10 médicaments à ne surtout pas écraser

Surdosage, effets indésirables liés à une libération immédiate, destruction, irritation des muqueuses… Certains médicaments ne doivent surtout pas être écrasés avant leur prise, au risque sinon d’exposer à des effets secondaires dangereux :

  1. Tardyferon® (sulfate ferreux), traitement de la carence en fer : plusieurs cas d’irritations et d’ulcérations buccales ont été observés après l’ingestion de comprimés broyés.
  2. Inexium® (ésoméprazole), anti-acide : ce médicament est formulé dans un comprimé gastro-résistant pour être libéré dans l’intestin. L’écrasement du comprimé conduit à une libération dans l’estomac puis à une destruction par les sucs gastriques rendant le médicament inefficace. 
  3. Topalgic® LP (tramadol), antalgique : l’écrasement rompt la libération prolongée du médicament, ce qui augmente la dose et donc le risque d’effets indésirables en raison d’une libération massive de principe actif.
  4. Lasilix Retard® (furosémide), diurétique : la forme retard permet de différer la libération du principe actif et d’étendre l’effet thérapeutique dans le temps. Si le comprimé est écrasé, le principe actif est libéré en une seule fois dans l’organisme, ce qui conduit à un surdosage.
  5. Bi-Profénid® LP (kétoprofène LP), anti-inflammatoire non-stéroïdien : le broyage rompt la libération prolongée du médicament, ce qui augmente la dose et donc le risque d’effets indésirables en raison d’une libération massive de principe actif.
  6. Digoxine Nativelle® (digoxine), antiarythmique : ce médicament présente une marge thérapeutique étroite, ce qui signifie que de faibles variations de doses conduisent à une perte d’efficacité. Or l’écrasement d’un comprimé majore le risque de perte du produit avec des dépôts sur les parois du récipient. 
  7. Fosamax® (acide alendronique), médicament anti-ostéoporose : des cas d’ulcérations oropharyngées ont été rapportés après l’ingestion de comprimés écrasés. 
  8. Gutron® (midodrine), traitement de l’hypotension orthostatique : le laboratoire ne recommande pas d’écraser les comprimés en raison de leur sensibilité à la lumière majorant la perte d’efficacité.
  9. Subutex® (buprénorphine), traitement de substitution aux opiacés : il s’agit d’un comprimé sublingual devant être placé sous la langue jusqu’à dissolution complète. Le fait de l’écraser et de l’avaler diminue voire annule son efficacité.
  10. Xeloda® (capécitabine) : comme d’autres anticancéreux, ce médicament expose à une irritation des yeux, des maux de tête, des vomissements et des irritations de l’estomac lorsqu’il est broyé.

À noter que l’écrasement de certains médicaments comme l’ibuprofène est possible mais non recommandé en raison de la survenue d’un goût amer. Par ailleurs, le finastéride (traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate) ne doit pas être écrasé par une femme enceinte au risque d’exposer son fœtus à des malformations.

Quels sont les risques d’écraser un médicament non écrasable ?

► Un surdosage et une majoration des effets indésirables liés à une libération immédiate de la substance active dans le sang lorsqu’une forme LP (libération prolongée) ou retard est écrasée.

► Une destruction du médicament par le liquide gastrique, en cas d’écrasement d’un comprimé sublingual ou d’une forme gastro-résistante, entraînant une réduction ou une annulation de l’effet thérapeutique.

► Un sous-dosage induit par une perte de produit s’il s’agit d’un médicament à marge thérapeutique étroite. 

► Des irritations et des ulcérations des muqueuses de la bouche ou de l’estomac causées par des substances irritantes.

► La destruction d’un principe actif sensible par une exposition prolongée à la lumière.

► Une allergie ou une toxicité induite par un contact cutané ou par l’inhalation de certains principes actifs.

L’écrasement d’un médicament doit être réalisé en dernier recours, lorsque toutes les alternatives ont été étudiées. Vous ne devez pas écraser un médicament de votre propre initiative puisque les informations à ce sujet ne sont pas toujours indiquées dans la notice. En outre, un médicament sécable n’est pas forcément écrasable. En cas d’interrogation, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.


Source : JDF Santé