5 symptômes d'alerte d'une mauvaise circulation sanguine

Comment savoir si on souffre d’une mauvaise circulation sanguine ? Jambes lourdes, pieds froids, gonflement localisés, crampes, fourmillements… Quels sont les signes d’alerte ? Quand et quel médecin consulter ? Quelles solutions pour soulager les troubles circulatoires et éviter les complications ?

1. Un gonflement de la cheville

« Lorsqu’on est sédentaire, le premier signe d’une mauvaise circulation sanguine est l’apparition d’un œdème souvent localisé dans le tiers inférieur des jambes, particulièrement au niveau de la cheville. La grande caractéristique de ce gonflement, est que le matin, au réveil, il a tendance à disparaître, pour ne réapparaître qu’en fin de journée. C’est ce qu’on appelle un œdème vespéral, c’est-à-dire, qui se produit le soir », décrit le médecin vasculaire. 

→ Si, en fin de journée, vous remarquez la marque de vos chaussettes sur le mollet ou sur la cheville, et si le matin, après une nuit de sommeil, vos chevilles ne sont plus enflées, il peut s’agir d’un œdème qu’il faudra alors surveiller.

2. Des pieds froids

« Lorsqu’on est en télétravail ou assis toute la journée, il va y avoir un phénomène de dilatation au niveau des veines, car la pression sanguine ne s’évacue pas comme il faut. Ce sont les mouvements qui vont permettre au sang de bien circuler jusque dans les pieds. Ainsi, lorsque le sang stagne, les veines se dilatent, transportent du sang pauvre en oxygène et avec une teinte bleutée. Certains patients vont alors avoir des pieds bleus/violets et remarquer une sensation de froideur au niveau des pieds« , alerte notre interlocuteur. 

→ Une sensation de pieds froids ou la peau des pieds qui devient bleue, surtout en fin de journée, et qui redevient normale à la marche doit amener à consulter. 

3. Des jambes lourdes

Une sensation de pesanteur dans les jambes, accentuée en fin de journée et quand il fait chaud, ainsi qu’une incapacité à rester longtemps debout sans bouger sont les principaux symptômes des jambes lourdes. Ces jambes lourdes sont très souvent caractéristiques d’un mauvais retour veineux (le sang stagne dans les membres inférieurs) ou d’une insuffisance veineuse

→ Attention, une insuffisance veineuse peut se développer à bas bruit. « Chez 4 à 5% des patients, une mauvaise circulation sanguine n’entraîne pas de symptômes« , indique le spécialiste.

4. Des jambes qui picotent

Les picotements au niveau des jambes sont l’expression d’une accumulation des toxines. « Et en cas d’accumulation des toxines, peut se produire un phénomène de distension des parois qui entraîne des douleurs comme des picotements ou des fourmillements au niveau des jambes, pouvant aller jusqu’à la crampe musculaire. Ces douleur surviennent généralement à force d’être debout, en position statique. A titre de comparaison, au bout de 40 minutes de piétinement, on va avoir la même pression dans les veines que dans les artères coronaires, ce qui n’est pas bon pour le système veineux. Le corps n’est pas fait pour rester debout, en position statique ou presque, pendant un long moment« , rappelle notre interlocuteur.

→ Consultez si vous avez l’impression d’avoir des picotements, comme une sensation d’avoir ‘des fourmis » ou de « l’eau qui coule » sur les jambes pendant plusieurs jours d’affilée. 

5. Un début de varice

Une varice correspond à la dilatation anormale de veines situées à la superficie des membres inférieurs. « Une varice est une veine dans laquelle le sens du sang s’est inversé, c’est donc en gros une veine « qui ne marche plus ». Attention, une mauvaise circulation sanguine ne s’accompagne pas toujours de varices. On peut avoir des troubles de la circulation veineuse sans forcément avoir des veines malades« , rétablit le spécialiste.  

→ Le diagnostic des varices des membres inférieurs est posé à la suite d’un examen clinique. Pour déterminer la présence de varices, il faut réaliser un écho-doppler qui mesure les flux sanguins et leur circulation. 

Qu’est-ce qui favorise la mauvaise circulation sanguine ?

Il existe plusieurs facteurs favorisant les problèmes de circulation sanguine :

  • La sédentarité sous toutes ses formes : le manque d’activité physique, le fait d’être trop assis ou au contraire trop longtemps dans une position debout statique (l’une des pires positions pour le système veineux)
  • Le surpoids ou l’obésité car « la pression abdominale va être augmentée et le système veineux va être plus fatigué« , précise le médecin vasculaire. 
  • Les antécédents familiaux de varices.
  • Le port régulier de charges lourdes car « on va avoir tendance à comprimer le diaphragme et les abdominaux, ainsi qu’à forcer sur les valvules (les petits clapets des veines) qui finissent par s’affaiblir et par lâcher« , explique-t-il. 
  • Le fait de rouler beaucoup en voiture.
  • Le fait de prendre souvent l’avion.
  • Les antécédents de phlébite profonde.

Non prise en charge, l’insuffisance veineuse peut entraîner l’apparition :

  • de varices
  • d’œdèmes permanents
  • de zones brunes
  • d’eczéma
  • d’ulcères

Quel médecin consulter en cas de mauvaise circulation sanguine ?

Pour respecter le parcours de soin, il convient de consulter en premier lieu son médecin généraliste. Après examen clinique, il pourra vous prescrire la réalisation d’un écho-doppler et vous orienter vers un médecin vasculaire (ou phlébologue). Il est également possible d’en parler à son gynécologue ou à son dermatologue, qui de la même façon, vous inviteront à consulter un médecin spécialiste. Dans tous les cas, « la réalisation d’une échographie est indispensable pour poser un diagnostic« , insiste le médecin vasculaire.  

Quels traitements pour soigner une mauvaise circulation sanguine ?

Une fois le diagnostic posé, il va falloir traiter la veine : si la veine est prise en charge précocement et qu’elle n’est pas trop abîmée, la sclérothérapie conventionnelle est suffisante. En revanche, si la veine est très abîmée, on va venir la boucher :

► En utilisant la sclérothérapie, une méthode qui consiste en l’injection d’un produit dans la varice pour la scléroser, ce qui permet d’aboutir à l’obstruction de la varice, à son dessèchement et à sa disparition.  

► En « l’arrachant », mais cette dernière technique n’est plus recommandée en première intention.

► En utilisant la méthode « thermique » par laser ou radiofréquence dans laquelle on vient chauffer le collagène de la veine pour la coller et la refermer. Réalisée au bloc opératoire en ambulatoire, cette technique a l’avantage d’éviter la formation de taches brunes sur la peau qui peuvent apparaître avec d’autres méthodes de réparation de la veine, et de traiter aussi bien les petites que les grosses veines. « Le laser et la radiofréquence garantissent de très bons résultats sur le long terme : moins de 5% de récidive à 15 ans« , tient à préciser l’expert.

► En utilisant l’échothérapie, une technique non invasive (sans incision), installée en France depuis deux-trois ans environ, Il s’agit également d’une méthode thermique qui a l’avantage de s’effectuer au cabinet. Elle consiste à focaliser des ultrasons d’énergie élevée de façon à entraîner un réchauffement rapide des tissus sur une zone précise. « Etant donné que cette technique est relativement récente, on a encore peu de recul sur les résultats de l’écothérapie sur le long terme. Pour le moment, on estime que les résultats sont proches de ceux des techniques thermiques classiques si on compare au recul similaire possible. Pour avoir un recul à 15 ans, il faudra encore attendre une dizaine d’année« , précise notre interlocuteur. 

Quels médicaments pour soulager les symptômes ?

« Les traitements médicamenteux ne permettent pas de guérir la veine, mais simplement de soulager les symptômes », indique le médecin vasculaire. Les veinotoniques à base d’extraits de plantes (hamamélis, mélilot, marron d’Inde, vigne rouge…) ou de substances chimiques (diosmine, troxérutine…) restent des traitements symptomatiques qui vont aider à mieux supporter le gonflement ou la douleur en améliorant le tonus de la paroi veineuse et donc en stimulant la circulation sanguine. « En revanche, ces médicaments ne vont pas empêcher la paroi veineuse de se dégrader« , explique le Dr Stalnikiewicz. Ces médicaments s’utilisent pas voie orale (comprimés ou ampoule) ou par voie locale (crèmes ou gels) et ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie. 

• Exemples de veinotoniques disponibles en France : Climaxol®, Daflon®, Dicynone®, Doxium®, Disomine®, Difrarel®, Ginkor Fort®…

Quels conseils de prévention pour améliorer la circulation sanguine ?

  • Porter des chaussettes de contention la journée (ce n’est pas réservé qu’aux vols en avion !) pour limiter les effets d’un changement de pression brutal et de la déshydratation favorisée par la climatisation de la cabine, ainsi que pour prévenir les risques de phlébite.
  • Surélever ses jambes (de 5°, c’est suffisant !) dans son lit permet d’annuler la gravité, d’éliminer les toxines, de réguler l’œdème et donc de soulager les symptômes.
  • Adopter une bonne posture de travail : surélever son écran pour avoir le regard au milieu, avoir le dos et le port de tête droits, avoir les jambes décroisées et les pieds bien à plat sur le sol (un repose-pieds peut vous aider à garder une bonne posture).
  • Se lever toutes les heures et faire au moins 10 pas (la pompe veineuse s’active à partir de 10 pas environ). 
  • Faire des petits exercices musculaires pendant qu’on est assis (faire des petits tours avec les chevilles par exemple) ou des exercices de respiration (de type stretching, yoga…) pour stimuler le diaphragme et étirer la colonne vertébrale. 
  • Bien s’hydrater tout au long de la journée (boire entre 1.5 et 2L d’eau par jour)

Merci au Dr Guillaume Stalnikiewicz, médecin vasculaire à Wambrechies (59) et 1er centre en France à utiliser la technique d’échothérapie pour le traitement des varices. 


Source : JDF Santé