associées. La scoliose est systématiquement recherchée par le médecin généraliste au moment de la puberté et se manifeste par une déformation de la colonne vertébrale dans les 3 plans de l’espace. A l’examen clinique, le spécialiste pourra affirmer le diagnostic en constatant l’existence d’une bosse souvent thoracique droite ou gauche (la gibbosité). Il est dans ce cas nécessaire de faire des clichés radiographiques pour guider la prise en charge thérapeutique avec notamment la mise en place d’un corset.
Comment diagnostique-t-on une hyperlordose ?
Le diagnostic d’hyperlordose est clinique car la cambrure excessive attire l’œil du spécialiste. Le médecin peut en cas de doute diagnostic réaliser une série de mesure (métrologies) confirmant une courbure exagérée. « Aucun examen complémentaire n’est nécessaire tant qu’il n’y a pas de manifestation clinique, précise le Dr Maillet. En cas de lombalgies ou de lombosciatiques n’évoluant pas favorablement après plusieurs semaines de traitement médical, il est recommandé de faire une radiographie standard.«
Comment soigner une hyperlordose ?
En l’absence de symptômes, aucun traitement n’est justifié. « En cas de lombalgie, le traitement médical associe une contention lombaire (ceinture élastique), des antalgiques et des anti-inflammatoires pendant une courte durée en vérifiant leurs tolérances. La kinésithérapie sera antalgique dans un premier temps (physiotherapie) puis associera un travail de renforcement musculaire. En cas de persistance des douleurs malgré ce traitement et en fonction des résultats de l’imagerie, il pourra être proposé des gestes locaux (infiltrations) » explique le spécialiste. Les interventions chirurgicales ne seront réalisées qu’en dernier recours en cas de lombosciatiques invalidantes et résistantes au traitement médical.
Quels exercices pour soigner une hyperlordose ?
Comme le précise le rhumatologue, les exercices de kinésithérapie et de musculation sont primordiaux dans la prise en charge des lombalgies et lombosciatiques. « Ils permettent de corriger un éventuel trouble postural, de renforcer les muscles de la sangle abdominale et les érecteurs du rachis. Une bonne musculature de la sangle abdominale et une prévention des situations à risque par la modification des postures sont gageurs d’une réduction des crises douloureuses. » Les exercices de musculation viseront alors à renforcer la sangle abdominale ainsi que la musculature dorso-lombaire.
Merci au Dr Jérémy Maillet, Rhumatologue et chef de clinique à l’hôpital Lariboisière de Paris.
Source : JDF Santé