La conjonctivite correspond à l’inflammation de la conjonctive, la membrane qui recouvre le globe oculaire. Elle peut être d’origine virale, bactérienne, allergique ou irritative. Pour soulager les symptômes typiques d’une conjonctivite (rougeurs, démangeaisons, picotements, écoulement de l’oeil…), des remèdes naturels peuvent aider. Mais attention, « il est nécessaire de consulter d’abord un spécialiste avant d’envisager de se soigner seul » conseille Amélie Mounier, naturopathe.
1. Le bleuet, anti-inflammatoire
Le bleuet est une plante herbacée (de son nom botanique Centaurea cyanus) qui possède des propriétés astringentes efficaces en lavage oculaire pour lutter contre la conjonctivite. » Elle resserre les tissus et redonne du tonus aux muqueuses, précise la naturopathe. C’est la plante des yeux par excellence. Elle a une action anti-inflammatoire, antiallergique et anti-oxydante pour la protection des tissus. En application externe, elle permet de réduire l’inflammation et de décongestionner l’œil », recommande Amélie Mounier.
► Préparation en décoction selon la naturopathe : 1 cuillère à soupe de plante pour l’équivalent d’1 bol d’eau. Mettre la plante dans de l’eau froide et porter à ébullition. Faire bouillir 5 min. Laisser infuser 10 min hors du feu. Filtrer avec une gaze (il ne faut aucun résidu, au risque d’accentuer l’inflammation s’il entre dans l’œil). Laisser refroidir et lorsque la préparation est tiède, imbiber une compresse stérile et l’appliquer sur l’œil fermé en laissant poser 10 min ou nettoyer l’œil en faisant un bain oculaire. Il est aussi possible d’utiliser un hydrolat de bleuet (à conserver au frigo et pas plus de 15 jours, sinon il risque de créer des irritations oculaires).
2. La camomille romaine, réduit l’inflammation
Cette herbacée aux fleurs jaunes et blanches, appelée également partenelle ou pyrèthre doré (Tanacetum parthenium) est connue pour lutter contre les migraines. Elle l’est beaucoup moins pour atténuer les symptômes d’une conjonctivite allergique. « Elle permet de réduire l’inflammation au niveau des paupières et de la muqueuse », explique la naturopathe.
► En application externe selon la naturopathe : utiliser la plante en décoction pour une application locale ou bain d’yeux, à raison d’1 cuillère à soupe de plante pour l’équivalent d’1 bol d’eau : Mettre la plante dans de l’eau froide et porter à ébullition. Faire bouillir 2-3 min. Laisser infuser 10 min hors du feu. Filtrer avec une gaze (il ne faut aucun résidu, au risque d’accentuer l’inflammation s’il entre dans l’œil). Laisser refroidir et lorsque la préparation est tiède, imbiber une compresse stérile et appliquer la sur l’œil fermé en laissant poser 10 min, ou nettoyer l’œil en faisant un bain oculaire. Il est possible de remplacer cette préparation par l’hydrolat, toute prête 100% pure, sans conservateur.
3. Le desmodium, idéale pour la conjonctivite allergique
« L’inflammation de l’œil et les problèmes allergiques peuvent être la résultante d’un engorgement du foie qui a du mal à gérer certaines toxines, qui repartent en circulation dans le sang et peuvent atteindre la sphère oculaire, explique la naturopathe. Le desmodium étant hépato-protecteur, il va soutenir le foie pour lui permettre de se régénérer. Et son rôle d’inhibiteur de l’action de l’histamine est particulièrement intéressant dans le cas d’une conjonctivite allergique. »
► A prendre en gélule, en tisane ou en teinture mère : faire une cure sur 21 jours en complément des soins externe. En complément : le foie est un organe qui fonctionne mieux avec la chaleur, « appliquer une bouillotte chaude le soir peut déjà l’aider à le désengorger ».
4. Les bourgeons de myrtillier, contre la sécheresse des yeux
La gemmothérapie est l’utilisation des bourgeons dont les propriétés seraient supérieures à celles des diverses parties de la plante mature. « Le recours à la gemmothérapie peut aider à réduire l’inflammation avec des résultats rapides, estime Amélie Mounier. Les bourgeons de myrtillier sont recommandés en cas de conjonctivite et sécheresse oculaire. Pour la posologie, se référer aux indications sur la boite ou demander conseil lors de l’achat. Ils sont déconseillés aux femmes enceintes, allaitantes et en cas de cancer hormono dépendants. »
5. L’homéopathie, pour soulager les larmoiements
La rougeur oculaire provoquée par l’inflammation de la conjonctive est réduite par la prise d’euphraise : Euphrasia officinalis en 5 CH. Le Dr Jean-Louis Masson médecin et homéopathe recommande » la prise de 5 granules toutes les heures en début d’inflammation « . « Puis de cibler deux des remèdes suivants les plus approchants des symptômes visibles et ressentis. La posologie est de 3 granules par jour des deux remède « , ajoute le Dr Dominique-Jean Sayous, médecin homéopathe.
- Aconitum napellus 5 CH en cas de conjonctivite survenant après un coup de froid.
- Belladonna 5CH en cas de douleurs avec des yeux très rouges, sensibles à la lumière.
- Arnica 5 CH après un traumatisme.
- Mercurius solubilis 5 CH en cas de présence de pus.
- Allium cepa 7 CH en cas de larmoiement non irritant.
- Euphrasia 7 CH en cas de larmoiement irritant.
- Pulsatilla 7 CH si les paupières sont collées et irritées.
- Arsenicum album 7 CH si la conjonctivite s’accompagne d’une rhinite allergique.
- Poumon histamine 9 CH en cas de conjonctivite allergique.
« Enfin, le traitement local avec un collyre contenant Calendula officinalis est un appoint indispensable, à se procurer en pharmacie », conseille le Dr Masson. Toutefois si les symptômes persistent, il faut se rendre en consultation.
6. L’hydrolat de camomille (pour le bébé)
Pour les bébés et les jeunes enfants, il s’agit d’élaborer une formule douce permettant de décoller doucement les paupières – dans le cas ou elles seraient collées par les sécrétions – et d’aseptiser la zone tout en apaisant l’inconfort. « Nettoyer et poser des compresses 2 à 3 fois par jour imbibées d’hydrolat de camomille. Conserver le flacon au frais et l’appliquer plutôt tiède : réchauffer la dose nécessaire dans une casserole (au bain-marie) mais pas au micro-ondes » recommande la naturopathe.
Conseils pour soigner naturellement une conjonctivite bactérienne
« Appliquer localement une compresse (comme décrit dans le paragraphe ci-dessus consacré aux remèdes naturels pour le bébé) et nettoyer ses yeux 2 à 3 fois par jour. Diminuer en fonction des améliorations. Ne pas oublier de bien se laver les mains, ne pas frotter ses yeux et si au bout de 5 jours la conjonctivite persiste consulter un médecin, préconise la naturopathe. En complément :
- limiter les aliments pro-inflammatoires et acidifiant le temps de la crise (soit les produits transformés, industriels, les graisses trans, les huiles riche en oméga 6 – tournesol, sésame, soja -, les sucres raffinés, les produits laitiers, les protéines notamment la viande rouge) et le gluten.
- apporter plus de sources d’oméga 3 pour leurs vertus anti-inflammatoires – disponible dans l’huile végétale de lin, de cameline, de colza, l’huile de foie de morue, les petits poissons type sardine ou maquereau bio, des graines de lin broyées…
- manger plus de légumes et de fruits pour leurs apports en vitamines et leurs cotés antioxydants.
Conseils pour soigner une conjonctivite allergique naturellement
Marie-Antoinette Mulot, herboriste renommée suggère de réaliser sa lotion en additionnant 25 g de feuilles de plantain, 25 g de fleurs de bleuet, 50 g d’euphraise, d’en mettre 1 cuillerée à soupe pour 100 g d’eau bouillante. Laisser infuser 30 minutes, filtrer et laver les yeux. A répéter plusieurs fois par jour. La lotion ne se garde pas plus de 24 heures. En complément des applications locales, on peut :
- tester la gemmothérapie avec le bourgeon de cassis qui est un anti-inflammatoire puissant (attention ne pas prendre en cas d’hypertension).
- soutenir le foie avec du desmodium (comme décrit en début d’article).
- miser sur les aliments anti-inflammatoires.
- « Toujours demander l’avis d’un expert de la santé et ne pas se faire sa propre prescription », conseille la naturopathe.
Merci à Amélie Mounier, naturopathe certifiée FENA, à Vincennes et au Dr Dominique-Jean Sayous, médecin homéopathe.
Source : JDF Santé