« En général, une personne qualifiée de « mauvaise » est perçue comme ayant des intentions ou des comportements nuisibles, égoïstes ou malveillants envers les autres » commence Florence Bernard, psychothérapeute et éditrice aux éditions Quantum Way. Plus que la personne en elle-même « c’est un comportement qui peut être mauvais, blessant, toxique et derrière un « comportement mauvais », il y a souvent une blessure d’enfant, une souffrance inavouable, une part d’ombre qu’on ne veut pas montrer ».
On parle donc de comportements mauvais et non de personnes mauvaises. Richard Schwartz, le créateur de l’IFS (Système familial intérieur) explique qu’aucune partie de nous n’est mauvaise. « Même nos parties les plus sombres, nos parties qui peuvent devenir violentes, méchantes, écraser les autres, dénigrer ou juger… Toutes ces parties que l’on peut identifier par nos comportements, nos addictions, nos obsessions, nos compulsions, nos habitudes ou nos traits de personnalité, toutes ces parties qu’on pourrait qualifier de mauvaises (pour nous ou pour les autres), cherchent en réalité à nous protéger de la souffrance ou plus exactement essaient d’éviter que nous ne revivions des situations de l’enfance dans lesquelles nous avons souffert. » Cela est vrai pour nous et pour les autres.
Une personne qui a un comportement mauvais c’est :
- quelqu’un qui ne respecte pas les limites des autres et notamment certaines limites qui n’ont pas besoin d’être posées, qui vont de soi, qui font partie du savoir vivre ensemble
- quelqu’un qui dit constamment du mal sur les autres
- quelqu’un qui met ses propres intérêts en premier et occupe tout l’espace
- quelqu’un qui est raciste, misogyne, intolérant
- quelqu’un qui profite de la vulnérabilité des autres pour avoir du pouvoir sur eux
- quelqu’un qui se plaint ou râle tout le temps, se pose comme victime
- quelqu’un qui humilie les autres ou est insensible aux sentiments des autres
- quelqu’un qui a une vision très individualiste et se fiche du bien-être commun
« Au quotidien, c’est une personne qui peut être dans la critique constante (dénigrement des autres sans raison valable) ou qui refuse de reconnaître ses erreurs ou de s’excuser. » Elle peut aussi utiliser les gens à des fins personnelles sans tenir compte de leurs sentiments ou de leur bien-être ou faire culpabiliser les autres pour obtenir ce qu’ils veulent (manipulation émotionnelle). « Enfin, ça peut être une personne qui fait preuve de violence verbale ou physique et qui va menacer, intimider ou agresser les autres. »
Au travail, « une personne mauvaise » peut entraver intentionnellement le travail des autres pour les faire mal paraître. « Elle peut également revendiquer les succès dus aux efforts des autres ou diffuser des informations fausses ou malveillantes pour nuire à la réputation de quelqu’un. » On peut par ailleurs constater des formes de harcèlement (intimidation, humiliation ou abus de collègues de manière répétée) ou des absences de coopération (refus de collaborer ou de partager des informations nécessaires pour le bien commun).
Il faut apprendre à dire non, défendre ses propres intérêts et établir des frontières claires pour ce qui est acceptable ou non. « La seule vraie protection serait de mettre de la distance physique mais cela n’est souvent pas possible. On peut alors essayer d’appliquer les 4 accords toltèques », poursuit la psychologue. Les Quatre Accords Toltèques sont un ensemble de principes simples mais puissants, tirés de la sagesse des anciens Toltèques, une civilisation précolombienne du Mexique. Il s’agit de ne rien prendre personnellement, de ne pas faire de suppositions, d’avoir une communication positive et constructive et de faire de son mieux. Enfin « se former sur la gestion des conflits et l’affirmation de soi peut permettre de gagner de la confiance en soi et de la capacité à prendre soin de soi » conclut Florence Bernard.
Source : JDF Santé