6 solutions (vraiment) efficaces pour ne plus ronfler

Les ronflements peuvent être la cause de nombreux désagréments autant pour le ronfleur que celui/celle qui dort avec : sommeil difficile, fatigue… Ils sont liés soit au voile du palais qui se met à vibrer et génère du bruit : « C’est comme une voile qui claque face au vent et ses bruits sont continus et réguliers » illustre le Dr Didier Cugy, somnologue ; soit à un écoulement de l’air qui n’est plus régulier et qui est turbulent. Pour mieux envisager ce phénomène et trouver des solutions efficaces, nous avons interrogé le .

1. Faire du sport (pour perdre du poids)

Le voile du palais peut être infiltré de graisses et cette surcharge va alors gêner la respiration et provoquer les ronflements. Il faut contrôler son poids et reprendre une activité physique régulière s’il est nécessaire de maigrir. Les personnes en surchages pondérales sont plus à risque de ronfler.

2. Eviter l’alcool

La troisième mesure est d’éviter la consommation d’alcool. Le tenseur palatin, un ensemble de muscles tenseurs au niveau du voile du palais, va être sensible aux effets de cette consommation et ainsi de vibrer et de provoquer les ronflements. « Les personnes ayant trop mangé ou trop bu sont susceptibles de ce fait de ronfler davantage. »

3. Dormir sur le côté

Le voile du palais a un impact sur les ronflements. Dormir sur le côté peut réduire cet impact. Par exemple si l’innervation du voile du palais est mauvaise, à cause de maladies en rapport avec une dysautonomie (Parkinson, par exemple) ou de Covid long. De même, la commande du voile du palais est aussi modulée par la profondeur du sommeil. « Plus le sommeil est lent et profond, plus le voile du palais se détend et les ronflements s’installent. » La langue joue aussi son rôle. Le génioglosse qui maintient la langue en avant et permet de libérer la filière respiratoire peut se relâcher en cas de sommeil paradoxal et favorise alors la survenue d’obstructions et de dysfonctionnement respiratoire. Là encore, une position de sommeil sur le côté contre cet effet.

4. Corriger sa posture pour se tenir bien droit

Au-delà des mesures pour faciliter la filière respiratoire, on peut aussi s’intéresser aux aspects posturaux : « Cette filière entre la trachée et le pharynx est un peu comme un tuyau qui peut se boucher quand on le plie. Quand on a tendance à être vouté, avoir la tête en avant, on favorise un mauvais écoulement de l’air et donc les ronflements«  précise le Dr Cugy. On va donc se tourner vers la correction posturale par la marche, le renforcement musculaire du dos et les auto-agrandissements. « Le fait de s’entraîner la journée va améliorer la posture et le tonus musculaire global, et ainsi favoriser la perméabilité des voies aériennes hautes » note-t-il.

5. Travailler sa respiration diaphragmatique

Travailler sa respiration diaphragmatique à travers le yoga ou la méditation par exemple est aussi un facteur favorisant l’ouverture des voies respiratoires. « La sédentarité, la position assise font que l’on a oublié ou perdu la respiration diaphragmatique pour la respiration thoracique qui a tendance à fermer les voies respiratoires et favoriser les ronflements et les apnées. » Les dilatateurs à poser sur le nez, que l’on peut trouver en pharmacie, vont faire le travail qui devrait être réalisé naturellement par une bonne ventilation. « Cela peut être intéressant mais il serait plus judicieux de revoir sa respiration » tempère le spécialiste. L’utilisation de produits à base de menthe ou d’essence algérienne peut aussi favoriser la respiration mais leurs effets ne ressentent qu’à court terme.

6. Opérer la cloison nasale ?

Les poumons, les organes de la respiration, sont connectés au monde extérieur par la trachée et le pharynx, espace qui va du nez jusqu’à la trachée. « La particularité de cet espace est qu’il peut se boucher plus ou moins et à partir de ce moment-là, il va favoriser un écoulement de l’air turbulent (comme le ronflement, ndlr) » note le médecin. Les obstructions qui gênent alors la respiration peuvent être au niveau du nez en rapport avec une déviation de la cloison nasale. Il faut vérifier que le nez ne pose pas de problème en observant s’il existe une déviation de la cloison nasale et voir si elle n’est pas significative, en évaluant les conséquences possibles de traumatismes. Dans ce cas, il faut demander un avis à un ORL qui réalisera les examens nécessaires.

Quelles sont les origines des ronflements ?

« Le ronflement n’est pas un symptôme simple, c’est un symptôme qui peut prendre place à différents niveaux de la filière respiratoire haute et qui demande à s’interroger et questionner ces différents éléments », note le Dr Cugy.

 Une respiration obstruée : les obstructions qui gênent la respiration peuvent être au niveau du nez en rapport avec des allergies, une déviation de la cloison nasale ou une hypertrophie des cornets.

Des produits pour l’érection : les cornets, structures dans le nez, servent à réchauffer l’air. Elles sont recouvertes de tissus érectiles qui va réagir aux mêmes stimulations que celui des organes sexuels, qui gonflent pendant les périodes d’érection aussi bien chez l’homme que chez la femme, et donc amener à boucher le nez. « Les personnes qui prennent des produits qui favorisent l’érection vont avoir tendance à ronfler » ajoute le médecin.

Un traumatisme : les conséquences des traumatismes du nez peuvent faciliter le ronflement, chez notamment les anciens sportifs, boxeurs ou rugbymen : « Quand on a un enfant qui mouche rouge après un traumatisme, il faut le montrer au médecin et à l’ORL. »

Le voile du palais : Le voile du palais est très variable d’une personne à l’autre : voile court ou long, voile épais ou fin. En fonction de cette conformation anatomique, le voile peut obstruer le passage de l’air. Quand cet espace est bouché, on respire par la bouche. Cette respiration n’est pas naturelle, ainsi l’écoulement de l’air est toujours turbulent et cela provoque ou favorise les ronflements.

La taille de la langue peut aussi expliquer que l’espace pharyngée est bouchée. « Quand on examine la langue, on peut voir s’il y a des empreintes dentaires et dans ce cas on peut comprendre pourquoi l’écoulement de l’air se fait mal. » 

Remerciement au Dr Cugy, somnologue à Bordeaux.


Source : JDF Santé